Covid-19 : les taxis et les VTC tirent la langue avec le couvre-feu
En Île-de-France et dans plusieurs grandes métropoles, le couvre-feu instauré de 21h à 6h du matin va faire du mal à certaines professions. Les chauffeurs de taxis et les VTC sont une nouvelle fois concernés.
Avec la mise en place de couvre-feux dans plusieurs grandes villes de France, les taxis redoutent les conséquences de la limitation des déplacements entre 21 heures et 6 heures. Pour eux, cela sera très probablement synonyme d'une importante baisse d'activité.
Cette crainte atteint même les plus gros acteurs du secteur, comme la compagnie de taxi G7, qui anticipe une baisse d'activité quotidienne de 10 % en semaine et de 20% par jour les week-ends. "Nous avions retrouvé 75% de l'activité. Mais avec ce couvre-feu, il y a un nouveau frein au retour à l'activité normale, en particulier pour les chauffeurs qui ont l'habitude de travailler la nuit", explique à notre confrère d’Europe 1, Yann Ricordel, le directeur général délégué de l'entreprise. "Cela représente un chauffeur sur cinq."
"il ne faut pas compter faire le moindre euro de chiffre d'affaires"
Durant le couvre-feu, la compagnie va donc scruter de très près les évolutions des comportements des client pour pouvoir recommander aux chauffeurs des zones et des horaires plus attractifs. Mais cela ne va pas résoudre les problèmes, selon Sayah Baaroun, secrétaire général du syndicat SCP-VTC. "Déjà qu'on était en surnombre de chauffeurs, on va avoir les chauffeurs de la nuit qui vont venir vivre le jour, et vont encore plus faire diminuer les miettes du gâteau qui restaient", a-t-il confié à nos confrère d'Europe 1.
Beaucoup de taxis privilégient de rouler le soir et la nuit plutôt que la journée car le trafic y est plus fluide, moins embouteillé. « La journée vous allez passer 30 minutes sur une course qui de nuit vous aurait pris 5 à 10 minutes, pour le même prix», explique Ben Ali Brahim, secrétaire général de l'intersyndicale nationale VTC (INV). Travailler la journée peut donc représenter un manque à gagner. D'autant que le nombre de chauffeurs disponibles risque d'augmenter, ceux ne pouvant plus travailler la nuit se reportant sur des horaires de journée. «Il va y avoir trop de chauffeurs pour pas assez de clients», confirme Ben Ali Brahim.
Depuis le confinement, l'activité des taxis et VTC a drastiquement chuté et peine à se relever. « Aujourd'hui, pour une journée de 15 heures, un chauffeur réalise entre 40 et 60 euros de chiffre d'affaires contre 200 à 250 euros avant la crise sanitaire», explique le secrétaire général.
Si le coup est dur pour les chauffeurs de taxis et VTC, il faut que les clients pensent également à s'organiser. Des exceptions au couvre-feu sont autorisées pour des raisons de santé, des motifs professionnels, voir un proche en situation de dépendance ou encore pour prendre un train ou un avion. Si dans ces cas-là, les Franciliens souhaitent prendre un taxi ou VTC, ils ont intérêt à anticiper.
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