Un 2.3l turbo sous le capot, 210ch disponibles sous le pied droit et seulement 45g de « mauvais » CO2 émis tous les kilomètres, ce qui relègue une Smart ForTwo CDI au rang d'un Amoco Cadiz à roulettes ? Impossible me direz-vous. Et pourtant, c'est l'expérience vécue au volant d'une Saab 9-5 2.3l turbo. Les arbres vous couvrent de leurs branches pour vous protéger du soleil dardant ses rayons, les lapins coquins vous saluent sur votre passage et la pluie tiède et cristalline (si bonne) lave votre carrosserie sans laisser de trace. Bienvenue dans le monde de l'E85.
Un an après la commercialisation de la première Saab 9-5 Biopower, le constructeur suédois nous a invité à l'essayer, avec dans le réservoir, tenez-vous bien, de l'E85, ce mélange d'éthanol à 85% (d'où son nom) et d'essence classique à... 15%, il y en a qui suivent. Ne pouvant sûrement pas compter sur la ridicule pompe fantôme de la porte d'Orléans, c'est par ses propres moyens que Saab a dû faire venir ses propres cuves de Suède, sans oublier de passer par la case douane incontournable.
C'est donc de façon tout à fait légale que je me glisse au volant d'une Saab 9-5 2.3l turbo Biopower dans son niveau de finition Vector et sa version Estate. Son tonitruant moteur délivre 185ch avec du vulgaire et sale sans-plomb dans son réservoir, mais avec du délicieux et pur E85 comme aujourd'hui, il atteint 210ch par la magie de mère Nature et des ingénieurs Saab.
De l'extérieur, si l'on omet le badge à l'arrière et l'énorme autocollant hurlant Biopower sur ses flancs, rien ne laisse deviner les prétentions écologiques du véhicule. Après un quart de tour de la clé de contact entre les sièges, toujours rien : le bruit est tout à fait classique. Quelques minutes de prise en main sur la route plus tard, je reste dubitatif : c'est une Saab, avec le punch légendaire des 4 cylindres suralimentés de la marque, mais rien de particulier ne transparaît à sa conduite.
En bon investigateur pas tombé de la dernière pluie acide, je m'arrête et m'extirpe aussitôt de l'habitacle, décidé à me fier à mon odorat, l'ouïe, la vue et le touché me faisant manifestement défaut. Accroupi dans le caniveau tel le caniche parisien moyen, j'hume les vapeurs s'échappant du discret pot d'échappement. Là il y a quelque chose : on sent une discrète fragrance, à mi chemin entre du caramel brûlé et du café en cours de torréfaction.
Résumons donc : une berline écologique, mais aussi puissante et confortable, des performances améliorés grâce aux 35ch supplémentaires offerts par l'E85 et un comportement moteur conforme à celui auquel nous a habitué Saab, pourquoi ne pas opter dès aujourd'hui pour une Biopower au moment de choisir votre Saab 9-5 ? Deux petites raisons : 1000€ supplémentaires sont demandés par rapport à une version classique et il faut compter sur 30% d'augmentation théorique de la consommation. Et une grosse raison : il faut toujours attendre le 1er Janvier 2007 pour enfin voir arriver la (vraie) première pompe E85 française.
E85 : just do it, et vite.
Retrouvez la semaine prochaine dans le magazine de Caradisiac l'essai complet (et sérieux) de la Saab 9-5 2.3l turbo Biopower.
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