Sur la route, le Korando souffle le chaud et le froid. Il peut se révéler bon dans certains exercices et mauvais sur d'autres.

Ainsi, il se révèle, avec ses 149 ch mais surtout ses 360 Nm de couple, assez performant. Les accélérations sont largement satisfaisantes, et les reprises suffisamment toniques pour ne jamais donner l'impression de forcer. C'est presque surprenant vu que la bête, malgré un gabarit contenu (toujours 4,41 m), pèse tout de même 1 720 kg sur la balance, ce qui est élevé à la fois dans l'absolu et dans la catégorie. Mais cela ne se ressent pas.

Le freinage ne souffre également d'aucun reproche, malgré des pneus mixtes M+S de marque exotique (Nexen, Khumo, ou Hancook) qui nous le verrons, sont moins bons dans d'autres circonstances. Il est puissant et stable, mais nous n'avons pas pu sur notre parcours tester son endurance.

Le Korando est par ailleurs habitable. A l'avant aucun souci pour trouver sa place et sa position de conduite, et à l'arrière l'espace est surprenant. La longueur aux jambes est digne de la catégorie des grands 4x4, et aucun tunnel de transmission ne vient gêner le passager du milieu. La largeur est par contre limite pour 3 gros gabarits mais 3 enfants plus ou moins grands voyageront sans se battre. Le dossier de la banquette, fractionnable, est par ailleurs inclinable sur 17,5 degrés ce qui améliore encore le confort de la sellerie.

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En parlant de confort, celui des suspensions est… déroutant. En effet, alors qu'à haute vitesse elles sont souples, parfois trop d'ailleurs mais préservent les lombaires, elles deviennent beaucoup plus sèches à basse vitesse et répercutent alors désagréablement les aspérités de la route. Le compromis n'a pas été trouvé.

Enfin, le volume de coffre annoncé est de 484 litres, ce qui semble franchement optimiste (de l'aveu même du représentant français de la marque, on est plus proche de 450 litres). Il est un peu tarabiscoté toutefois, et le seuil de chargement élevé.


Habitable et performant oui, mais bruyant et à ne pas brusquer

A contrario, les plus gros défauts du Korando sont à chercher du côté de l'insonorisation et de la rigueur de comportement.

Concernant le premier point, on est déçu par le côté rugueux et agricole du 4 cylindres diesel, quel que soit le régime. Les accélérations sont synonymes de déferlement de décibels (mais où sont passés les – 10 dB promis !), et même à vitesse stabilisée, la quiétude n'est pas assurée. Ce n'est pas rédhibitoire en soi, mais le niveau sonore est clairement moins bien maîtrisé que dans un Tiguan, un Koleos ou un Qashqai.


Enfin venons-en au comportement routier. Il est clair qu'à ce chapitre, les pneus mixtes "Mud & Snow" font office de facteur limitant. Ils sont souples et leur gomme bas de gamme dessert l'accroche. De fait, dès que l'on sort d'un rythme tranquille, et qu'on hausse le niveau de performance, ils expriment leur mécontentement par des crissements très anticipés par rapport au moment où on les attendrait. Le train avant perd vite pied et le survirage est important. Une courbe abordée trop vite se concluera inévitablement par un élargissement de la trajectoire, et tourner plus le volant n'y changera rien, le châssis et les pneus ne réagissant pas à cette manœuvre.

C'est étonnant car la version 175 ch que nous avions essayée il y a 3 ans semblait plus rigoureuse sur ce point. Encore, une fois, les pneus jouent certainement un rôle important. À noter également : notre version d'essai en configuration allemande était chaussée en jantes de 17 pouces alors que les versions françaises seront chaussées en 18 pouces à flancs plus bas, ce qui devrait gommer en partie cette paresse du châssis.

La direction de son côté est peu informative, et à rythme soutenu, on s'aperçoit d'un léger effet retard entre le braquage du volant et la mise en appui de la voiture. Encore une fois les pneus n'y sont pas étrangers.


Tout cela est loin d'être dangereux, évidemment, mais il faudra être conscient que hausser le rythme avec le Korando sera plus risqué qu'avec ses petits camarades, qui sont bien plus rigoureux de comportement. Il ne faut pas le brusquer.

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Terminons avec la consommation : nous avons relevé à l'ODB une moyenne de 8 litres pour 100 km, sur un parcours mêlant à proportions égales route et autoroute avec seulement quelques km en ville. C'est un litre de moins que ce que nous avions constaté avec la version 175 ch, et pas délirant si l'on considère la puissance et surtout le poids de l'engin. Cependant, un Tiguan TDI 140 sera encore plus sobre d'1,5 litre pour de meilleures performances, et un Ford Kuga le suivra de près.


Bref, le Korando a encore des progrès à réaliser dans de nombreux domaines, pour parvenir à égaler les références de la catégorie. Cependant, ses prestations, si on les met en regard du prix d'achat (voir page correspondante), sont alors conformes à ce que l'on peut en attendre.