Philippe Monnet, navigateur au palmarès prestigieux, est un passionné de voitures anciennes. Il aime les dénicher au fond d’une bergerie avant de les restaurer et de se permettre le luxe de rouler lentement au volant de ses voitures de collection.
Caradisiac : Quelle est la plus belle voiture au monde ?
Philippe Monnet : Sans hésitation la 2 CV, car c'est la seule qui a vraiment servi à tout le monde.
Caradisiac : Je sais que tu es un passionné de vieilles voitures. Pour laquelle craquerais-tu volontiers ?
Philippe Monnet : La Schwimmwagen AG des années 1940.
Caradisiac : Et elle ressemble à quoi ?
Philippe Monnet : Elle a un châssis Volkswagen et elle ressemble à un tank. Tu peux rouler sur l’eau avec cette drôle d’auto !
Caradisiac : Quels modèles as-tu chez toi ?
Philippe Monnet : J'en ai beaucoup. Des anglaises, des allemandes, des italiennes, des Jaguar, des Bentley, des cabriolets anglais, des voitures populaires, des sportives etc.
Caradisiac : Comment trouves-tu toutes ces voitures ?
Philippe Monnet : Par hasard, au bord d'une route, dans des casses, par petites annonces et par le bouche à oreille. Un jour, un ami m'a signalé la présence d'une Peugeot 202 dans une bergerie – c'était dans l'arrière-pays niçois. J'arrive au milieu d'un troupeau de moutons, et je vois au loin la 202 sous une botte de foin. J'ai juste eu à changer la batterie, et elle a démarré du premier coup. Il a fallu ensuite que je chasse les moutons qui étaient autour, pour pouvoir sortir.
Caradisiac : Tu es plus sensible à l'esthétique, aux performances ou à l'histoire de la voiture ?
Philippe Monnet : C'est un tout, en fait. En observant seulement quelques détails de la carrosserie, tu peux arriver à reconnaître une voiture et son année de mise en circulation. À l'époque, c'était vraiment un repère. Le côté technique est intéressant également, car toutes ces voitures ont connu une évolution technologique, que ce soit à propos des freins, des moteurs ou des boîtes de vitesse. L'histoire aussi est vraiment importante. Regarde la 2 CV ! Avant 1945, la majorité des gens se déplaçaient en moto. Les voitures étaient exclusivement réservées à la bourgeoisie ; c'étaient des objets de luxe. Puis, la 2 CV est arrivée, elle a fait se déplacer des milliers de personnes qui ont pu aller pour la première fois en vacances.
Caradisiac : Tu recherches des voitures de quelles époques ?
Philippe Monnet : Pour moi, la belle époque de l'automobile se termine vers les années 70, ce qui correspond à la fin de l'époque des chromes. Maintenant, tout est en plastique, aseptisé. Les voitures actuelles n'ont plus d'âme.
Caradisiac : C'est toi qui les retapes, ou tu le fais faire ?
Philippe Monnet : Je tente d’en prendre une partie à ma charge, mais je les confie à des professionnels si je ne suis pas compétent. Mais, quand je récupère un véhicule, je commence toujours par une grande révision : j’inspecte l'état des roulements, des charbons, des joints… Ce qui me plaît, en fait, dans ces vieilles voitures, c'est de pouvoir ensuite les utiliser pour rouler, ça me fait marrer. Il faut donc qu'elles soient en parfait état de marche. Je n'ai pas l'esprit musée : il faut qu'elles puissent exister sur la route. En plus, gros avantage, tu ne te fais jamais arrêter par les gendarmes, et tu peux même rouler sans ceinture.
Caradisiac : Et tu ne tombes jamais en panne ?
Philippe Monnet : Pour ainsi dire jamais !
Caradisiac : Tu as appris la mécanique ?
Philippe Monnet : A 16 ans, je me suis acheté un vieux bateau des années 30, et il a bien fallu que j'apprenne à me débrouiller pour le retaper. Conjointement je faisais du motocross, et forcément, j'étais obligé de réparer sans arrêt ma moto. Actuellement, ça me sert énormément de connaître la mécanique lors de mes tours du monde en solo. Dans n'importe quelle situation, je peux me débrouiller. Lorsque tu as des motos, des bateaux, des voitures, il faut vraiment les entretenir correctement, pour que tout fonctionne quand tu en as besoin.
Caradisiac : Comment s'est passé ton permis de conduire ?
Philippe Monnet : À l'époque, j'ai passé les permis poids lourd et moto, ce qui me donnait directement le permis voiture. Comme je faisais aussi des compétitions équestres, il fallait que avoir le permis poids lourd pour emmener mes chevaux.
Caradisiac : Et comment ça se passe au niveau de tes points sur ton permis?
Philippe Monnet : Tu n'aurais pas une autre question, s'il te plaît ?
Caradisiac : Très bien. Quelle a été ta première voiture ?
Philippe Monnet : Mes parents voulaient que je m'achète une R5. Mais j'avais repéré une vieille voiture pourrie, qui me plaisait nettement mieux : c'était une Aronde grand large, deux portes. Je me souviens même que je l'ai achetée 150 francs. Ensuite, j'ai eu d'autres Aronde, puis des Ariane.
Caradisiac : Et elle a fini comment ?
Philippe Monnet : Dans un mur, je crois, sur une route un peu mouillée.
Caradisiac : Certains de tes amis marins m’ont dit que tu voyageais avec des radiateurs dans le coffre ?
Philippe Monnet : Je roulais avec une Ariane et je me faisais des petites spéciales sur la neige. Forcément, par moment, j'étais un peu trop optimiste et je finissais dans le mur. Mais comme à chaque fois, le ventilateur rentrait dans le radiateur, je devais le changer. Au bout d'un moment, je m'étais résolu à prendre toujours un radiateur dans mon coffre. J'étais tellement entraîné, que je te changeais le radiateur en moins d'un quart d'heure. Et le lendemain, j'allais dans une casse pour en retrouver un autre. Voilà ce qui arrive quand on attaque un peu…
Caradisiac : Pas d’autres folies ?
Philippe Monnet : Je peux attester que j’ai eu quelques Alfa Romeo qui ne savaient pas très bien nager…
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