Je n'ai rien contre Lewis Hamilton. J'éprouve au contraire une admiration concrète pour le parcours prodigieux de ce garçon qui brûle les étapes au moins aussi vite que d'autres se brûlent les ailes ! Première saison de Formule 1, le voilà leader incontestable du championnat. Il est rapide, sûr, sournois, rusé, ambitieux, sans état d'âme, c'est le portrait d'un futur champion avec 4 à 5 ans de pratique de la F1 derrière lui. Incroyable.
Par contre, j'ai du mal à admettre qu'à 22 ans, sans avoir encore remporté un seul titre en Formule 1, il éprouve le besoin de sortir... une biographie !
S'il n'y avait eu les frasques du GP de Hongrie, ce serait pour moi un non-évènement à mettre sur le compte d'un éditeur opportuniste avide de "pounds" faciles. Mais après ce fameux GP où Hamilton a dévoilé sa réelle personnalité (qui se révèle plus "logique" que celle du gentil élève appliqué et discipliné), quelques doutes m'assaillent.
Le garçon ne prendrait-il pas un peu la grosse tête ?
L'éditeur flaire bien sûr le gros coup en misant sur un titre (possible) du jeune anglais et il n'a d'ailleurs pas rechigné à aligner une somme à 7 chiffres pour s'arroger les droits de diffusion : "Nous avons payé une somme substantielle, mais nous pensons vraiment que ce livre va bien se vendre"
Daniel Bour titrait récemment (et fort opportunément) 'la rançon de la gloire avant l'heure'. J'ai l'impression que nous y sommes. "Tuer le père" comme Hamilton l'a fait en Hongrie avec Ron Dennis n'est peut être que la résultante de tout ce tourbillon autour de l'Anglais. Avec un vrai père qui s'en va renégocier vigoureusement le salaire du fiston à peine la saison commencée, avec une équipe qui l'a porté aux nues en un quart de saison, avec des requins appatés par l'odeur de la Livre Sterling, je commence à réellement penser qu'une défaite est ce qui pourrait arriver de mieux à Lewis Hamilton. Pour la suite de sa carrière, pour repositionner le curseur à la bonne place, pour redonner un peu d'humilité à tout son entourage et faire prendre conscience au petit prodige qu'en F1 on ne se fait pas seulement grâce à ses proches.
Et je parie que ce genre de désillusion pourrait le rendre encore plus fort ensuite. Très souvent, les plus grands pilotes ont débuté leur "règne" après un gros échec, ou après une remise en question forcée par le résultat sportif.
En attendant le verdict sportif de cette saison 2007, je me garderai de toute façon de faire le moindre pronostic ! Et je ne crois pas que j'acheterai cette biographie... par principe.
Lewis Hamilton: My story aux éditions HarperCollins. Sortie le 5 Novembre
PS: Attention, la photo illustrant la news n'a rien à voir avec la biographie à venir
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