Avec la petite reine, le roi sécurité routière est nu
Il y a quelques jours, l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière faisait savoir que le nombre de morts sur les routes avait baissé, lors du dernier mois de juillet. 346 personnes au lieu de 356 en juillet 2016 étaient passées de vie à trépas sur un axe routier. Il était aussi précisé que, depuis le début de l'année, le nombre de morts avait augmenté de 0,8 % soit 27 victimes supplémentaires. Des chiffres largement repris et commentés pour mieux justifier la répression routière, jeter l’opprobre sur l’automobiliste et vouer aux gémonies la voiture. C’est de tradition me direz-vous, mais on pédale dans la semoule.
Justement, c’est de circonstance, car il est grand temps de se rendre compte que ces statistiques macabres se porteraient mieux si elles suivaient un régime sans selle. En cause ici, le vélo, la bicyclette, la petite reine qui fait de la sécurité routière un roi nu. Car les mêmes chiffres de l’observatoire cité plus haut signalent une augmentation préoccupante de la mortalité des cyclistes. Calculée sur 12 mois glissants, elle a carrément progressé de 21 %.
Vous auriez la même inflation avec un engin motorisé, on aurait droit à des discours martiaux, à des promesses de représailles sur la route, à une révision des limitations de vitesse, la liste n’étant pas exhaustive. Pour les vélos ? Rien. Le gardien du temple Emmanuel Barbe, ci-devant délégué interministériel de la cause sécuritaire sur la route, ne dit rien. Pire, il est complice de cette mortalité.
Comment ? Revenons à l’obligation du port du casque à vélo pour les mineurs de moins de douze ans. A priori du bon sens, mais il n’a échappé à personne que les adultes peuvent se fracasser le crâne tranquillement. Pour eux, aucune obligation. Ils continueront d’alimenter des données qui persuaderont les dirigeants qu’il faut réprimer l’automobiliste, qui n’a rien demandé. Mais il est aussi dit qu’il pollue le bougre. Le cycliste, lui, est vertueux.
C’est même un modèle, un saint, il peut foncer à travers la foule sur un trottoir, surgir de n’importe quel carrefour, il aura toujours et encore raison. Le port du casque ? Vous n’y pensez pas… Emmanuel Barbe, le précité vous dit tout dans cette phrase : « il y a une pratique du vélo où ce serait difficile à imposer ». Sinon quoi ? Une obligation pour tous les cyclistes entraverait apparemment le nouvel engouement pour les déplacements à vélo suscité par les systèmes de libre-service (Vélib', Vélo'v…) qui se développent depuis une dizaine d'années. C’est sûr, ça passe après la vie des gens.
Devant la perception de la sécurité par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), on reste interdit : « ce n'est pas parce qu'on porte un casque qu'on va savoir éviter les accidents » y estime-t-on. « « Et ça envoie le signal que faire du vélo est dangereux ». Il est vrai qu’avec plus de 21 % de morts d’une année sur l’autre, on peut considérer la bicyclette utilisée sans un équipement de protection élémentaire comme un moyen de transport sûr. Pendant ce temps, les chiffres gonflent et les radars flashent…
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