Alpine produira son SUV électrique à Dieppe
Luca de Meo a confirmé que l'usine Alpine de Dieppe assemblera le futur crossover sportif électrique. Il sera prêt début 2025.
Quatre ans après, Bruno Le Maire était de retour à Dieppe. C'est encore en tant que ministre de l'Économie qu'il a visité l'usine d'Alpine. En revanche, du côté du groupe Renault, le casting a changé : Luca de Meo a remplacé Carlos Ghosn. Et ce déplacement en Seine-Maritime a été orchestré pour annoncer l'arrivée d'un nouveau véhicule sur la chaîne d'assemblage à la place de l'A110. Une fois n'est pas coutume, dans cette histoire, la politique s'est montrée plus stable que l'automobile !
C'est donc officiel : l'usine de Dieppe va s'occuper de la production du premier SUV d'Alpine. Ce modèle, pour l'instant appelé "crossover GT", doit être lancé en 2025. Il sera électrique, puisqu'Alpine va devenir une marque sportive 100 % électrique, avec trois produits branchés. Outre ce SUV, il y aura une version Alpine de la future R5 et une remplaçante à l'A110, qui doit être mise au point avec Lotus.
Si Luca de Meo n'a pas souhaité nous dire où cette A110 électrique sera produite, on sait que ce ne sera pas à Dieppe, où prend vie l'actuelle version thermique. C'était justement pour saluer la renaissance de la Berlinette et le maintien de l'usine que Bruno Le Maire était venu en 2017. Le site avait fait l'objet de deux ans de travaux et de 35 millions d'euros d'investissements. Le nombre de salariés avait fortement augmenté, de 60 %, pour atteindre près de 400 employés.
Et ceux-ci n'ont pas chômé les deux premières années, la nouvelle A110 ayant réalisé de bons débuts. Mais une fois le premier cercle de fans servis, les ventes se sont tassées, la production a fortement ralenti début 2020. Au point que les nuages sont rapidement venus assombrir le ciel au-dessus de l'usine.
Jean-Dominique Sénard, nommé président de Renault début 2020, avait clairement remis en cause l'avenir du site alors que Renault était en pleine tempête sur le plan financier. Lors de la présentation d'un vaste plan d'économies, en mai 2020, il avait souligné que l'usine ne produit plus assez et que la situation n'était pas raisonnable.
Tout s'arrange donc aujourd'hui avec cette annonce. Bruno Le Maire a d'ailleurs indiqué que la non-fermeture de Dieppe était l'une de ses demandes à Luca de Meo lors de leur première rencontre, c'était pour lui une question de symbole industriel dont on a besoin en France, et la preuve que l'automobile haut de gamme pouvait aussi être française, pas seulement allemande.
L'arrivée du SUV assure un nouvel avenir à l'usine. Dieppe recevra des éléments d'autres sites français, les moteurs venant de Cléon, la caisse à blanc de Douai. Ce sera donc le site de peinture et d'assemblage final. Luca de Meo l'a dit : "le cœur d'Alpine a été, est et sera à Dieppe". Il a annoncé au passage que l'usine va avoir un nouveau nom, la manufacture Alpine Dieppe Jean Rédélé, du nom du fondateur de la marque, une annonce faite en présence du fils de Jean Rédélé.
Les salariés poussent donc un ouf de soulagement, d'autant que le SUV doit avoir des volumes plus élevés. Le site était taillé pour produire 5 000 A110 par an. Luca de Meo ne s'est toutefois pas avancé sur un volume de production précis, mais a espéré que ce sera bien plus.
Au-dessus de l'usine, le ciel est de nouveau bleu, bleu Alpine.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération