Carlos Tavares PSA : "les États-Unis nous tiennent beaucoup à cœur"
Le groupe automobile français PSA avec à sa tête un Carlos Tavares qui l’a sorti de l’ornière veut s’affirmer comme un constructeur mondial. Il a intégré au sein de sa famille une marque Opel qui l’ancre encore un peu plus sur un continent européen dont il doit pourtant se détacher pour être en phase avec son ambition planétaire. Celle-ci, pour se matérialiser, devra passer par un retour sur un marché américain quitté en 1991. Ce retour est en cours, sous une forme originale qui dévoile une stratégie en phase avec la nouvelle donne dans l’usage automobile.
Une démarche décalée qui montre aussi tout son sérieux et la volonté d’un ancrage pérenne chez L’Oncle Sam. Car le patron Tavares l’a affirmé dans les colonnes du Wall Street Journal à Berlin : « nous voulons entrer sur ce marché américain et y rester. Si nous faisons une grosse erreur, c'est terminé ». Une humilité et une responsabilisation de tous les instants qui est le credo de la gouvernance Tavares : "l'un des défis pour une grande entreprise est de garder à l'esprit toute expérience de mort imminente. Cela vous apprend ce que vous devez vraiment faire".
Partant de là et pour aboutir, il faut savoir s’entourer. Pour le débarquement américain, Carlos Tavares s’appuie sur l'un de ses anciens collègues de chez Nissan, Larry Dominique. La méthode ne sera pas de proposer tout de suite des voitures aux Américains. Avant cela, on les étudiera pour ensuite frapper la cible. Une démarche préalable qui sera opportunément assurée par un ensemble de services de mobilité. Ainsi, Free2Move, une application d'autopartage, à Seattle, et TravelCar, qui permet aux automobilistes de louer leur véhicule lorsqu'ils ne l'utilisent pas. Ces services de mobilité constituent de premières étapes pour acquérir de l'expérience sur le marché américain.
"C'est un moyen de pénétrer sur le marché sans prendre d'énormes risques en y lançant de nouveaux véhicules", a indiqué Carlos Tavares. "Nous voulons d'abord en savoir le plus possible sur les consommateurs américains par le biais de services de mobilité, pour ensuite utiliser les véhicules adaptés aux États-Unis dans nos propres flottes de services de mobilité. Et après, nous y vendrons nos voitures".
Une seconde étape qui ses jalons déjà posés : une équipe d'ingénieurs américains a été constituée pour superviser le développement de nouveaux modèles qui seraient conçus selon les normes américaines. C’est ce qui s’appelle avoir de la suite dans les idées…
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