Au premier semestre, Renault évite l'accident industriel
L'INFO DU JOUR - Très attendus depuis son avertissement sur objectif il y a une semaine et le plongeon boursier qui s'en est suivi, les chiffres de ventes des six derniers mois sont plutôt rassurants pour l'ex-régie, grâce, notamment, au marché non européen et à la bonne vieille Clio qui se classe en tête des ventes en Europe.

Le mercredi noir ne serait-il plus qu’un mauvais souvenir ? Le 16 juillet dernier, suite à un avertissement sur ses résultats, Renault connaissait en effet l’une de ses pires déconfitures en Bourse avec une dégringolade de 18 %.
Une semaine plus tard, au jour près, le losange publie les chiffres de son premier semestre et ils sont, surtout si on les compare à Stellantis, plutôt positifs. Car si la galaxie de 15 marques annonce des chutes de ses ventes de 6 %, le groupe français, quant à lui, fort de ses trois marques (Alpine, Dacia et Renault), s’en tire plutôt honorablement, dans un contexte, surtout en Europe, pour le moins aride.
Des ventes européennes en baisse de 0,1%
Renault s’offre même une légère hausse de 1,3 % dans le monde, avec 1 169 773 véhicules vendus. En Europe, la situation est évidemment moins folichonne avec une baisse des volumes de 0,1 %.
Bien sûr, la passe reste délicate car le losange affichait encore une progression à + 2,8 % au premier trimestre sur le vieux continent. Puis la morosité est passée par là. Mais elle reste contenue, et les chiffres annoncés font même taire la légende qui voudrait que ce soit Dacia qui tire les volumes du groupe par le haut. Car c’est bel et bien le losange qui cavale en tête avec une hausse de 8,4% et une Clio qui s’est hissée en tête des ventes européennes.

Avec 130 000 exemplaires vendus en six mois, la vieillissante citadine, qui attend sa remplaçante à l’automne, a de très beaux restes. Mais le succès de Renault passe aussi par le Symbioz qui connaît un début en fanfare avec 60 000 en Europe. Une preuve de plus que le marché est en attente de modèles accessibles et, tout hybridés qu’ils soient, ne sont pas 100 % électriques.
Dacia quant à lui progresse très peu, avec un petit 1,1% au cours de ces six derniers mois par rapport à la même période en 2024. L’une des raisons de cette toute petite hausse est une mutation : celle du Duster qui, en Turquie, ou il est une star, est désormais rebadgé Renault.
Pour autant, l’équipe dirigée par Denis le Vot ne déprime pas et entend démontrer que l’avenir sera radieux grâce au Bigster, qui a déjà engrangé 17.300 immatriculations "et qui peut compter sur 38.000 commandes non livrées pour le moment » comme le précise Franck Marotte, le tout nouveau directeur des ventes de la maison franco roumaine.
Reste tout de même quelques points plus sombres. Et c’est principalement du côté des utilitaires qu’ils sont à rechercher. Les camionnettes sont, pour Renault comme pour les autres, une grosse source de profit. Or, les ventes des VU du losange ont baissé de 29% dans le monde au cours du premier semestre. En cause : le nouveau Master qui n’est pas encore totalement en orbite.

L’autre inquiétude concerne Alpine. La petite marque dieppoise a beau afficher un resplendissant + 89,8% réalisé grâce au lancement de l’A290, ces ventes ne dépassent pas 4 871 unités, très très loin des 394 278 autos écoulées par la marque Renault ces six derniers mois. Un lancement de la version sportive de la R5 qui ne serait pas tout à fait dans les objectifs que le groupe a fixé à sa filiale et qui est censée devenir le fer de lance d’Alpine, plus, en tout cas que l’A390 attendue, plus grande et plus chère.
Cap sur l'Amérique
Reste que ces chiffres, dans le marasme actuel, permettent au groupe de surnager. Car si les difficultés en Europe sont réelles, elles le sont moins dans le reste du monde. Un espace dans lequel le franco-français a eu la bonne idée de se déployer plus fortement depuis deux ans. Et ça marche : Renault a vu ses ventes hors du vieux continent progresser de 16,3% depuis un an. Un score qui atteint même + 24% en Amérique du Sud grâce au petit SUV Kardian. Le constructeur entend d’ailleurs enfoncer le clou à l’international grâce au nouveau Boreal. Quand le marché domestique manque d’ardeur, il convient de rechercher l’eldorado ailleurs.
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