Voiture diesel d'occasion : la baisse des ventes s'accélère
Les véhicules d'occasion à moteur diesel sont de moins en moins demandés, ce qui fait baisser les prix. Un phénomène qui touche surtout les plus âgés.
La part du diesel dans les ventes de voitures neuves est au plus bas, avec seulement 35 % au premier semestre 2019. Et ce désamour pour le gazole en France ne se limite pas au neuf. Le marché de l'occasion est aussi touché.
Le phénomène n'est toutefois pas nouveau. Il est constaté depuis au moins deux ans. Mais la chute s'est accélérée en 2018. Julien Billon directeur général de AAA Data, spécialiste des statistiques automobiles, déclarait récemment dans le Parisien : « l'année dernière signe une rupture ». Les ventes de diesel d'occasion ont reculé de 6 % par rapport à 2017, alors que le marché global reculait de 1 %.
Selon les données de AAA Data, 5,63 millions de voitures se sont échangées sur le marché de l'occasion en 2018. Les professionnels ont en vendu 2,03 millions, dont 1,3 million avec un moteur abreuvé au gazole. Mais c'est un peu plus de la moitié de leur stock. Beaucoup de modèles n'ont ainsi pas trouvé preneur. Pour désengorger leurs parkings, les pros n'hésitent pas à envoyer à l'étranger ou à la casse les véhicules qui ne se vendent pas. Cela concerne avant tout les modèles les plus âgés.
Cela n'a rien d'étonnant. Ces véhicules sont impactés par les menaces d'interdiction de circulation dans les grandes métropoles. Par exemple, en Ile-de-France, dès le 1er juillet 2019, les véhicules Crit'Air 4 seront bannis la semaine à l'intérieur du périphérique parisien. Cela signifie que toutes les voitures à moteur diesel dont la première mise en circulation s'est faite avant le 1er janvier 2006 ne pourront pas rouler dans ce périmètre.
Autre crainte des clients vis-à-vis des modèles diesels âgés : la mise en place prochaine, là aussi le 1er juillet, d'un contrôle technique plus sévère, visant à faire la chasse aux modèles encrassés car mal entretenus et à ceux dont le FAP est usé.
L'offre de diesel d'occasion est abondante, conséquence notamment d'un pic des ventes de diesels avec la mise en place d'une prime à la casse et du barème du bonus/malus basé sur le CO2 il y a une dizaine d'années. Et la demande chute. Résultat, la décote s'accélère. Les vendeurs professionnels et particuliers sont obligés de baisser le prix de vente de leur voiture diesel. Le pire c'est qu'au moment de l'acheter, il y a quelques années, les vendeurs avaient pris le diesel pour sa facilité de revente !
Le marché n'est de plus pas aidé par l'alignement des prix des carburants dans les stations-service. Alors que celui-ci devait se faire à l'horizon 2021, il est déjà constaté depuis quelques mois, si on prend en compte les tarifs du sans-plomb 95 E10, un peu moins cher que le 95 classique. Le gazole a perdu un avantage. Faut-il pour autant bouder les modèles diesels ? Non, mais il est vrai que cette fois, le client va vraiment réfléchir à son kilométrage annuel avant d'acheter. Le diesel garde l'avantage d'une consommation plus basse. De plus, pour l'occasion, la décote accentuée permet de faire des affaires en alignant quasiment les prix sur des équivalents essences, ces derniers ayant d'ailleurs pris de la valeur en étant plus recherchés.
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