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Départ, démission : remous à la tête de Renault

Dans Economie / Politique / Industrie

Florent Ferrière

Les changements à la tête de Renault seront annoncés cette semaine. Ils créent des remous, avec ces derniers jours plusieurs départs dans les hauts dirigeants.

Départ, démission : remous à la tête de Renault

À la fin de cette semaine aura lieu chez Renault un conseil d'administration très important. Il doit officialiser une réforme de la direction du groupe, le mandat de PDG de Carlos Ghosn arrivant à échéance.

La stratégie n'est pas encore connue. Le mois dernier, face aux députés, Carlos Ghosn confirmait sa volonté de ne plus multiplier les fonctions. Il y a un an, il prenait déjà un peu de recul chez Nissan, ne restant plus que président du conseil d'administration. On s'attendait à retrouver une telle configuration chez Renault, avec une séparation des rôles de Président et Directeur Général. Mais le Figaro révélait il y a quelques jours que Ghosn resterait PDG et nommerait un numéro 2, qui prendrait ensuite la relève le temps d'une transition.

Si le scénario retenu n'est pas encore officialisé, une chose est certaine : les changements à venir provoquent des remous en interne. La semaine dernière, l'allemand Stefan Mueller claquait la porte. Celui qui était directeur délégué à la performance était pressenti pour prendre du grade, en compétition avec Thierry Bolloré, actuellement directeur délégué à la compétitivité de Renault. Par ailleurs, ce week-end, les Échos ont révélé que Thierry Desmarest, administrateur indépendant de Renault, a quitté ses fonctions. Son entourage précise que celui-ci avait toutefois prévu de le faire. Du côté de Stefan Mueller, des "raisons personnelles" sont évoquées.

De quoi dédramatiser ? Pas sûr. Les Échos indiquent que plusieurs administrateurs auraient critiqué l'opacité sur les évolutions managériales. Pendant ce temps, l'État, qui détient 15 % de Renault, ferait pression pour que le poste de numéro 2 revienne à un Français, ce qui donc condamnait l'avenir de Stefan Mueller. Il faut ajouter à cela la perspective de la succession de Ghosn à la tête de l'Alliance. Le prochain homme en puissance chez Renault sera bien placé pour prendre les rênes de l'ensemble Renault-Nissan-Mitsubishi. Et là aussi, l'État compte bien voir un Français être aux commandes d'une Alliance qui revendique la place de numéro 1 mondial. Forcément, les Japonais ne l'entendent pas de cette oreille, d'autant que c'est Nissan qui représente le plus de ventes.

Ce petit remue-ménage fait en tout cas les affaires de Thierry Bolloré, pour qui la voie est dégagée. Mais aura-t-il les bras libres si Ghosn repart pour un mandat de PDG de quatre ans ? Les dernières fois que des postes de numéro 2 ont été mis en place, cela s'est mal terminé. En 2011, Patrick Pelata sautait, victime du fiasco de l'affaire d'espionnage (sur la technologie électrique) qui avait secoué le Losange. En 2013, Carlos Tavares claquait la porte, conscient que Ghosn ne laisserait pas de sitôt sa place de numéro 1. Il a eu le nez creux, car c'est ce qui se passe. Il a été rapidement nommé patron de PSA, qu'il a brillamment relancé.

Mise à jour 13/02 - Dans un communiqué, Renault a confirmé le départ de Thierry Desmarest, "prise exclusivement au regard de considérations d'ordre personnel et d'âge". L'homme, qui a 72 ans, déclare "Je soutiens pleinement la stratégie et la gouvernance de Renault".

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