Sans surprise, les Peugeot 207 et Renault Clio III ont succédé à leurs aïeuls en tête des voitures les plus vendues en France. Alors que le marché est diésélisé à plus de 70%, ce segment reste encore en équilibre entre essence et diesel. Saisissant cette opportunité, les marques françaises viennent de lancer deux motorisations essence à haut rendement développant 140 et 150 ch.
140 contre 150 ch
Face à l’EP6DT de la 207 1.6 THP, le nouveau 2 litres (M4R) de la Clio semble avoir un train de retard. Ce 16v avec décaleur d’arbre à cames à l’admission continûment variable qui développe 101,5 kW (140 ch) est issu d’un co-développement Renault / Nissan dans le cadre de l’Alliance, avec une répartition à parts égales des frais de développement. Dans sa configuration européenne que nous avons testée, il surclasse dans tous les domaines le 1998 cm3 de 136 chevaux (de la Mégane) et par rapport aux autres bons 2 litres atmosphériques actuels, il offre un rendement apparemment encore meilleur que le 150ch BMW des séries 1 et 3, mais il concède quelques points au 2.0 FSi 150 ch du groupe Volkswagen si on considère sa courbe de couple un peu moins pleine ou sa consommation légèrement supérieure.
Le 1.6 litre 4 cylindres à injection directe de la 207, 16 soupapes à deux arbres à cames et calage variable en continu à l’admission (VVT conçu par BMW), doté d’un petit turbo compresseur KKK Twin-Scroll soufflant à 0,8 bar est une petite merveille. La technologie twin-scroll permet au compresseur d’air frais –entraîné par la turbine- d’entrer en action très tôt (mise en pression dès 1000 tr/mn) et divise le temps de réponse quasiment par 3 en comparaison d’un turbo classique.
Il permet d’obtenir un peu plus de puissance que le 2 litres atmosphérique de la Clio et un couple bien supérieur disponible beaucoup plus tôt. Les 240 Nm répondent présents dès 1400 tr/mn selon le constructeur (plutôt vers 1800 tours selon nous), et on a encore plus de 230 Nm à 4000 tours. Voilà qui ne dépaysera pas les habitués de Diesel et garantit des reprises exceptionnelles. Avec un couple de 194 Nm à 4000 tr/min, le 2 litres de la Clio ne supporte pas la comparaison, il semble mou même si 85% du couple maxi est disponible dès 2000 tr/mm. Cela noté, les reprises sont en réalité plus que correctes pour un atmo de cette cylindrée.
Dans les deux cas, la montée dans les tours est régulière, sans inertie, Le 1.6 grimpe jusqu’à 6660 tours, tandis que le 2 litres un peu plus brillant au-dessus de 5000 tr/min coupe vers 6700 tours. Bien lissé, le 2 litres demande toutefois un pied léger en seconde pour éviter un à-coup à l’accélération, seul bémol à son bel agrément. Si la discrétion de fonctionnement du 1.6 THP est remarquable malgré le sifflement du turbo à pleine charge, le 2 litres Renault fait encore mieux. Selon nous, il établit de nouvelles références dans sa classe de cylindrée en matière de bruit, onctuosité et absence de vibration. Comme la Clio bénéficie par ailleurs d’une insonorisation remarquable, le bilan accoustique est absolument extraordinaire pour une petite polyvalente du segment B.
Le relevé des performances donne un léger avantage à la 207 1.6 THP, avec 5 km/h de mieux en vitesse de pointe et une poignée de dixièmes de moins sur les 0 à 100 km/h ou les 400 et 1000 m départ arrêté. C’est largement suffisant pour des petites « bourgeoises » dynamiques, avec des chronos proches d’une Ford Fiesta 2.0 ST 150, qui elle revendique le statut de GTi.
La boîte de vitesses mécanique à 5 rapports de la 207 1.6 THP possède un assez bon étagement malgré quelques trous perceptibles en conduite sportive, en particulier entre la 1ère et la 2ème. La commande de boîte s’avère moins agréable que celle de la Clio. Cette dernière dispose d’une boîte 6, elle aussi fruit tout récent d’un co-développement Renault / Nissan dans le cadre de l’Alliance. L’étagement des rapports semble cohérent, et même la 6ème vitesse n’est pas désespérément longue. Avec 36,4 km/h à 1000 tr/min, elle contribue à peine à la maîtrise de la consommation et au silence sur autoroute. La Clio 2.0 16v peut aussi s’équiper d’une boîte automatique proactive à 4 rapports de nouvelle génération, contrairement à sa rivale de chez Peugeot.
Dernier juge de paix, la consommation. La mixte selon les normes s’affiche à 7,0 l /100 pour la 207, et à 7,3 litres pour la Clio. Un écart qui se retrouve dans nos consommations moyennes : 8,8 l pour la Peugeot (8,6 l lors d’un premier essai en septembre 2006, avec un mini de 6,7 l et un maxi d’environ de 14 litres), contre en 9,0 l à la Clio (soit à peine 0,3 litres de plus que la Clio 1.6 16 V essayée à la même saison et sur le même itinéraire de plus de 1 000 kilomètres). La consommation urbaine oscille entre 9 et 11 litres selon la densité du trafic et la lourdeur du pied droit. Globalement, des consommations parfaitement maîtrisées, qui prouvent l’excellent rendement de ces deux moteurs, avec un léger avantage pour la lionne.
Comportement à la hauteur
De ce côté, les deux concurrentes du jour font presque jeu égal. Bénéficiant d’un châssis particulièrement efficace, la Peugeot 207 THP 16v a reçu quelques petites modifications des liaisons au sol. L’occasion, pour nous, de réaffirmer de tout le bien que nous pensons du confort du modèle en général. Ici, les Pirelli P Zero Nero en 205/45 R17 ne perturbent pas le filtrage et apportent un grip pas mal du tout. On en vient presque à regretter que l’ESP ne soit pas déconnectable.
Rien a redire également concernant la Clio. Même si, elle donne l’impression d’être plus orientée confort en raison de sa sellerie, elle se montre particulièrement stable à haute vitesse tout en préservant un compromis confort/comportement très convaincant. Une valeur sûre de chez Renault puisque la Clio II se posait déjà en référence incontestable du segment en matière du confort de suspensions. Il n’en va pas de même de l’assistance de la direction qui nous a moins convaincu. La Peugeot fait donc mieux dans ce domaine.
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