Batteries : les investisseurs ne savent pas à quels saints se vouer
Comment savoir qu’un labo de recherche qui prétend avoir inventé la batterie du futur dit vrai ? Aucun organisme de contrôle et de mesure indépendant n’existant, les investisseurs ont tendance à se méfier. Et la mise au point des futures voitures électriques pourrait en être retardé.
Lorsque l’on investit quelques milliards, on apprécie de savoir où va son argent. Cette start-up qui veut lever des fonds pour développer la batterie du futur est-elle une poule aux œufs d’or qui va révolutionner le genre ou une coquille totalement vide ? Difficile à savoir, voire impossible, selon l’agence Bloomberg qui informe et conseille la planète business. Un flou assez opaque semble régner sur cet univers, au cœur de nos futures voitures.
Ce flou n’est pas tellement du fait des nombreuses jeunes pousses, ou vielles entreprises, qui en Europe ou aux États-Unis, de Form Energy à Transition Energy se sont lancées dans la course à la création de la batterie de demain, moins exigeantes en métaux et terres rares que les actuelles, plus autonomes et plus légères. Il est plutôt lié à l’absence totale de législation en la matière, et de critères communs d’évaluation. Pas la moindre norme ne régit ce tout nouvel eldorado, et aucun organisme indépendant n’est aujourd’hui capable d’évaluer le prototype de tel ou tel labo à la recherche d’un investisseur.
Aucun organisme officiel n'est capable de vérifier la validité des données
Il faut attendre que la batterie soit installée dans le plancher d’une voiture pour que le gendarme des normes s’en préoccupe et mesure son autonomie en mode WLTP. Avant ce stade, chaque start-up fait ses propres tests, publie ses propres résultats et reste totalement libre de raconter un pur roman ou la stricte vérité. Ce qui a pour résultat de rendre les investisseurs méfiants. On le serait à moins.
Selon Bloomberg, la situation est suffisamment sérieuse pour que certains de ces créateurs de batteries en recherche de fonds, réclament eux-mêmes la création d’un organisme de mesure indépendant pour que les projets sérieux puissent être financés et voir le jour. Quelques tentatives de protocole sont en chantier et, aux États-Unis, le département américain pour l’énergie planche sur la question.
En attendant que naisse la police de la batterie, les investisseurs, que ce soient de purs financiers ou des industriels de l’automobile, rongent leur frein et attendent de jours meilleurs et des mesures fiables pour investir dans la future batterie qui va équiper leurs futures voitures. Sauf qu’en attendant que tout soit en place, le temps passe et l’échéance de la voiture électrique obligatoire se rapproche. Il serait malheureux que les batteries de 2035 soient toujours aussi polluantes, et qu’elles n’aient pas plus d’autonomie qu’en 2022.
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