Audi TT 1.8 150 ch vs Fiat Coupé 20v, deux collectors stylés à prix cassé, dès 5 500 €
Sapés comme jamais, ces deux coupés ont marqué leur époque par leur design. On peut les dénicher dès 6 000 € avec des motorisations intéressantes d’environ 150 ch, offrant des performances encore sympathiques, alors on fonce !
Les forces en présence
Audi TT 1.8 (2002 – 2006), coupé 3 portes, 4 cylindres en ligne, 1,8 l turbo essence, 150 ch ou 163 ch, 1 280 kg, 220 km/h, à partir de 5 500 €.
Fiat Coupé 20v (1997 – 2000), coupé 2 portes, 5 cylindres en ligne, 2,0 l essence, 147 ch ou 155 ch, 1 270 kg, 215 km/h, à partir de 5 500 €.
Alors qu’à l’heure actuelle, on ne jure que par des véhicules sur échasses, il en allait tout autrement dans les années 90. La voiture-plaisir bénéficiait d'un joli regain d'intérêt, après une décennie 80 marquée par la recherche d’économies de carburant (et les GTI), à commencer par les coupés. Bien des constructeurs y sont venus ou revenus, de Ford (Probe) à Peugeot (406 Coupé), en passant par Fiat et Audi. La question était alors au moins autant le style que les performances, un peu comme dans les années 60, sans négliger la polyvalence, pour rouler autrement. Les Fiat Coupé 20v et Audi TT 1.8T 150 incarnent bien cette tendance, et permettent aujourd’hui d’ajouter un charme youngtimer aux qualités d’avant.
Présentation
Malgré une montée en gamme spectaculaire, Audi manque encore d’image au début de la décennie 90. La marque aux anneaux fait encore figure d’outsider un peu pâlot face aux références BMW et Mercedes, et a bien besoin d’un coup de fouet. Celui-ci viendra des USA, où, en mai 1994, Feeman Thomas, designer du bureau californien du Groupe Volkswagen, griffonne un petit coupé, évoquant à la fois la New Beetle et un concept présenté deux mois plus tôt : la Renault Argos.
Le dessin tape dans l'œil de J Mays, le chef de Thomas, qui en parle à Franz-Joseph Paefgen, le chef de la R&D d’Audi. Enthousiaste, Paefgen donne le feu vert à la fabrication d’un prototype. Ce qui débouche, au salon de Francfort 1995, sur le TT Concept, nommé ainsi en référence à la NSU 1000 TT, une petite sportive allemande des années 60 fabriquée à Neckarsulm, où seraient plus tard assemblées des Audi. Style Bauhaus, pavillon en arc de cercle, passages de roue très marqués, le TT crée un choc ! A tel point qu’il est décidé de le produire en série. Pour ce faire, on choisit la plate-forme PQ34, prévue notamment pour les Audi A3 et VW Golf IV, et le résultat est présenté au salon de Paris 1998.
Surprise, le dessin originel n’a pas été édulcoré ! Autre bonne nouvelle, le coupé allemand n’est pas hors de prix. Mais les trains roulants demeurent banals : jambes McPherson à l'avant, essieu de torsion arrière. En tout cas, l’Audi va voir sa gamme se développer : 225 ch Quattro et Cabriolet en 1999, puis version 150 ch d’entrée de gamme en 2002. Celle-ci récupère l’éprouvé 1.8 turbo à 20 soupapes, en fait celui des versions 225 ch et 180 ch mais dégonflé à 150 ch. De quoi emmener l’auto à 220 km/h, pour un 0 à 100 km/h effectué en 8,6 s. Le prix de 29 570 € (40 300 € actuels selon l’Insee), comprend la clim auto, l’ABS, l’ESP, les jantes en alliage, les airbags latéraux ou encore les rétros électriques. En 2005, ce moteur grimpe à 163 ch, et au printemps 2006, le TT Mk1, codé 8N, est remplacé par le 8J.
La vie de Fiat ressemble à des montagnes russes : une succession de hauts et de bas. Le tournant des années 90 est difficile, mais va déboucher sur une renaissance à l’italienne. En effet, Pininfarina suggère à Fiat de revenir sur le segment des coupés à quatre places, abandonné depuis l’arrêt de la 124 Sport en 1975.
Le géant de Turin est d’accord, mais face à la banalité des proposition de Pininfarina, il demande à son bureau de design de produire les siennes. Y officie un certain Chris Bangle qui produit un projet très radical. Pourtant, Roberto Testore, l’administrateur de Fiat, en valide un, car il sent qu’il a besoin d’un engin au design impactant pour relancer la marque. Après un travail intensif avec les modeleurs, on aboutit à un prototype séduisant, original et équilibré. Pininfarina, de son côté, dessine un cockpit délicieusement néo-rétro.
Surtout, il produira dans son usine de Grugliasco le futur coupé. Techniquement, celui-ci reprend la plate-forme modulaire étrennée par la Tipo en 1988. Avec des modifications, car pour bien remplir les passages de roue, on élargit ses voies au moyen de bras de suspension spécifiques, sans toutefois toucher aux épures (jambes McPherson à l’avant, bras tirés à l’arrière). Sous le capot, on retrouve le bien connu 2,0 l double arbre Lampredi, en 142 ch (atmosphérique) et 195 ch (turbo). Le Coupé déconcerte par sa ligne, mais rassure par ses qualités routières et sa fabrication soignée. Mais, si les ventes prennent un bon départ, elles ne s’envolent pas.
Fin 1996, le coupé italien bénéficie d’une mise à niveau, caractérisée par l’arrivée d’une nouvelle génération de moteurs, les Pratola Serra. L’ancien 2,0 l de 142 ch se voit remplacé par un séduisant 5-cylindres 2,0 l de 147 ch, déjà vu dans la Bravo HGT. Commercialisé début 1997, le coupé revu est facturé 148 200 F avec ce bloc, soit 32 600 € actuels selon l’Insee. D’office, il bénéficie des vitres et rétros électriques, de la clim, de l’airbag conducteur, de l’ABS et des jantes en alliage. Il pointe à 215 km/h et exécute le 0 à 100 km/h en 8,5 s : ça va déjà bien, même si les amateurs de performances préféreront la version turbo 220 ch. En 1999, la cavalerie du bloc atmo passe à 155 ch, tandis que le Coupé termine sa carrière en 2000, sans être remplacé.
Fiabilité/entretien : frivoles mais costauds
Avec le bloc 1,8 l de 150 ch, le TT affiche une excellente fiabilité. Aucun point faible notoire n’est à relever, si, bien évidemment, l’entretien a bien été effectué (courroie de distribution à changer régulièrement). Les 300 000 km ne sont pas rares ! Avec l’âge, les panneaux de porte ont tendance à se détacher et le ciel de toit à s’effondrer, ce qui n’est pas anormal. On peut aussi relever des soucis électroniques, mais rien d’alarmant. Même la résistance à la corrosion s’avère excellente.
Joli bilan du côté italien également : le 5-cylindres se montre très endurant, là encore avec l’entretien ad-hoc. Seulement, il faut en surveiller le déphaseur d’arbre à cames, que l’on changera avec la courroie aux alentours de 100 000 km. Si elle atteint un bon niveau, la qualité de fabrication n’égale pas celle du TT : la peinture se ternit plus vite et la corrosion peut apparaître. Le Coupé Fiat, à sa décharge, est un peu plus ancien que l’Audi. Dans l’habitacle, les plastiques de la console centrale deviennent collants, mais les panneaux de porte restent bien accrochés, eux !
Avantage : Audi. Globalement mieux fabriqué, le TT prend le dessus mais le Coupé ne démérite pas.
Vie à bord : largesses italiennes
A bord du TT, on est frappé par le design du tableau de bord, qui a peu vieilli. Très bien fabriqué dans des matériaux choisis (plastiques moussés, éléments en alu), il flatte l’œil mais quelques détails trahissent le vieillissement. A l’avant, on dispose de deux belles places et de sièges confortables, mais à l’arrière, on ne pourra caser que des enfants en très bas âge tant l’espace est compté. Par ailleurs, du fait de la faible surface vitrée, l’ambiance est sombre.
Dans la Fiat, c’est l’opposé. Le dessin de la planche de bord n’inspire pas la modernité, mais il n’en regorge pas moins de charme et d’originalité. De plus, la qualité générale se révèle très satisfaisante. Mais là où le Coupé se démarque le plus du TT, c’est par son habitabilité : largeur supérieure à l’avant, et espace arrière très suffisant pour deux adultes. Ça change ! De plus, la luminosité surpasse celle de l’allemand, alors que l’équipement se révèle sensiblement équivalent.
Avantage : Fiat. Beaucoup plus habitable que le TT, le Coupé prend grâce à ceci l’avantage malgré sa finition un peu moins soignée.
Sur la route : punch allemand ou lyrisme italien ?
A bord du TT, on se concocte une très bonne position de conduite (volant réglable), même si la visibilité reste problématique. Doux et progressif, le moteur affiche une grande souplesse, tout en prodiguant de belles accélérations. Surtout, il autorise d’excellentes reprises à mi-régime, grâce à son couple maxi obtenu très tôt.
Revers de la médaille, il n’aime guère le haut du compte-tours et produit un son quelconque. La boîte se révèle moyennement agréable à manier, car un peu accrocheuse. Dynamiquement, l’Audi se révèle avant tout sûr, donc peu joueur. Il tient très bien la route, se montre assez précis mais communique relativement peu et surtout, se montre très fermement suspendu. Heureusement, il freine très bien et émet relativement peu de bruit.
Position de conduite irréprochable dans la Fiat, elle aussi pourvue d’un volant réglable dans les deux plans. On profite d’une meilleure visibilité périphérique que dans l’Audi, mais les rétros extérieurs sont trop petits. Là aussi, le moteur apparaît très doux, plus encore que dans l’allemande, et progressif. Quelle onctuosité ! Seulement, s’il est vif et punchy en accélération, s’il chante particulièrement bien et beau jusqu’à 7 000 tr/min, il manque de coffre en reprise, en-dessous de 4 000 tr/min.
Il faut alors jouer du levier, au demeurant fort plaisant à manier, pour ne pas se faire larguer par le TT. Face à ce dernier, l’italien jouit d’une tenue de route tout aussi bonne, d’une précision au moins comparable et surtout, d’un volant plus communicatif. En sus, l’arrière sait se montrer joueur si on le provoque. Cela dit, en l’absence d’ESP, la sécurité ultime sera un peu moindre que celle de l’Audi. Et la Fiat freine un peu moins bien. En revanche, elle préserve mieux les vertèbres des passagers grâce à sa suspension plus tolérante.
Avantage : égalité. Le TT offre de meilleures reprises, freine mieux et jouit d’un ESP, mais le Fiat chante mieux, communique mieux et préserve davantage ses passagers.
Budget : encore abordables
Très abondant en occasion, le TT ne coûte pas encore cher même si sa cote monte. A 5 500 €, on peut trouver un 150 ch en très bon état, même s’il dépassera les 200 000 km. A 6 500 €, il est possible d’en trouver un aux alentours de 150 000 km, mais il faudra débourser 10 000 € pour un exemplaire de moins de 100 000 km, car là, l’effet rareté joue. En moyenne, l’Audi demeure frugal : comptez 8,5 l/100 km.
Plus rare que le TT, le Coupé Fiat ne coûte pas plus cher en seconde main. A 5 500 €, on déniche un exemplaire frôlant les 200 000 km en bonne condition, et tout comme son rival, il passe à 6 500 € aux alentours de 150 000 km, voire à 10 000 € s’il avoisine les 100 000 km. Quant à la consommation moyenne, elle tourne autour de 9,0 l/100 km.
Avantage : Audi. Le TT prend de justesse le dessus grâce à sa consommation moyenne très légèrement inférieure.
Bilan : c’est serré !
Plus typé coupé que le Coupé… Fiat, l’Audi TT prend le dessus par ses performances globales et son freinage. Il se révèle aussi mieux construit et jouit d’une finition supérieuren tout en consommant légèrement moins. Mais l’italien réplique par sa musique mécanique, son habitabilité et son confort supérieurs, sans oublier son coffre plus logeable même s’il lui manque un hayon.
Après, chacun jugera des designs en fonction de ses goûts, mais force est de constater que nos deux rivaux ne laissent personne indifférents. Malgré son blason moins coté, le Coupé Fiat apparaît plus exclusif que l’Audi, davantage connu, et cela peut jouer aussi…
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Audi |
Vie à bord | Fiat |
Sur la route | Egalité |
Budget | Audi |
Verdict |
Audi |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Audi TT 150 ch et Fiat Coupé.
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