L'excellent Marius l'a annoncé, le bibendum s'est fait jeter de la dernière compétition sur quatre roues ayant le label de Championnat du Monde donné par la FIA. Dés à présent, il faut considérer que le WTCC est dévolu à Yokohama, que la Formule 1 est le parc d'attraction de Bridgestone, et que le WRC, donc, est la chasse gardée de Pirelli. Etonnant, et même incroyable, puisque à attendre les compétiteurs de toutes ces disciplines, ce sont bien les boudins auvergnats qu'ils préfèrent.
Car Michelin, au sens général de l'enseigne, n'a pas été écarté pour incompétence. Non, bien au contraire, partout où le bibendum a équipé les roues, les titres ont suivi. En revanche, Michelin a été battu sur le terrain politique.
Car la conjoncture a changé et les sports mécaniques ne font plus dans le romantisme. Ce serait plutôt maintenant du commercial. Et les voitures ne sont pas les seules concernées. Michelin s'est fait jeter du Superbike, déjà, par Pirelli, alors qu'il dominait techniquement de la tête et des épaules son rival, et des bruits courent avec insistance que le Moto GP serait bientôt dans le rayon de Bridgestone.
La recherche effrénée des instances sportives à vouloir réduire les coûts a conduit à cette démarche qui consiste à préférer un fournisseur unique. Les compétitions deviennent monotypes, soit des vitrines où il faut exposer son faire savoir, et non plus démontrer son savoir faire. Quoique, même là, il y a un doute sur l'objectivité des choix. Regardez le plateau WRC de cette année, et vous verrez que le fournisseur unique en gommes est de facto déjà en vigueur. Comble de l'ironie, ce rôle est actuellement tenu par l'éconduit de la FIA.
Déplorable certes, mais exister à présent, c'est aussi faire la compétition en coulisse. Un grand groupe doit prendre la mesure de son environnement et il doit conjuguer les hommes et les circonstances sans à priori. Les rivaux de Michelin, dominés sur le terrain, se sont vengés dans les salons. Signe de basse époque certes, mais le réveil est uniquement difficile pour celui qui s'est résigné à ne pas prendre la mesure du changement politique.
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