Objectif Volvo 2020 : « Plus aucun mort ni blessé grave dans nos voitures»

Sur quels éléments de sécurité Volvo s’appuie-t-il pour prétendre atteindre cet objectif « zéro mort » ?

Le nouveau XC90 résume à lui seul la capacité de Volvo à produire des véhicules dotés de multiples et innovants dispositifs de sécurité. Enumération.

Parmi les plus remarquables, le système « anticipation de collision » analyse dans un rayon de 150 mètres tous les objets se trouvant devant votre voiture. Si en fonction des trajectoires de tous ces objets mouvants, il y a un risque de collision, la voiture vous prévient et freine si nécessaire.

Un régulateur de vitesse et de distance, utile dans les embouteillages, mesure la distance séparant votre véhicule de celui qui le précède et agit en conséquence pour éviter un accident. Par ailleurs, en cas de franchissement de ligne, un système corrige seul la trajectoire de votre voiture et repositionne l’auto sur la bonne voie. Autre élément : un système de protection des piétons permet de déceler leur présence autour de la voiture de sorte que si vous ne les voyez pas, la voiture freine pour vous. A noter également dans ce registre, un airbag pour les piétons protégeant ces derniers. Idem en ce qui concerne les cyclises : si au dernier moment, un vélo fait une embardée devant vous, un voyant s’allume sur votre tableau de bord pour vous prévenir. Là encore, si vous n’êtes pas assez prompt, la voiture peut freiner seule pour éviter toute collision.

Le crash test organisé par Volvo dans ses usines le 5 décembre 2014 avait pour but de mettre en évidence les forces verticales subies par les passagers quand la voiture rebondit. Conséquences : en cas de choc, les sièges peuvent désormais s’affaisser de quelques centimètres pour absorber cette énergie.

La liste est longue… Un système de diminution des risques en cas de sortie de route, la voiture freinant et les ceintures de sécurité se resserrant à la moindre alerte. Vous êtes fatigué ? La voiture vous conduit vers l’aire de repos la plus proche. Et encore, des dispositifs « vigilance anti-conducteur », « anti-retournement », détection des angles morts etc.

Pour formuler sa proposition « zéro accident », Volvo s’est donc appuyé sur toutes ces technologies, non pas qu’il soit le seul constructeur à les proposer mais probablement le seul à en proposer autant, dont certaines dont il est seul détenteur. Au final, Volvo est bien légitime à afficher sa volonté de participer activement à la réduction des accidents de la route.

Le constructeur est-il toujours en avance sur le plan de la sécurité face à ses concurrents premium ?

Parce qu’il est probablement l’un de ceux qui s’est le plus préoccupé de sécurité, Volvo a conservé l’image d’un constructeur qui produit des voitures « sûres », c’est-à-dire censées être équipées de dispositifs innovants protégeant le conducteur et ses passagers. La sécurité routière qui n’a pas, si l’on peut dire, toujours été à la mode est devenue une véritable problématique de société. Manuel Valls, le Premier Ministre, rappelait encore cet été que la sécurité routière restait une grande cause nationale. Première conséquence : les conducteurs réclament plus de sécurité. Dans une étude de la Sofres de mai 2014, 55% des automobilistes citaient le critère de sécurité comme un élément entrant dans l’acte d’achat d’une voiture. Deuxième conséquence : l’ensemble des constructeurs tente de répondre à cette demande.

Dans ce contexte, Volvo a-t-il réussi a conservé sur ce plan son avance ? Encore une fois, dans le cœur des automobilistes, on peut le penser, mais en réalité est-il toujours le leader ? Difficile de répondre de manière tranchée, sauf pour dire qu’assurément, Volvo produit parmi les autos les plus potentiellement sécurisantes. Mais… car il y a un mais, il n’est plus le seul à vouloir « vendre » de la sécurité à ses clients. Les premium allemands notamment se sont infiltrés dans le filon à la suite du constructeur suédois. Ainsi, de nombreux dispositifs d’aides à la conduite, de sécurité (ou en relation avec la future voiture autonome) se retrouvent depuis longtemps sur des modèles de marques allemandes (Audi, BMW, Mercedes), pour la simple raison d’ailleurs qu’ils sont souvent pensés, conçus et fabriqués par des équipementiers. Mais même dans ce marché concurrentiel de la sécurité, Volvo est toujours susceptible de conserver une petite longueur d’avance. Il est par exemple le seul à avoir doté certains de ses modèles d’un airbag piéton.

Volvo, comme d’autres constructeurs, étudie les conséquences corporelles des accidents pour renforcer la sécurité dans ses véhicules.

Les automobilistes peuvent-ils prendre ce « défi », cette « vision » au pied de la lettre ?

Il est bien évident que le projet de Volvo ne s’accompagne pas d’une responsabilité juridique. Ce n’est donc pas parce que vous allez acheter une Volvo que vous êtes certain d’éviter le pire. Dans les concessions, on imagine aussi mal les vendeurs oser avancer des arguments du genre : « Si vous achetez ce modèle, vous n’aurez pas d’accident. Nous nous y sommes engagés ».

D’autant qu’il s’agit de s’arrêter au vocabulaire utilisé pat Volvo. Quand il indique sa volonté de ne comptabiliser aucun accident en 2020, il parle de « vision ». Le mot est dans un sens plus léger, moins engageant qu’« objectif », « défi » et évoque plus un souhait.

Pour autant, vous pouvez être sensible au fait que le constructeur ose afficher une telle ambition. Qui sait d’ailleurs si au-delà des éléments objectifs, cette déclaration ne déclenchera pas, comme un effet placebo, des comportements très attentifs et donc très sûrs de la part des conducteurs. Des voitures de plus en plus sûres, des clients de plus en plus prudents car sensibilisés, voilà peut-être la recette qui permettra à Volvo de se rapprocher de son objectif.

Ce projet ambitieux n’est-il qu’un coup marketing ?

Bien sûr, Volvo est une entreprise qui cherche, comme les autres, à vendre ses produits. Et pour cela, la communication, le marketing jouent un rôle important. Il s’agit de faire connaître ses points forts. Et si, en ce qui concerne Volvo, la sécurité est au cœur de son ADN, qui pourrait lui reprocher de la mettre en avant ? Ne serions-nous pas tentés pour autant de dire que Volvo, pionnier en matière de sécurité routière, est devenu le constructeur qui ne tient pas ses engagements si en 2020, il devait être loin du compte ? Ce serait payer cher une seule action de marketing. Affaire à suivre donc en espérant que Volvo fera un point annuel qui permettra à chacun d’apprécier l’évolution du projet (selon le nombre d’accidentés constatés). En attendant, on peut saluer l’engagement du constructeur.