Suffit-il de marquer Super sur un scrambler pour qu'il le devienne ? Lorsque la base même dudit scrambler n'est autre que la Milano, roadster énervé mû par un V2 à 87° de 1 187 cm3, un moteur au caractère trempé, on peut le supposer. Surtout quand ledit bicylindre annonce une puissance en hausse de 6 CV par rapport à son aînée : 116 équidés italiens étant à la manœuvre sur cette version revue et corrigée.La plateforme de la Milano se voit ici modifiée pour adopter le look attendu sur un scrambler. On conserve donc le cadre treillis tubulaire aux longerons fin, et l'accastillage de haut niveau, à l'image de la fourche inversée de gros diamètre. Le volumineux échappement choque immédiatement tant il semble cannibaliser la ligne du Super Scrambler. L'impressionnant diamètre de la ligne d'échappement donne tout de suite le ton lui aussi : ça va chauffer !Les traits caractéristiques du scrambler sont bien présents, à l'image du guidon custom relevant copieusement les bras. Il n'est d'ailleurs pas trop avancé vers le conducteur, lequel trouvera probablement ses aises sur la selle cossue. L'ambiance à bord est assez sportive, qu'on se le dise. Et les muscles seront bien présents, sur les bras comme dans cette moto résolument virile.Les pneumatiques à crampon font bien entendu partie de la donne. Ils caractérisent les scrambler plus encore que ce dont nous venons de parler. La roue avant n'a par contre pas changé de diamètre, en affichant toujours 17 pouces.Moderne, la Super Scrambler ? Bien entendu. Comme en témoignent les mini clignotants, le support de plaque à la mode façon lèche roue et surtout le bloc compteur digital. Certes, le design un peu ancienne école peut surprendre, mais l'ambiance est ainsi originale et particulière.Bien née, la Super Scrambler profite d'un poids contenu pour une "grosse" scrambler. Une moto à même de rivaliser avec la Scrambler 1100 de Ducati, voire même de la surpasser en matière de sensations et de performances. Reste une fois encore ce monumental échappement, qui n'alourdit pas tant la note pondérale : 202 kg sont ainsi annoncés.Il faut dire que l'habillage est on ne peut plus minimaliste, à l'image des plaques sous la selle semblant tout droit sorties d'un atelier de préparation et tout juste dégrossies. L'ébavurage de la sortie d'échappement, semblant fraîchement peinte et mal ébavurée, confirme cette impression. Les Moto Morini sont des motos artisanales, comme on peut le constater.Ce n'était plus le salon de la moto, mais celui du scrambler. Tout le monde y allait de son interprétation, plus ou moins originale, plus ou moins réussie. La Moto Morini bénéficie d'une présence hors norme. Ce qui attire le regard ? Son échappement et sa ligne au volume semblant être les seuls éléments de la moto, avec son réservoir et son guidon. Les attributs d'un scrambler, par définition. Restera à comparer ce maxi scrambler à celle qui a rouvert la voie et la domine des épaules et des ventes : la Scrambler 1100 Ducati. Pourtant la moins scrambler de toutes les scrambler, quand on y réfléchit bien.