Alfa Romeo Mito TB 155 vs Peugeot 207 THP 150, du punch à pas cher, dès 3 000 €
Stylées et vives, les Alfa Romeo Mito TB 155 ch et Peugeot 207 THP 150 ch proposent un bel agrément de conduite et des compétences presque sportives pour un prix attractif. Pourquoi se priver ?
Les forces en présence
Alfa Romeo Mito TB 155 (2008 – 2010), berline 3 portes, 4-cylindres en ligne, 1,4 l, 155 ch, 1 145 kg, à partir de 4 500 €.
Peugeot 207 THP 150 (2006 – 2010), berline 3 portes, 4-cylindres en ligne, 1,6 l, 150 ch, 1 300 kg, à partir de 3 000 €.
Les citadines rapides ont connu une jolie expansion vers la fin des années 2000, portées par des moteurs à essence en pleine révolution technologique. Les Alfa Romeo Mito TB 155 et Peugeot 207 THP démontrent bien cet état de fait, procurant des performances dignes des sportives de la génération précédente mais aussi une polyvalence dont ces dernières ne pouvaient se prévaloir. Joliment équipées et faciles à vivre, les Mito et 207 se dénichent pour pas bien cher actuellement. Elles sont d'autant plus tentantes que les citadines actuelles sont en train de tourner le dos à toute forme de conduite dynamique...
Présentation
Etonnamment, la Mito est la première Alfa Romeo du segment B. C’est un coup intéressant pour le blason milanais car cette auto s’aventure sur un segment de pure conquête, donc doit ramener une nouvelle clientèle. Techniquement, la Mito dérive de la Fiat Grande Punto, d’où son appellation, un mix de Milano et Torino, les deux villes de ses marques conceptrices. Mais, face à la Fiat, elle bénéficie de suspensions aux tarages spécifiques et d’amortisseurs à contre-effet : ils s’équipent de ressorts internes censés jouer un rôle stabilisateur.
A la sortie de la Mito, fin 2008, sous le capot, on retrouve en essence les blocs de la Grande Punto, dont l’excellent T-Jet, d’abord en 155 ch (allié à une boîte 6), puis rapidement en 120 ch (boîte 5). Ce moteur a beau dériver du Fire apparu en 1985, il séduit par ses performances, permises par une suralimentation réussie. 155 ch, 230 Nm, 215 km/h au maxi, pour un 0 à 100 km/h exécuté en 8,0 s. Sympathique !
Deux finitions sont proposées, Distinctive (19 200 €) et Selective (20 900 €, soit 23 900 € actuels selon l'Insee), incluant d’office la clim, le volant réglable dans les deux plans, l’ESP, les jantes en alliage et les modes de conduite (système DNA). La Selective ajoute la sellerie cuir principalement, mais dans tous les cas, la clim auto, les phares et essuie-glaces automatiques ou encore la sono demeurent en option. On peut aussi personnaliser sa Mito via des stickers, des coques de rétroviseur, ou des entourages de projecteurs spécifiques.
Ceux-ci donnent l’impression que l’auto louche un peu : il paraît qu’il a fallu redessiner l’avant de la voiture en catastrophe pour l’adapter aux dernières normes de protection des piétons. En tout cas, ça n’empêche pas l’Alfa de plaire par sa plastique et de très correctement se vendre, avant de connaître des évolutions constantes, à commencer par l’installation de la distribution Multiair pour 2010, sonnant le glas du moteur TB 155 ch.
Pour sa part, la 207 a eu la lourde tâche de succéder à la 206, la Peugeot la plus vendue de l’Histoire. Techniquement, la première récupère la plateforme 2 du groupe PSA, inaugurée par la Citroën C3 en 2002. Esthétiquement, l’équipe de designers dirigée par Gérard Welter produit un dessin inspiré de celui de la 206 mais totalement revu et intégrant des gimmicks aperçus sur plusieurs concepts Peugeot.
Le résultat est dynamique mais particulier, donc ne fait pas l’unanimité. En revanche, le bloc 1,6 l THP conçu avec BMW qui se glisse sous le capot suscite l’admiration. Pourquoi ? Pour son caractère ultramoderne. Tout en alliage, il bénéficie en effet d’une admission variable en continu, d’une injection directe et d’un turbo à double entrée. Ce qui lui permet de développer 150 ch, pour un couple de 240 Nm disponible dès 1 400 tr/mn. Cette dernière valeur est très intéressante vu le poids pachydermique de la 207 qui ne compte que 5 vitesses : 1 300 kg. Pourtant, elle passe les 100 km/h en 8,1 s et pointe à 210 km/h. Evidemment, la suspension est adaptée à ces performances.
D’abord proposée uniquement en finition ultra-équipée Griffe (clim auto bizone, régulateur de vitesse, jantes alu de 17, toit panoramique, sellerie mi-cuir), la 207 THP 150 se décline ensuite en Sport Pack puis Féline, en 3 et 5 portes. Cette dernière débute en 2009 à 20 400 € (23 300 € actuels selon l'Insee), avec un équipement similaire à celui de la Griffe qu’elle remplace à l’occasion d’un léger restylage. En 2010, le THP passe à 156 ch (et s’allie à une boîte 6) en s’adaptant à la norme Euro V, puis cette version de la 207 disparaît en 2012 quand sort la 208.
Fiabilité / entretien : des ennuis plus graves côté 207.
Récupérant la base technique de la Grande Punto, la Mito profite des mêmes qualités… et pâtit des mêmes défauts. Côté qualités, le moteur T-Jet ne fait guère parler de lui : il encaisse de gros kilométrages en se contentant d’un entretien classique. Idem pour la boîte, si on ne la maltraite pas. Côté défauts, l’assistance électrique de direction, comme sur la Fiat, a posé des problèmes.
D’ailleurs, globalement, l’électricité est une source de pépins, souvent plus agaçants qu’autre chose (clim auto capricieuse, Blue and Me facétieux, Stop and start souvent inopérant). Attention, la Mito a besoin de trains roulants en bon état et bien réglés pour offrir un comportement routier serein.
L’assemblage n’est globalement pas terrible, entre les boucliers mal clipsés et les bruits de finition. Normalement, toutes ces avaries bénignes mais horripilantes ont été résolues en concession.
Pour sa part, la 207 a beaucoup souffert de son bloc THP, mal né : chaîne de distribution détendue ou décalée, pompe haute pression HS, turbo en carafe, capteurs défectueux, boîtier de gestion du 4-cylindres à reprogrammer. Jusqu’en août 2008, il y a aussi eu des cas irrémédiables de surconsommation d’huile.
Ces avaries, pouvant entraîner la casse du moteur, ont normalement été résolues (Peugeot a pris en charge les réparations dans une limite de 60 mois et 100 000 km), comme le prouvent certains exemplaires au kilométrage impressionnant. Mais il est plus que jamais impératif d'opter pour une auto rigoureusement entretenue.
A l’instar de celle de l’Alfa, l’électronique est une source sûre d’ennuis, souvent plus agaçants qu’autre chose, des bruits parasites se manifestent assez rapidement et les trains roulants doivent être réglés au poil, ce qui n’était pas toujours le cas en usine.
Avantage : Alfa. Moins de pannes graves pour la Mito que la 207, donc l'Italie gagne.
Vie à bord : une Alfa trop hétérogène
Alfa Romeo a voulu bien faire les choses à bord de la Mito, sans aller jusqu’au bout de son propos. Exemple avec le plastique rembourré de la planche de bord, flatteur car imitant la fibre de carbone (on le retrouvera dans la Mercedes Classe A… en moins bien) mais entouré d’un autre type de plastique, dur, granuleux et laid… Les panneaux de porte sont durs, eux aussi. Dans la version Selective, les passagers apprécient la sellerie cuir, jolie, douce au toucher et confortable, mais l’équipement présente des lacunes. L’habitabilité se révèle appréciable et l’ambiance plaisante.
Dans la 207, la finition apparaît plus homogène, mais pas forcément meilleure dans l’absolu. L’équipement, plus riche que dans l’Alfa (clim bizone, toit panoramique et bonne sono de série) ravit les passagers, alors que l’habitabilité se révèle satisfaisante. Evidemment, le look de la planche de bord (elle aussi garnie de plastique rembourré) semble nettement moins original, sans parler du volant au moyeu énorme, mais les panneaux de porte sont plus agréables aux coudes que ceux de la Mito.
Avantage : Peugeot. Un peu mieux finie et surtout davantage équipée, la 207 prend ici le dessus sur la Mito.
Sur la route : peps italien contre rigueur française
A bord de la Mito, on se dégotte rapidement une excellente position de conduite (réglage en hauteur pour le siège et le volant, celui-ci s’ajustant aussi en profondeur), et on apprécie l’ergonomie bien pensée. Le moteur étonne toujours : ce petit 1,4 l a une santé de fer, et dévoile un tempérament presque explosif à mi-régime. Il sonne comme il faut, mais passé 6 000 tr/mn, on sent qu’il a donné le meilleur.
Autre bon point, la boîte 6, agréable et bien étagée, le seconde parfaitement. Une mécanique délivrant un grand agrément. Malheureusement, le châssis ne peut en dire autant. Très ferme, la suspension nuit au confort et ne garantit pour autant pas une bonne tenue de trajectoire sur les aspérités. Sur le lisse, en revanche, pas de souci. En mode Dynamic, la direction, plus ferme, permet de bien exploiter un train avant plutôt vif, et l’ESP relâché autorise des petites dérives de l’arrière, mais on aimerait une direction plus informative. Le freinage est efficace.
Dans la 207, dotée des mêmes réglages que l’Alfa, on se concocte également une excellente position de conduite. Mais l’ergonomie… La console centrale est d’un fouillis invraisemblable : j’ai même dû m’arrêter de nuit pour actionner une commande impossible à repérer. Autre défaut idiot : le jonc alu entourant le bloc écran central-aérateurs se reflète dans le pare-brise quand on roule lorsque l’éclairage public est allumé.
Heureusement, le moteur manifeste une souplesse remarquable, puis un punch bien agréable à mi-régime et passe les 6 500 tr/mn, même si on sent qu’à 5 500, sa poussée se tarit. Un 6e rapport allié à une commande plus plaisante à manier n’auraient pas été de trop. La suspension ? Elle est ferme, mais moins que celle de la Mito, et préserve donc mieux le confort ainsi que la tenue de trajectoire sur chaussée rugueuse. La 207 est rivée au sol sans oublier de se montrer précise, et si elle est moins allègre que la Mito (elle ne survire pas), elle est tout de même plus rigoureuse. Elle freine tout aussi bien.
Avantage : 207. A la fois plus rigoureuse et confortable que la Mito sur mauvaise route, la Peugeot prend le dessus malgré sa mécanique moins enjouée.
Budget : une Peugeot discount
L’Alfa Romeo Mito TB 155 ch débute, en très bon état, à 4 500 €, mais en affichant plus de 170 000 km. A 5 500 €, on la trouve aux alentours de 150 000 km, alors qu’il faut déjà compter 6 500 € pour une auto aux alentours de 100 000 km. A noter que, contrairement à sa rivale, la Mito est souvent agrémentée de nombreuses options.
La Peugeot, plus abondante, casse les prix. On trouve des 207 THP 150 dès 3 000 € en très bon état, malgré un kilométrage frôlant les 200 000 km. A 4 000 €, on en trouve sous les 150 000 km, et à 5 000 €, le compteur peut s’en tenir à 100 000 km. On en a même vu une de 45 000 km disponible pour 6 500 €.
En moyenne, la 207 avale 8 l/100 km, tout comme la Mito.
Avantage : 207. La Peugeot remporte une large victoire en se révélant bien moins chère à l’achat.
Verdict : la 207, ou le sacre de l’homogénéité
Grâce à son prix très inférieur et son châssis peu joueur mais rigoureux, la 207 rafle la victoire, d’autant qu’elle ne concède presque rien à la Mito côté performances. Elle est aussi mieux équipée. Restent à l’Alfa une mécanique plus fiable, un tempérament plus enjoué, et un look autrement aguicheur, mais son prix, son manque de confort et son manque de constance dynamique la desservent.
Au final
Thème | Avantage |
Fiabilité/Entretien | Alfa Romeo |
Vie à bord | Peugeot |
Sur la route | Peugeot |
Budget | Peugeot |
VERDICT | Peugeot |
> Pour trouver ces modèles en occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale : Alfa Romeo Mito TB 155, Peugeot 207 THP.
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