Electricité: automobilistes attention, ça peut couper
Lionel Bret , mis à jour
Dans une circulaire adressée aux préfets, le gouvernement entend préparer les Français aux coupures d’électricité qui pourraient advenir au mois de janvier. Des bornes de recharge aux radars en passant par les pompes à essence et les feux rouges, voyons maintenant quelles pourraient en être les conséquences pour les automobilistes.
Ce vendredi 9 décembre, RTE et Enedis mettent en place une journée de simulation de coupures d’électricité. Un exercice pour tester les réactions appropriées et les délestages ciblés en cas de tension sur le réseau électrique. Un test interne, sans aucune conséquence pour les usagers du réseau.
Mais à l’avenir, lorsque la situation électrique deviendra tendue, RTE et Enedis mettent en place un système de délestage. Dans un secteur donné, l'alimentation électrique d'une partie des consommateurs est coupée, pour deux heures au maximum. Cela permet d’éviter le black-out sur l’ensemble du réseau. Tout le territoire est concerné.
Les coupures touchent successivement plusieurs zones, de façon alternative pendant les pics de consommation, c'est-à-dire le matin entre 8 heures et 13 heures et le soir entre 18 heures et 20 heures. A quoi doivent s’attendre les automobilistes lors des épisodes de délestage et de coupures de courant ?
Les bornes de recharge domestiques
Selon l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), la majorité des propriétaires de voiture électrique effectue leur recharge chez eux. Parmi eux, 81 % le font entre 18 h et 7 h. Branchée sur une prise de courant renforcée, il convient de compter une quinzaine d’heures avant que la recharge ne soit complète.
Une voiture branchée sur Wallbox de 7,4 kW nécessite environ 7 heures (batterie 50 kWh) pour être complètement rechargée. Un délestage décalera simplement de quelques heures la fin de l’opération. Sans parler du fait qu’au quotidien rares sont les véhicules à avoir une batterie totalement vide. Le temps de recharge complète s’en trouve raccourci d’autant. De quoi limiter encore d’avantage les inconvénients d’un délestage.
Quant aux adeptes des heures creuses, cela ne changera strictement rien, le risque de délestage nocturne étant nul. Dans l’immense majorité des cas, une coupure momentanée du courant électrique n’aura donc aucun impact sur l’autonomie disponible du véhicule.
Les bornes de recharges publiques
Toujours d’après l’ADEME 47% des résident d’un habitat collectif et 10% des propriétaires d’une maison rechargeant leurs véhicules sur les bornes publiques. Si chez Enedis, comme chez l’ensembles des opérateurs, on reconnaît que les consommations liées au véhicules électriques sont encore très marginales par rapport à l’ensemble la consommation globale nationale, RTE se laisse néanmoins la possibilité de désactiver ces bornes aux heures de pointes en cas de tension sur le réseau.
Cela interrompra automatiquement les véhicules en cycle de charge. Par ailleurs les automobilistes réalisant un long trajet pourraient devoir patienter sur les stations de recharge, le temps que le courant soit rétabli. Dans les faits, il y a peu de risque que cela arrive.
Les stations-services
Les stations-services ne sont pas considérées comme des installations prioritaires et sont donc sujettes au délestage. En cas de coupure de courant, les pompes à carburant se mettent automatiquement à l’arrêt. Impossible donc de faire le plein.
Et si par un heureux hasard l’interruption survient une fois votre réservoir rempli, il sera impossible de payer avec sa carte bancaire, les terminaux bancaires étant en berne. Et toutes les stations n’ont pas de générateur de secours.
Les feux de signalisation
Pas de courant, pas de feux de circulation. Toutes les agglomérations peuvent potentiellement être privées de feux de signalisation. Même s’il apparait peu probable que les zone à forte densité de population ou à fort trafic routier soient touchées. Il n’empêche !
En cas d’extinction des feux, le principe de la priorité à droite s’applique illico comme le prévoit le code de la route. D’après Yves Carra, porte-parole de L’Automobile Club (ACA) « si les feux ne fonctionnent pas le bon sens veut qu’on redouble de vigilance. Et pourquoi ne pas remettre un agent de la circulation en faction sur les axes les plus fréquentés ». Enfin pour limiter tout risque supplémentaire d’accident le gouvernement recommande aux Français de limiter leurs déplacements durant les deux heures de coupure.
Les autoroutes et les péages
Ceux qui comptent sur les coupures pour emprunter le réseau autoroutier gratos en seront pour leurs frais. Les péages bénéficient d’un système d’alimentation autonome. Ils fonctionnent donc normalement même en cas de coupure sur le réseau électrique. En revanche la pause-café risque d’avoir un goût amer.
Distributeurs de boissons et de friandises, service de restauration, ainsi que les moyens de paiements (caisse enregistreuses et terminaux de carte bancaire) sont totalement hors service sans courant. Tout comme les pompes à carburant.
...et les radars, bien sûr!
Ciblées et limitées dans le temps, les éventuels délestages n’auront qu’une portée limitée pour les automobilistes. Grâce au service EcoWatt, sorte de météo de l’électricité, il sera possible de prévoir et donc d’anticiper les coupures afin d’éviter toute déconvenue.
Enfin, selon Matignon, 40% des Français ne seront pas concernés par les éventuelles restrictions car reliés à des lignes alimentant une zone prioritaire (hôpitaux, commissariats, centres pénitenciers, pompiers…), soit d’après les services de l’Etat un total de 14 000 adresses. Et le gouvernent de préciser « les éventuelles coupures programmées de devraient pas concerner plus de 4 millions de clients simultanément pour une durée de deux heures ». Pas de panique donc.
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