BMW 530i/540i V8 E34 (1992 – 1995), la plus belle des Série 5 à son apogée, dès 10 000 €
Sous sa ligne tout en finesse, la 540i cache le premier V8 BMW de l’ère moderne, un bloc merveilleux permettant de profiter au mieux des excellentes qualités de fond de cette Série 5.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la BMW 540i E34 est-elle collectionnable ?
L’E34 est peut-être la dernière Série 5 à arborer cette élégance classique et fine qu’on a tant aimée chez BMW. Bien des versions existent, mais en dehors de la M5, devenue très chère, les 530i et 540i à V8 M60 sont certainement celles que les collectionneurs rechercheront le plus, en raison de leur remarquable moteur, le 1 V8 bavarois de l’ère moderne. Belles, bien fabriquées, ergonomiques et performantes, ces Série 5, surtout la 540i, constituent de parfaits élixirs des BMW classiques.
Fin 1986, la grande BMW Série 7 E32 a étonné les observateurs par sa brillante actualisation du style BMW. Ses grandes lignes esthétiques, largement dues au designer italien Ercole Spada, se voient ensuite transposées sur une échelle plus petite quand apparaît la Série 5 E34, fin 1987. Surprise, le résultat est encore plus séduisant que celui de la Série 7, la 5 se signalant par une plus grande finesse et un parfait équilibre des volumes.
De surcroît, cette séduction visuelle s’accompagne d’une très grande efficacité aérodynamique, le Cx ressortant à 0.29. Sous le capot, on retrouve les excellents 6-cylindres bavarois, dont certains manquent toutefois de puissance vu le poids élevé de la voiture et la longueur du rapport final.
Le constructeur va progressivement remédier à ce problème, d’abord par l’adoption de culasses à 24 soupapes, en 1989, puis par l’installation d’un tout nouveau V8 en 1992. Codé M60, il se signale par ses 4 arbres à cames en tête ainsi que ses 4 soupapes par cylindre. Deux variantes sont proposées, le 3,0 l de 218 ch (530i) et le 4,0 l de 286 ch (540i). Tous deux s’attellent au choix à une excellente boîte manuelle à 6 rapports, une rareté à l’époque, ou une automatique ZF à 5 rapports. De diablement séduisante, la Série 5 devient carrément alléchante avec ces moteurs, surtout le 4,0 l.
Évidemment, ces variantes V8 coûtent horriblement cher, la 540i revenant par exemple à 375 000 F en 1993 (83 800 € actuels selon l’Insee). À ce prix, on a droit à la clim (manuelle), à la sellerie cuir et à la colonne de direction à réglages électriques, aux parements en bois, à l’ordinateur de bord, aux jantes alliages, à l’airbag, au régulateur de vitesse, voire à l’antipatinage ASC+T déconnectable.
Notons tout de même que cette 540i demeure moins chère que les Audi S4, Mercedes E 420 et… Renault Safrane Biturbo ! Surprise, on peut aussi s’offrir ces BMW en break Touring. En 1994, les 530i et 540i se déclinent en Worldline, à l’équipement enrichi, juste avant de céder la place une nouvelle génération de Série 5, l’E39 présentée à l’été 1995.
Combien ça coûte ?
Les prix ont sérieusement grimpé, de sorte qu’il faut compter 10 000 € pour un exemplaire sain mais flirtant avec les 300 000 km. À 12 000 €, on commence à en trouver qui tombent sous les 200 000 km, tandis que celles s’en tenant à 100 000 km réclament déjà 18 000 €. À ces montants, on peut ajouter 2 000 € pour un break Touring.
Quelle version choisir ?
Vu son agrément, la boîte 6 manuelle est un must, mais elle est rarissime. Heureusement, l’automatique ZF donne largement le change.
Les versions collector
Déjà, ce seront les exemplaires en parfait état d’origine, c’est-à-dire non rabaissés ni dotés de jantes aussi démesurées que loufoques. Ensuite, si on trouve un break Touring bien optionné affichant moins de 100 000 km et en boîte mécanique, on peut jouer au loto tellement ce genre de configuration est rare.
Que surveiller ?
Certes remarquablement fabriquées, les BMW E34 sont désormais âgées et peuvent être attaquées par la rouille. Examinez bien les bas de caisse, les portières et les planchers. Sur les modèles équipés du correcteur d’assiette, celui-ci peut fuir, et sa réfection coûte cher. L’électronique et l’électricité font également des leurs. Toujours dans l’habitacle, le ciel de toit s’effondre sur de plus en plus d’exemplaires, et le tableau de bord peut se fendre après quelques décennies de soleil.
Mécaniquement, aussi bien le moteur que les boîtes sont extrêmement robustes, s’ils ont été bien entretenus. Les 400 000 km sont tout à fait à leur portée. Surveillez tout de même les fuites d’huile et de liquide de refroidissement. La suspension vu le poids de la voiture, souffre beaucoup, donc elle sera à examiner de près.
Dans l’ensemble, si elles sont soignées, les 530i et 540i sont des autos remarquablement endurantes.
Au volant
C’est toujours un plaisir intense de retrouver tableau de bord BMW de la grande époque. Dessin typique très élégant, matériaux de qualité, ergonomie impeccable… Mais pourquoi n’en font-ils plus d’aussi réussis ? On est fort bien installé dans un siège au maintien impeccable, on profite d’une position de conduite impeccable, et on est heureux de réveiller le V8 4,0 l. Qui sonne comme il faut !
Merveilleux de douceur et de souplesse, il s’accompagne ici d’une boîte auto elle aussi onctueuse. Avec la direction plutôt consistante et la suspension tolérante, on obtient un agrément de conduite intense. A fortiori si on met pied au plancher. La transmission rétrograde un peu lentement, mais ensuite, le moteur vous colle au siège et part à l’assaut de la zone rouge avec un souffle impressionnant. Quelle mécanique !
Si la suspension dispense un bon confort, renforcé par l’excellente insonorisation, le comportement routier a plus vieilli. Certes fort sain et sûr, il pâtit d’une certaine imprécision de la direction en ligne droite et d’un manque de vivacité en virage. De plus, sur le mouillé, malgré l’antipatinage, il faudra réaccélérer en sortie de courbe avec une certaine prudence. Heureusement, le freinage est convaincant par sa puissance, sinon son endurance.
En moyenne, la 540i n’est pas si gourmande, oscillant entre 10 et 12 l/100 km quand on roule raisonnablement.
L’alternative youngtimer
BMW M535i E12 (1984 – 1987)
Si on n’avait pas les moyens de s’offrir une M5 E28, on pouvait toujours se rabattre sur la M535i, au look très similaire (avec le pack M-Technic) mais dotée d’une mécanique plus sage. Si sous le capot trône toujours un 6-en-ligne 3,5 l, celui-ci s’en tient à 218 ch, ce qui est déjà largement suffisant pour s’amuser, avec plus de 220 km/h en pointe.
Surtout avec la boîte sport à 1 inversée et le pont autobloquant. Nanti des trains roulants durcis M-Technic, la M535i révèle une jolie efficacité, en tout cas supérieure à celle de la 535i normale, que renforcent les pneus TRX. Et pour se rassurer, on dispose même d’un ABS. Fort rare, cette variante de la Série 5 E28 voit sa cote sérieusement augmenter. Dès 25 000 €.
BMW 540i E34 (1993), la fiche technique
- Moteur : 8 cylindres en V, 3 982 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou 5 automatique, propulsion
- Puissance : 286 ch à 5 800 tr/mn
- Couple : 400 Nm à 4 500 tr/mn
- Poids : 1 650 kg
- Vitesse maxi : 240 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 6,8 s (donnée constructeur)
Pour trouver une BMW Série 5 d'occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale
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