Difficile de renouveler un best-seller, pionnier et leader européen sur le marché des crossovers avec plus de 2 millions d’exemplaires produits depuis 2007. Le Qashqai est un modèle capital pour la marque japonaise, c’est son produit phare en France et en Europe. Le succès du premier lancé début 2007 a été surprenant avec 1,5 million d’exemplaires vendus sur le vieux continent, dont 150 000 livrés en France à juin 2013 (50 000 début 2010 et plus du double fin 2011). Une progression continue des ventes jusqu’en fin de carrière qui traduit une tendance de fond bien plus qu’un phénomène de mode. Reste à pérenniser la success-story avec ce Qashqai 2 .
Capitalisant sur le succès de la première génération, Nissan a choisi une voie prudente d’améliorations multiples, sans bouleversements apparents. C’est le cas pour les tarifs que les grands argentiers de Nissan Europe nous ont promis stables, c’est-à-dire à partir de 21 000 € pour la version de base à essence, jusqu’à 34 000 € pour le haut de gamme Diesel. Pas de chamboulements non plus à propos de la ligne, toujours assez sage, au moins en comparaison du petit frère Juke. Bien entendu, il reprend quelques traits stylistiques du futur X-Trail découvert sur le stand stand Nissan au Salon de Francfort il y a deux mois. Sans tout à fait rentrer la case « crossover », ce nouveau X-Trail a perdu un peu de ses gènes de 4x4 pour mieux se fondre dans la catégorie des SUV friendly de moyen gabarit. Celle à la limite supérieure des SUV compacts avec une longueur autour de 4,60 m, ce qui lui permet de proposer tout naturellement une configuration sept places. A sa commercialisation au début de l’été 2014, il remplacera de fait le Qashqai+2 encore en production en cette fin d’année.
Dessiné au Centre de Design Européen de Nissan à Paddington à Londres, développé principalement par les ingénieurs du Centre Technique Européen de Nissan à Cranfield (Bedfordshire) et fabriqué à Sunderland en Angleterre, usine que Nissan n’a cessé d’agrandir depuis 27ans, le nouveau Qashqai a représenté un investissement d’environ 215 millions d’euros. Dans cette usine qui produit plus de 500 000 véhicules par an, le Qashqai représente près de la moitié du volume total, aux côtés du nouveau Note, du crossover Juke et depuis peu, de la Leaf.
Le nouveau Qashqai gagne 49 mm en longueur par rapport au premier du nom, atteignant maintenant 4,38 m. La largeur s’accroit de 20 mm, mais reste raisonnable à 1,80 m. Il perd 15 mm en hauteur par rapport au précédent qui pointait à 1606 mm sans barres de toit. Cela lui donne une allure un peu plus dynamique, tout en préservant l’ADN visuel typique du précédent Qashqai. Le nouveau offre une meilleure pénétration dans l’air (coefficient de traînée de 0,32) afin de réduire émissions de CO2 et consommation de carburant à vitesse soutenue. Il adopte sur les versions à motorisation Diesel à boîte de vitesses manuelle un système d’obturation active de calandre qui optimise l’aérodynamisme en fermant au-delà de 30 km/h l’entrée d’air de refroidissement du radiateur lorsqu’elle n’est pas nécessaire.
Toutes les versions sont pourvus de feux diurnes à LED intégrant la nouvelle signature lumineuse exclusive de Nissan. La version haut de gamme Tekna est équipée de projecteurs 100% LED pour les feux de route et les feux de croisement. Deux fois moins énergivores que des ampoules au xénon, ces projecteurs produisent un éclairage plus blanc offrant un rendu des couleurs plus proche de la lumière du jour.
Les jantes alliage de 19 pouces de série sur la finition haut de gamme Tekna équipaient tous les véhicules exposés à Londres. La garde au sol reste identique, à 18 centimètres.
A peine plus grand, un peu plus habitable
Côté habitabilité, la garde au toit à l’avant et à l’arrière progresse de 10 mm, et si la position de conduite surélevée est bien évidement conservée, elle nous a paru abaissé d’un à deux centimètres. Peut-être, les nouveaux sièges anti-fatigue sont ils moins épais au niveau de l’assise. Conçus après analyses de la pression artérielle et de la circulation sanguine en position assise observées par imagerie médicale, ils semblent aptes à assurer un excellent confort sur les longs parcours grâce à la rehausse du maintien dorsal, aux supports supplémentaires au niveau du bassin, du thorax et de la région lombaire. L’espace aux jambes à l’arrière progresse quant à lui de 15 mm. Au deux rangs, l’espace aux épaules gagnent aussi quelques millimètres.
Le coffre, offre désormais une capacité de 430 dm3, soit 20 dm3 de plus que le précédent. Le nouveau se trouve ainsi bien placé face aux berlines compactes, mais encore en dessous de la moyenne des crossovers de gabarit proche. La modularité du coffre progresse grâce à une hauteur d’ouverture du hayon en hausse de 150 mm. Un système de double plancher variable, inédit, permet de compartimenter l’espace de chargement et en accroître la polyvalence. Les deux panneaux de plancher réversibles se relèvent ou s’abaissent d’une main, proposant 16 configurations différentes. Le but est par exemple de maximiser le volume du coffre ou d’obtenir un plancher strictement plat sièges arrière rabattus. Le cache-bagages se glisse sans problème sous le plancher du coffre pour permettre le transport d’objets volumineux.
L'intérieur plus attrayant
La qualité de la finition, heureusement en hausse, rejoint la bonne moyenne des concurrents actuels, mais pas encore le niveau d’un Audi Q3 même si Nissan annoce viser une qualité premium, mais bon, les tarifs ne sont pas les mêmes. Le design intérieur progresse également, toutefois on regrette que l’écran du GPS sur la console centrale reste implanté un peu trop bas. Pour le reste, technologies à la page - au meilleur niveau de la catégorie- et praticité semblent au rendez-vous. L’ interface pour paramètrer les fonctions du Qashqai selon les désirs du conducteur nous a paru suffisamment intuitive. Chaque menu et chaque page s’affichent sur l’ordinateur de bord à écran LCD-TFT de 5 pouces situé entre le compteur de vitesse et le compte-tours. L’ensemble des menus se paramètre via des commandes au volant.
Parmi les solutions pratiques au quotidien, on note par exemple un canal guide-câble pour accèder au port USB dans le compartiment central de rangement, permettant aux passagers de faire fonctionner leur appareil sans entraver la fermeture du couvercle. Autre exemple, avec les porte-gobelets aux cavités plus profondes, les bouteilles ne gênent plus le bras du conducteur lors du changement de rapports. Le recours à un frein de stationnement électrique libère également de l’espace à la base de la console.
A noter enfin le nouvel éclairage d’ambiance qui prend l’aspect d’un halo ambré sur le pourtour de la commande de boîte a été conçu pour créer une atmosphère plus raffinée la nuit. Le conducteur peut l’éteindre ou en moduler l’intensité.
Plate-forme entièrement nouvelle
Le nouveau Qashqai sera le premier modèle commercialisé à reposer sur la toute nouvelle plate-forme CMF (Common Module Family) de l’Alliance Renault-Nissan. C’est celle du nouveau X-Trail dont la commercialisation démarrera plus tard chez nous (production sur trois sites dont Japon et USA) . C’est également cette plate-forme modulaire que partagera la future génération de Mégane et dix autres véhicules chez Renault. Cette base qui a permis un léger progrès de l’habitabilité devrait également engendrer un compromis comportement/confort encore supérieur à l’ancien Qashqai. D’autant que nombres d’éléments du châssis proprement dit ont été revus. C’est par exemple le cas des amortisseurs, maintenant à double piston, qui devraient procurer un excellent amortissement sur tous les revêtements et à toutes les allures.
La direction a été entièrement remaniée, avec l’introduction sur toute la gamme d’une nouvelle direction assistée électrique. Le système a été paramétré avec une nouvelle logique de commande. Cela se traduit par davantage de ressenti aux mouvements du volant et une assistance accrue à mi-braquage. Les sensations de conduite devraient être plus agréables. Comme le ressenti de direction s’apprécie différemment selon les conducteurs, Nissan propose une direction bi-mode : légère, adaptée au milieu urbain en mode Normal, et un mode Sport qui offre un meilleur feedback et une plus grande fermeté.
Même si les versions traction représentaient plus des trois quart des ventes du modèle sortant, le système quatre roues motrices All-Mode 4x4-i sera à nouveau proposé. A priori, uniquement avec le 1.6 dCi 130 à boîte de vitesses manuelle.
Les ingénieurs liaisons au sol nous promettent que le « Nissan Chassis Control » qui équipe les versions deux et quatre roues motrices fait progresser la dynamique du véhicule grâce à la combinaison de trois éléments suivants :
L'Active Engine Brake, (Frein moteur actif) emprunté au futur X-Trail est disponible sur la transmission Xtronic. Il ajoute une dose de frein moteur en virage ou lors des décélérations jusqu’à l’arrêt complet, apportant une maîtrise accrue du freinage, un meilleur ressenti avec moins d’effort à la pédale de frein, et une bonne sensation de freinage au moment de l’arrêt.
Lui aussi piqué au nouveau X-Trail, le Body Motion Control ou Active Ride Control (Contrôle actif de suspension) compense les irrégularités susceptibles de perturber l’assiette du véhicule. Si nécessaire, il applique des micro-freinages pour stabiliser le mouvement de caisse et pour limiter les secousses sur mauvais revêtement par un travail plus efficaces des amortisseurs.
L'Active Trace Control (Contrôle actif de trajectoire) surveille le comportement et les
trajectoires du véhicule à l'aide de capteurs de vitesse, d'angle au volant, d'ouverture du papillon des gaz et d'effort de freinage. Le cas échéant, il applique un très léger freinage roue par roue en agissant comme à un différentiel à glissement limité afin d’améliorer la traction et réduire le sous-virage, en particulier sur chaussée humide et glissante.
Enfin, outre une aide au démarrage en côte repensée, le Nissan Safety Shield (bouclier de sécurité) intègre désormais, aux côtés d’autres aides à la conduite, le freinage autonome d’urgence (AEB), l’alerte de baisse de vigilance du conducteur et la reconnaissance des panneaux routiers. Un système de stationnement intelligent afin de faciliter les manoeuvres au quotidien sera proposé.
Nouveaux moteurs, à partir de 99 g/km
Au lancement, la gamme se compose de trois moteurs : un essence et deux Diesel, tous équipés d’un turbocompresseur et d’un système Stop/Start avec une gestion du redémarrage en moins de 0,5 seconde en série. Leur très bon rendement est renforcé par la réduction de la masse du nouveau modèle : 40 kg en moins malgré les équipements supplémentaires.
Le moteur à essence d’accès est le 1.2L DIG-T développé par l’Alliance Renault-Nissan, adopté tout récemment par le Kangoo. Accouplé à une boîte manuelle à six rapports, ce moteur délivre 115 ch pour un couple de 190 Nm. Si accélérations et souplesse sont supérieures au 1,6 litre 117 ch qui équipait la première génération de Qashqai, ce petit moteur turbocompressé est plus sobre, affichant une consommation de 5,6 l/100 km (gain de 0,6 l/100 km par rapport au 1,6 l) et n’émettant que 129 g de CO2/km (10 g/km de moins).
Un second moteur à essence complètera la gamme à l’été 2014, le 1.6 DIG-T 150 ch, qui avec 240 Nm de couple promet de belles reprises (5,6 l/100 km et des émissions de CO2 de 132 g/km en cycle mixte).
Parmi la quinzaine de versions hybrides attendues d’ici 2016 dans le cadre du « Green program » de Nissan, il n’y aura pas un Qashqai, mais un X-Trail , qui plus est rechargeable, disponible courant 2015.
Coté moteur Diesel, l’incohérence de la gamme précédente est enfin levée. Le 1.5 dCi remanié (Energy chez Renault) doté du start and stop devient enfin plus sobre (3,8 l/100 km en cycle mixte) que le récent 1.6 dCi 130 chevaux, et descend de 129 sur l’ancien (et même 145 g/km pour le 1.5 dCi 106 ch en 2007) à 99 g/km grammes sur le nouveau Qashqai. Cette sixième génération du bloc 1,5 dCi voit son couple augmenter de 20 Nm pour culminer à 276 Nm, ce qui doit lui confèrer une plus grande souplesse et de meilleures reprises. Il est également plus silencieux et ses vibrations ont été réduites.
Toutefois l’excellent 1.6 dCi 130 ch fort de de 300 Nm, apparu avec le start and stop sur l’ancien Qashqai début 2012 restera encore plus discret.
Ce Diesel plein d’agrément qui constituera le haut de gamme au lancement (en attendant une version 160 ch) est proposé en version traction avant et boîte manuelle, avec des émissions de CO2 de 115 g/km et une consommation selon le cycle mixte européen de 4,4l/100 km. Avec la transmission à 4 roues motrices, le 1.6 dCi 130 à boîte de vitesses manuelle reste économe, avec 129 g/km et 4,9 l/100 km.
Nous avons gardé la plus grosse nouveauté pour la fin, une transmission inédite
Xtronic réservée à ce moteur 1.6 dCi en traction avant. Cette transmission
CVT se targue de reproduire le comportement des boîtes automatiques classiques à convertisseur de couple (Kick-Down) lors de vives accélérations en optimisant le passage des rapports, tout en procurant une grande douceur de fonctionnement le reste du temps. Il nous tarde de voir à l’usage…
Le premier essai sur Caradisiac de ce Qashqai assez prometteur en statique et sur le papier est prévu avant la fin janvier 2014. D’ici là, nous vous donnerons des infos plus détaillées sur le best-seller de Nissan, dont très prochainement les tarifs. Les carnets de commande sont ouverts dès à présent. Pour les amateurs qui préféreraient l’ancien Qashqai, il en reste à la vente environ 5 000 unités pour l’Europe, pas vraiment bradés. On trouvera majoritairement des versions +2 qui étaient encore en production en novembre, puisqu’il assurera la césure avec le X-Trail qui ne sera distribué dans nos contrées qu’à partir de l’été 2014.
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