Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) va rendre public le 4 mai prochain à Bangkok un nouveau rapport mettant en avant des solutions pour réduire les émissions de polluants : énergies alternatives et voitures moins gourmandes en énergie entre autres. Selon le GIEC, dans le scénario de limitation du réchauffement le plus optimiste, l'économie mondiale pourrait ne perdre que trois points de croissance d'ici 2030 en déployant les technologies réduisant les gaz à effet de serre (GES). De gros émetteurs de GES comme les Etats-Unis (premier pollueur avec un quart des rejets), la Chine (qui devrait prendre la première place dès cette année) et l'Inde devront s'engager à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d'autres GES à l'instar de l'Europe et du Japon qui ont ratifié le protocole de Kyoto et accepté des objectifs contraignants.
Le rapport du GIEC affirme que les émissions peuvent être réduites en diminuant la déforestation, en plantant des arbres pour constituer des "pièges" à carbone, en rendant les moteurs des véhicules plus économes et en abandonnant les énergies produisant beaucoup de carbone comme le charbon au profit du gaz naturel, du nucléaire et des énergies renouvelables comme le solaire, l'éolien et les biocarburants. Les gouvernements doivent adopter rapidement des solutions technologiques, certaines déjà disponibles, d'autres en cours de développement, pour simplement limiter le réchauffement à deux degrés. Ralph Sims, de l'Agence internationale de l'énergie, l'un des 33 co-auteurs du rapport, explique que "les occasions et la technologie existent, et il s'agit maintenant d'encourager l'utilisation accrue de ces technologies."
Le GIEC a publié deux rapports en 2007 dressant un tableau inquiétant de l'avenir de la planète où les températures pourraient gagner jusqu'à six degrés Celsius d'ici 2100. Une hausse de "seulement" deux degrés Celsius pourrait entraîner des pénuries d'eau pour jusqu'à deux milliards de personnes d'ici 2050 et menacer d'extinction 20% à 30% des espèces dans le monde. En prenant rapidement des mesures "optimales", il serait possible d'ici 2030 de stabiliser la concentration des GES dans l'atmosphère. Le GIEC précise que la volonté politique n'est pas suffisante dans certains grands pays en matière de lutte contre le réchauffement. Nous ne progressons pas aussi vite que nous le pourrions ou le devrions !
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