Lorsque le directeur de Renault Carlos Tavares était auditionné il y a peu de temps par l'Etat sur les difficultés rencontrées par les constructeurs français en Europe, il avait expliqué que cela était du en partie au fait que les usines avaient continué à produire des autos au même rythme, alors que pendant la crise de 2008, la demande avait fortement baissé. Le directeur de Ford Europe dresse le même constat : "le problème de la surcapacité n'a pas été résolu pendant la précédente récession". Résultat, des stocks d'invendus qui coûtent de l'argent, et des modèles qui ne suivent pas forcément toujours la tendance au niveau technologique ou moteur.
la surproduction, tous constructeurs confondus, atteindrait 3 à 11 millions d'unités
Ce constat, de la part du responsable de Renault, est applicable aujourd'hui à plusieurs autres constructeurs en Europe. Mitsubishi devrait fermer son site de Born en Hollande d'ici à la fin 2012 et Volvo va arrêter la production de son usine de Uddevalla en Suède en 2013. De nombreux autres sites sont considérés à "risques", comme ceux de PSA à Aulnay et Valenciennes, l'usine de Fiat à Turin, et les usines Opel à Bochum en Allemagne et à Ellesmere Port en Angleterre. Pour le cas du groupe français, certains estiment que sa surcapacité en Europe serait de l'ordre de 20 %, ce qui est tout de même énorme. En tout et pour tout en Europe, la surproduction, tous constructeurs confondus, atteindrait 3 à 11 millions d'unités. Un chiffre explique ces autos en trop : en 2007, 16 millions d'autos ont été vendues en Europe, contre moins de 13 millions en 2012. Malheureusement, les constructeurs n'ont pas suivi la donne et ont voulu conserver leurs activités.
Seulement aujourd'hui, il va bien falloir agir pour régler ces problèmes, et cela pourrait malheureusement se traduire par du chômage pour les employés. Denis Martin, directeur industriel de PSA, affirmait au début du mois de février : "je ne veux pas fermer d'usines, mais quand il n'y a pas de clients, les usines ne peuvent tourner".
Faut-il la jouer à l'américaine, comme General Motors qui avait fermé plus d'une dizaine d'usines en 2008 et les rouvre progressivement aujourd'hui ? Pas sûr que ce genre de méthode expéditive soit appréciée dans l'hexagone.
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