Alain Delon : le guépard qui adorait le cheval cabré
L'immense acteur nous a quittés dans la nuit du 17 au 18 août. Mais celui qui incarnait le Guépard, Monsieur Ripley et Rocco, était également un grand amateur de voitures et de sport automobile. Mais s'il a toujours avoué son penchant pour Ferrari, il a néanmoins fait quelques infidélités à l'Italie.
Crédit photo : MaxPPP
Sa filmographie est un annuaire : celui des plus grands réalisateurs du Xxe siècle, de Visconti à Antonioni en passant par René Clément, Melville et Godard. Mais le garage d’Alain Delon, qui nous a quittés dans la nuit du 17 au 18 août était tout aussi impressionnant, dans l’intimité comme à l’écran.
Il avait beau affirmer au journal Le Monde, il y a quelques années, qu’ « il y en a qui achètent des voitures, moi je préfère les tableaux » son autre passion, il a néanmoins possédé quelques-unes des plus belles autos de la planète, et ce, dès qu’il a tutoyé les sommets du 7e art. Ses premiers grands rôles furent italiens (Rocco et ses frères, le Guépard) ? Ses premières belles autos aussi, comme cette inestimable Ferrari 250 GT California Spider. Inestimable, elle l’est restée en tout cas jusqu’en 2015, lorsque la maison Artcurial l’a vendue 16,3 millions d’euros, pas moins, mais rassurons-nous : les frais étaient compris.
"ferrariste et français"
Delon a également possédé une autre Ferrari, une Testarossa, car le cheval cabré, c’était son dada, sur la route comme sur la piste. Lui qui s’affirmait « ferrariste et français », s’était logiquement pris de passion pour Alain Prost, lorsqu’il courait sous les couleurs de la Scuderia, allant jusqu’à faire le voyage jusqu’à Suzuka au Japon pour le soutenir le temps d’un grand prix. La star s’est également entichée de l’autre Français de Ferrari, Jean Todt, dès qu’il a pris les commandes du team italien.
Mais Delon a eu quelques infidélités automobiles. Mais saurait-on lui en vouloir de détourner le regard de la banlieue de Modène pour le tourner vers Stuttgart et la Mercedes 300 SL qu’il a acheté ? Il a également conduit un plus modeste Range Rover, lui aussi vendu aux enchères par Artcurial pour 96 000 euros.
Infidélité encore, ou simple passion pour la course auto ? il a donné le départ des 24h du Mans 1996, dont le vainqueur est une Porsche, et que cette année-là, Ferrari est au creux de la vague. Car le sport auto, il adorait ça et pas seulement en F1 ou en endurance : il a toujours eu un faible pour le rallye de Monte-carlo ou on le voyait roder, il y a quelques années encore, dans le parc fermé de la Principauté.
Ce goût de la belle auto, Delon l’acteur, puisqu’il se définissait lui-même ainsi, et non pas comme comédien, a pu également l’exercer dans son métier. Chez Melville, bien sûr, l’un de ses mentors avec le grand Visconti. Dans Le samouraï, on le retrouve au volant d’une DS emblématique des années 60. Pour le Cercle rouge, le plus américain des réalisateurs français l’installe dans une étonnante Plymouth Fury.
À l'écran, des autos qui lui ressemblent
Mais d’autres autos, dans d’autres films sont plus proches du symbole Delon et de son animalité instinctive qui crève l’écran. C’est le cas de la Maserati Ghibli qu’il conduit dans La piscine de Jacques Deray, ou le spider Alfa Romeo Giulietta de Plein soleil de René Clément.
Les autos ont donc traversé la vie d’Alain Delon comme il a traversé la nôtre, avec ses coups de tête, ses coups de gueule, ses invraisemblables fréquentations, son égocentrisme supposé, mais aussi, et surtout, son magnétisme et son charisme qui en ont fait l’un des plus grands acteurs vivants. Même s’il a quitté la scène quelque temps après son ami et rival de toujours, Jean-Paul Belmondo. Peut-être que, quelque part, Bebel qui adorait casser les voitures, et Delon qui les cajolait, pourront continuer à s’engueuler. Mais sans nous, hélas.
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