La saisissante pureté des lignes de la Stratos, un "dream-car" présenté par Bertone, bouleverse et fascine Cesare Fiorio, le chef de la "Lancia Squadra Corse". Au-delà du choc émotionnel, son concept d'avant-garde, l'intéresse et lui donne immédiatement des idées. Deux ans plus tard, le rêve est devenu réalité. La Stratos, toujours aussi belle, est devenue une méchante routière. Première voiture expressement conçue et réalisée pour les rallyes, elle va afficher sa suprématie pendant près de dix ans.
Traditionnellement organisé en octobre, le Salon de Turin est le dernier rendez-vous de l'année automobile mais aussi et surtout un haut lieu du style où les carrossiers italiens rivalisent d'audace. Après la superbe Ferrari 512 réalisée par Pininfarina l'année précèdente, c'est Bertone qui fait sensation en 1970 avec sa Stratos. Sublime, provocante et minuscule, elle semble venir tout droit d'une autre galaxie. Un objet roulant non identifié née de l'imagination de Marcello Gandini, le styliste le plus inspiré de son temps.
Oubliées les courbes sensuelles de la Miura, l'époque est désormais aux lignes tendues et aux silhouettes cunéiformes. Si l'Alfa Carabeo avait ouvert la voie deux ans plus tôt, la Stratos pousse le concept à son paroxisme. Véritable flèche avec sa carrosserie plongeante, elle ne mesure, en effet, que 84 cm de haut! Futuriste et éblouissante, la Stratos n'est pas simplement une belle allumeuse de salon. C'est une vraie voiture qui roule, propulsée par le V4 1600 cm3-135 ch de la Lancia Fulvia HF, monté en position central. Après quelques exhibitions publiques-on n'ose pas imaginer le chaos provoqué dans la circulation turinoise!- c'est Nuccio Bertone en personne qui, un beau matin de janvier 1971, se glisse aux commandes du vaisseau. Cesare Fiorio, l'a invité à présenter la Stratos à tout l'état major Lancia réunit dans la cour de l'usine. Fiorio sait bien que ses petites Fuvia HF sont à bout de souffle et il se cherche une nouvelle arme. Pour lui, la Stratos avec son moteur central, ses voies larges et son empattement réduit, peut fournir la base idéale. S'il parvient assez vite à se faire un allié d'Ugo Gobatto, le directeur général de Lancia, l'accueil de Fiat, qui détient les cordons de la bourse depuis 1969, sera nettement plus réservé.
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