Bilan de la sécurité routière 2017 : plus d'accidents mais moins de morts
Pour la première fois depuis 2013, le nombre de morts sur les routes françaises a baissé. Il y a du mieux pour les jeunes conducteurs et les piétons. Cela a en revanche empiré pour les cyclistes.
Après avoir dévoilé en début d'année un bilan provisoire, la Sécurité Routière vient de présenter les résultats définitifs de l'accidentalité routière. Des données très importantes, car elles vont servir de références pour mesurer les effets de la baisse de limitation de vitesse sur le réseau secondaire à partir du 1er juillet.
- - 0,8 % de morts en métropole
Au total, 3 684 personnes ont perdu la vie sur les routes françaises l'année dernière. C'est un bilan en légère amélioration, avec - 1,4 % par rapport à 2016. Notons toutefois que la baisse est favorisée par un bon résultat pour l'Outre-Mer, où 236 décès ont été comptabilisés, en recul de 9,6 %. Pour la métropole, il n'y a eu que 29 décès de moins, soit un total de 3 448, en recul de 0,8 %.
Cela baisse donc, une première depuis 2013… mais pas beaucoup, ce qui permet donc au gouvernement de justifier les 80 km/h. D'autant que les autres indicateurs sont dans le rouge. Il y a eu 58 613 accidents corporels, en hausse de 1,9 %, un résultat que l'on peut tout de même associer à la progression constante du nombre de voitures en circulation. 73 384 personnes ont été blessées, soit 1 % de plus qu'en 2016.
BILAN GLOBAL POUR LA METROPOLE | Bilan 2017 | Evolution* |
Accidents corporels | 58.613 | + 1,9 % |
Tués à 30 jours | 3.448 | - 0,8 % |
Blessés | 73.384 | + 1,0 % |
* par rapport à 2016
- La mortalité des jeunes baisse
Les résultats sont contrastés par catégories d'usagers. Si elle est en forte baisse pour les piétons (- 13 %) et stable pour les automobilistes (qui représentent 51 % des morts), la mortalité progresse chez les cyclistes (+ 7 %) et s'envole chez les motocyclistes (+ 9 %). Les deux roues motorisés représentent 2 % du trafic et 22 % des morts.
BILAN DES DECES PAR CATEGORIE D'USAGERS | Bilan 2017 | Evolution* |
Automobilistes | 1.767 | = |
Piétons | 484 | - 13 % |
Cyclistes | 173 | + 7 % |
Motocyclistes | 669 | + 9 % |
18-24 ans | 562 | - 6 % |
+ de 65 ans | 869 | - 2 % |
La mortalité des jeunes de 18/24 ans continue de baisser, avec 562 décès en 2017, soit - 6 %. C'est la tranche d'âge la plus touchée avec 108 tués par million d'habitants, alors que la moyenne est de 53 par million. Les plus de 65 ans restent aussi en "sur-risque", avec 74 tués par millions d'habitants. Ils ont représenté un quart de la mortalité, avec 869 décès, un bilan tout de même en légère baisse de 2 %.
- Une majorité d'accidents à la campagne
Côté réseau, 63 % des accidents ont eu lieu sur les routes en dehors des agglomérations. Une donnée précieuse pour le gouvernement, qui en fait un gros argument pour défendre les 80 km/h. Le rapport écrit d'ailleurs "la ruralité reste l'endroit où l'on meurt le plus sur les routes", une façon de répondre aux élus qui jugent que les 80 km/h ont été décidés à Paris sans savoir ce qui se passe dans les campagnes. Seulement 282 personnes ont perdu la vie sur les autoroutes.
BILAN DES DECES PAR RESEAU | Bilan 2017 | Evolution* |
Autoroutes | 282 | + 4,4 % |
Agglomérations | 1010 | - 1 % |
Routes hors agglométations | 2.156 | - 1 % |
- La vitesse toujours cause numéro 1
La Sécurité Routière ne change pas de discours. Selon elle, la vitesse "excessive ou inadaptée" demeure la première cause de mortalité, en étant impliquée dans un accident sur trois. On souligne le côté fourre-tout de la catégorie avec l'aspect "inadapté". En clair, on compte aussi les accidents qui seraient causés par la vitesse sans que celle-ci ne dépasse la limitation autorisée. La deuxième cause reste la conduite sous l'emprise d'alcool et de stupéfiants. Viennent ensuite les refus de priorité.
Trois quarts des personnes tuées ou blessées sont des hommes. La Sécurité Routière pointe du doigt les hommes, auteurs présumés de 82 % des accidents mortels, alors que le nombre de kilomètres parcourus par les hommes en dehors du travail est à peine supérieur à celui des femmes.
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