Les marques coréennes se sont implantées en Europe dans les années 90. Un peu désuètes, parfois baroques dans leurs lignes, ces voitures deviennent plus fiables et séduisent aujourd’hui de nombreux automobilistes.
Indépendante au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, puis dévastée par un long conflit avec sa voisine du Nord, la Corée du Sud n'est entrée dans l'ère industrielle qu'à la fin des années cinquante. Largement soutenu par les États-Unis (garants de l'indépendance nationale), ce décollage industriel fut alors des plus spectaculaires. En quelques années seulement, d'énormes conglomérats s'érigèrent dans la péninsule. D'abord orientées vers la production lourde (métallurgie, chantiers navals, chimie), ces sociétés se lancèrent ensuite dans la commercialisation de biens de consommation (TV, hifi, etc.), avant de se consacrer à l'automobile. Développée initialement en étroite collaboration technologique et financière avec les "grands" américains mais aussi japonais, cette industrie consacre une large partie de sa production aux véhicules industriels (camions, bus, 4X4 pour l'armée).
A l’origine, des voitures peu innovantes mais bon marché
C'est seulement à la fin des année soixante que la part dédiée aux véhicules particuliers commence à devenir significative, avec la commercialisation de modèles étroitement dérivés des productions européennes ou japonaises. Après cette phase "d'échauffement", les constructeurs coréens lancent la production de modèles originaux qui partent alors à la conquête de marchés extérieurs. Des véhicules souvent guère innovants mais extrêmement bon marché, qui ne tardent pas à rivaliser avec les productions japonaises sur les marchés américain puis européen à partir des années 1993-1994. Un peu désuètes, parfois baroques dans leurs lignes, desservies par un réseau commercial balbutiant, les coréennes sont d'abord à la peine sur les marchés européens, notamment français, avant de se faire plus fiables et plus attrayantes. Une percée ralentie cependant par une crise économique secouant le Sud-Est asiatique, doublée de vastes mouvements sociaux dans un monde ouvrier coréen privé des droits les plus élémentaires.
Après quelques années de tourmente, qui ont vu les fusions de Hyundai avec Kia et de Daewoo avec Sang Yong, l'industrie automobile coréenne se veut toujours aussi conquérante, même si elle doit faire face au remboursement de dettes énormes.
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