La France compte plus d’un million d’arbres au bord de ses routes. Souvent jugés responsables de la gravité d’un accident, ils ont été abattus en masse de la fin des années 1990 à 2006. Parmi les mesures (alcoolémie, téléphones portables, limitations de vitesse…) décidées par la sécurité routière en janvier dernier, une annonce a peu suscité l’intérêt. Instruction a été donnée aux préfets de dresser rapidement une liste exhaustive des arbres d’alignement « situés trop près des routes ». Les voitures sortant de leur trajectoire se heurtent trop souvent à ces arbres, accroissant paraît-il le nombre des morts et des blessés. Pourtant, le ministère de l’Intérieur ne fournit aucun chiffre à l’appui de sa décision.
Mais depuis une quinzaine d’années, des ingénieurs français du Cerema (Centre d’étude et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) étudient l’impact du paysage sur le comportement de l’automobiliste et préconisent des changements urbains en faveur de sa sécurité. « Le platane empêche l’assoupissement : un paysage monotone pousse à la rêverie ». Le Cerema propose donc d’alterner sur une route les zones avec un paysage très ouvert (qui nous offre un champ infini de rêves et d’envie d’accélérer) avec des zones d’alignement d’arbres durant lesquelles notre attention est plus sollicitée. Les alignements d’arbres permettent aussi une meilleure lecture de la route pour le conducteur. Ils indiquent une intersection, une différence de dénivelé, un virage, une entrée d’agglomération etc. Ce qui permet à l’automobiliste d’anticiper. De nombreuses études, notamment suédoises et américaines, ont démontré que le caractère esthétique de la route influe la conduite. Les automobilistes roulent à une vitesse 5 % inférieure quand ils sont en présence d’arbres.
Plusieurs pétitions circulent aujourd'hui sur la toile, notamment en provenance des écologistes, pour stopper l'abattage des platanes le long de nos routes.
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