Automobilistes : ce que l’élection d’Emmanuel Macron va changer pour vous
Au cas où l’information vous aurait échappé, Emmanuel Macron est le nouveau Président de la République française. D’un point de vue automobile, l’homme dit vouloir favoriser les nouveaux usages et accélérer la transition vers des transports plus innovants et décarbonés.
Emmanuel Macron, qui a roulé quelques temps au volant d’un coupé-cabriolet Volkswagen Eos, se présente comme un automobiliste comme les autres ou presque. « Comme usager de la route, je ne serais pas honnête si je vous disais que je n’ai jamais pesté contre des dispositifs de contrôle et qu’il ne m’est jamais arrivé de réduire un peu la vitesse à l’approche d’un radar automatique » a-t-il confessé à nos confrères de Motomag durant la campagne présidentielle. Pour autant, il ne faudra pas compter sur l’homme pour remettre à plat le système actuellement en vigueur.
Les radars ? Le nouveau Président se dit partisan d’une poursuite de leur déploiement, en veillant à ce que leurs recettes contribuent aux actions de sécurité routière (30 à 50% actuellement, d’après les estimations de Caradisiac), et en y incorporant si possible de nouvelles fonctionnalités dans le cadre de la lutte contre la vitesse, mais aussi contre l’alcool et le téléphone au volant. Quant à l’expérimentation consistant à faire appel à des opérateurs privés pour conduire des voitures-radars, il y est favorable, se disant « ouvert à toute initiative qui permet à la fois d’améliorer la sécurité routière et d’alléger la charge des forces de l’ordre pour leur permettre de concentrer leurs efforts sur la sécurité publique, partout et tout le temps » (réponse donnée à un questionnaire de l’association « 40 millions d’automobilistes »).Au-delà, Emmanuel Macron a l’intention de redonner à la sécurité routière sa dimension interministérielle : outre le diptyque prévention/répression, celle-ci dépend aussi de l’aménagement des infrastructures (et notamment l’état des routes, jugé très préoccupant) et des progrès réalisés par les voitures, notamment les modèles autonomes pour lesquels il souhaite que les pouvoirs publics soutiennent les expérimentations et adaptent le cadre réglementaire. Sa vision de la question n’est donc pas limitée aux seuls radars, ce qui est plutôt positif.
Le diesel en sursis
D’un point de vue écologique, il a répété plusieurs fois son intention d’instaurer une prime de 1000 euros pour permettre à ceux dont les véhicules ont été fabriqués avant 2001 d’acheter des voitures plus écologiques, neuves ou d’occasion. Autre projet, bien dans l’air du temps, celui d’aligner la fiscalité du diesel sur celle de l’essence pendant le quinquennat dans le but de réduire massivement la pollution liée aux particules fines. Mais l’engagement va plus loin, puisqu’il s’agirait de « peser pour renforcer les normes anti-pollution européennes pour les véhicules neufs et les contrôles en conditions réelles (en tirant les enseignements du scandale Volkswagen), avec pour objectif de long terme de n’avoir plus, en 2040, aucune vente de véhicule thermique ». Cap sur l’électrique, donc !
La transition s’effectuerait en douceur, dans un contexte favorisant les nouveaux usages tels que le covoiturage, qui au même titre que bus, taxis et VTC pourrait bénéficier de voies dédiées sur certaines autoroutes urbaines. Une modulation des tarifs de péages en fonction de l’occupation des véhicules serait aussi à l’étude, tandis que l’interconnexion des modes de transports (construction de parkings relais, gares routières, etc.) se verrait favorisée. Ce chantier de la mobilité est important, puisqu’il est aussi question d’emploi. Sur les 50 milliards du plan d’investissement annoncé par Emmanuel Macron pendant la campagne, 5 milliards seraient ainsi consacrés aux transports et équipements collectifs locaux.
Bilan: en route!
Aucune grande rupture à chercher ou redouter dans le « programme » auto d’Emmanuel Macron. Considérant que l’usage individuel ou collectif de l’automobile prime de plus en plus sur sa propriété, il veut accompagner celle-ci vers plus d’écologie et de sécurité (en soutenant la recherche), ce qui va dans le sens de l’histoire. Pas de miracle par contre côté radars, qui poursuivront leur déploiement (la bonne foi oblige à leur reconnaître une certaine efficacité). La réorganisation de la sécurité routière, qui élargirait notamment son spectre aux infrastructures pour lesquelles il y a beaucoup à (re-)faire, est une mesure des plus souhaitables.
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