Aujourd'hui la Twizy n'est encore qu'un prototype que Renault nous a toutefois donné l'occasion d'essayer au centre de test de Mortefontaine, après la Captur et la R-Space. Mais dès fin 2011, elle sera véritablement commercialisée malgré ses airs de concept-car du plus pur style green washing qui normalement disparaît dès la fin d'un salon automobile. Deux versions seront disponibles : la 45, accessible dès 16 ans avec le BSR et limitée comme son nom l'indique à 45 km/h, et la « normale » qui, contre un permis B, monte jusqu'à 80 km/h, celle que nous avons pu prendre en main.
Pour l'occasion, Renault nous avait concocté un petit parcours test censé singer un déplacement urbain : rond-point, slalom et créneaux. Aucun problème pour monter à bord, vous pouvez le faire en entrant par la droite ou par la gauche. Une fois assis, les sensations rappellent autant un (très) gros scooter, par le champ de vision à 180° ou la largeur réduite, qu'une voiture par la position de conduite, le volant avec airbag ou la ceinture de sécurité même si cette dernière adopte un quatrième point. Pour démarrer, rien de dépaysant : un tour de clé suffit, puis il faut appuyer sur le bouton D avec le pied sur la pédale de frein pour voir un voyant vert s'allumer, signalant que le moteur électrique est en marche. Une pression de l'accélérateur et un très léger à-coup plus tard (qui sera corrigé, on nous le promet, d'ici la commercialisation), la Twizy décolle. Ne vous fiez pas aux 20 ch annoncés, les 450 kg de l'ensemble et le caractère très coupleux des moteurs électriques dès les premiers tours n'en font peut-être pas une rivale des scooters au feu vert, mais l'accélération est suffisamment convaincante pour largement rester dans le flot des voitures. Au premier virage et malgré les pneus en 125 de large à l'avant (une commande spéciale chez Continental), la direction dépourvue d'assistance se montre plutôt lourde, mais pas plus qu'une Smart sans l'option, et il faut un temps d'adaptation pour s'habituer à la position de conduite centrale. L'épreuve du créneau est une formalité à partir du moment où on se fie à la position des garde-boues pour déterminer à peu près où se trouvent l'avant et l'arrière. A noter qu'il est possible de véritablement se garer de façon perpendiculaire au trottoir sans dépasser des lignes de stationnement, grâce à la longueur de 2m32.
A vitesse réduite, la Twizy vire à plat mais qu'en est-il à rythme plus soutenu ? Pour le déterminer, Renault nous a ensuite proposé un parcours plus routier, avec de longues courbes à hautes vitesses (comprendre 80 km/h) ainsi qu'un dernier slalom. Les souvenirs d'échec au fameux test de la baïonnette remontent soudainement, comme à chaque fois qu'un véhicule plus haut que large fait son apparition. Mains sur le volant et fesses sur le siège sont donc probablement plus serrées que la normale, mais le comportement serein du petit quadricycle électrique se montre très rassurant, grâce à un positionnement du moteur, de la transmission et des batteries favorisant un centre de gravité au plus bas. Mieux encore, on se surprend même à apprécier la balade, avec un léger vent d'avril dans les cheveux et le bzzz du moteur tandis que le freinage, à quatre freins à disque mais sans ABS, se montre très efficace. Reste à voir comment se passera la confrontation avec un temps moins clément en l'absence de système de chauffage, mais une option de portes montant jusqu'à mi-hauteur est prévue, qui s'ouvriront en élytre pour faciliter la montée et la descente une fois garé entre deux véhicules. Si vous avez quelques courses à rapporter à la maison, vous trouverez un coffre de 31 litres sous l'assise du siège passager en tandem que vous saurez apprécier si vous n'êtes pas claustrophobe et ne mesurez pas plus d'1,80m. Deux autres rangements se situent de part et d'autre du volant, pour un total de 10 litres.
La Renault Twizy fonctionne donc très bien. Seule sur un circuit fermé et par beau temps. Elle devra cependant encore convaincre dans la circulation sur route ouverte : sa largeur de seulement 1m19 lui permettra sans doute de mieux se faufiler qu'une citadine classique, mais dans le trafic plus dense, voire les bouchons, elle cumulera sans doute les défauts d'une voiture coincée au milieu des autres avec ceux d'un scooter, avec sa carrosserie ouverte à... la pollution. Un comble.
Quelques chiffres pour terminer, les plus douloureux normalement pour un véhicule électrique : l'autonomie est annoncée à 100 km, rechargeable entièrement en 3h30 via une prise conventionnelle de type 220V à l'avant, et les prix démarrent à 6 990 € exactement pour la version 45, auquel il faudra ajouter 45€ de location de batterie tous les mois. Pour la « grosse » Twizy, le prix définitif n'est pas encore fixé mais il sera, selon Renault, inférieur à 10 000 €. A mi-chemin entre le scooter et la citadine, donc, ce qui résume tout à fait l'esprit de la Twizy.
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