Deux des trois moteurs disponibles au fil des mois en 2005 étaient inconnus de l’ancien ML. Le beau 3.5 V6 à essence apparu sur le mignon SLK en 2004, le superbe 3.0 V6 CDi étrenné par la Classe C au début du printemps 2005 constituent les nouveautés, le V8 de 5 litres restant quasiment inchangé. Aucune boîte manuelle n’est prévue au programme, l’ancien Classe M se vendant en France à 85 % en bva.

Tous les ML disposent de la fameuse boîte de vitesses automatique à sept rapports 7G-TRONIC capable d’encaisser un couple très élevé (700 Nm). Elle se distingue par un étagement parfait, une bonne rapidité de passage quand la gestion n’hésite pas entre deux rapports, et en douceur –avec 7 vitesses, il vaut mieux. Sans toutefois se montrer vraiment réactive lors de freinage d’urgence ou en conduite pressé sur de petites routes vallonnées. Elle garde au mieux le rapport engagé malgré sa capacité en théorie de tomber 4 rapports en un clin d’œil. Comme d’habitude, il faudra attendre les versions AMG pour avoir droit à une gestion intelligente de la boîte. Drôle de retour de mode, le levier de sélection près du volant considéré comme la ringardise absolue dans les années 70 et les décennies suivantes est de retour.

Appelé Direct Select et comprenant simplement trois positions (Parking, Return et Drive), il est complété par un mode semi-manuel à l’aide de deux touches situées au dos de la jantes du volant. Elles tombent parfaitement sous les doigts les mains à 9 et 3 heures roues droites, mais paraissent inexploitables en conduite sportive en comparaison de palettes fixes.

Les deux moteurs à essence sont disponibles dès juillet. L’excellent V6 3.5 litres 272 ch/200 kW remplace le 3.7 litres de 235 chevaux. Il distille un couple de 350 Nm entre 2 400 et 5 000tr/mn qui concourt à un très bon agrément de conduite, supérieur à celui offert par le X5 3.0i de 231 chevaux. En performances, le ML 350 dépasse désormais amplement le BMW, le Murano 3.5 ou le Touareg VR6, un peu moins nettement le Cayenne 3.2 V6. La consommation mixte aux normes de 11,7 l/100 km s’avère extrêmement raisonnable, valeur confirmée en usage réel avec environ 13,5 l/100 km (10,0 l en cycle mixte normalisé).

Essai - Mercedes Classe M : retour au sommet

Différence de peps sensible avec le ML 500 qui dispose toujours du V8 à trois soupapes par cylindres. Par rapport à l’ancienne mouture, il gagne 14 chevaux pour s’établir à la même puissance (306 ch) que le Range Rover passé au printemps d’un V8 BMW à un Jaguar. Face au chrono, le ML profite d’un couple légèrement supérieur (460 Nm), d’une masse et de valeurs aérodynamiques plus favorables pour enrhumer le British et fureter sur les terres du X5 4.4i de 320 chevaux et du récent Volvo XC90 V8 (315 ch), avec 240 km/h en pointe et 7 secondes sur le 0 à 100 km/h. Tout en consommant un peu moins que le Range. Si nous sommes montés à plus de 20 litres pendant notre séance vidéo, une moyenne inférieure à 16 litres sans trop réfréner son pied droit semble envisageable.

Pour ce qui est de rivaliser avec le X5 4.8iS, le Range Supercharged de 400 ch ou la Porsche Cayenne S, il faudra attendre les développements AMG. Pour rappel, l’ancien ML 55 AMG développait 347 chevaux.

Diesel : un six cylindres en deux niveaux de puissance remplace le 5 pattes en septembre 2005

Essai - Mercedes Classe M : retour au sommet

En diesel, ce sera le nouveau V6 24 soupapes de 3 litres à injection directe et rampe commune de troisième génération, injecteurs piézo-électriques et turbocompresseur à géométrie variable qui représentera le gros des ventes. Il sera disponible en deux niveaux de puissance. Le ML 280 CDi qui arrivera en France au début de 2006, est le véritable remplaçant du ML 270 CDi qui trustait à lui seul 87 % des ventes de Classe M. Le V6 dégonflé fournira 190 ch et 440 Nm, à comparer aux 163 ch et 370 Nm de l’ancien 2.7 litres à 5 cylindres en ligne. Pour une consommation moindre, mais identique au 320 CDi.

La version la plus puissante badgée 320 CDI sera commercialisée en septembre 2005, . Elle affiche une puissance de 165 kW/224 ch et un couple respectable de 510 Nm dès 1 600 tr/min. C’est l’un des diesels les plus agréables et performants parmi les 3 litres, proche par sa linéarité et sa discrétion de fonctionnement du V6 3.0 TDi 225 ch du Touareg. Le ML 320 CDI passe de 0 à 100 km/h en moins de 9 secondes et atteint une vitesse maxi de 215 km/h. C’est mieux que le X5 3.0d dont le 6 cylindres en ligne de 218 ch fourni son couple maxi de 500 Nm plus tardivement (à 2 000 tr/mn). A priori, le ML devrait faire preuve d’une sobriété comparable au SUV BMW, avec une consommation réelle d’environ 11 à 12 l/100. Soit au passage, à titre informatif pour les écolos, au moins 2 l de plus qu’une Classe E au moteur et à la boîte analogue.

Plus de ML 400 CDi 250 ch au programme. Il y a fort à parier que la version largement remaniée de ce V8 Diesel (pour le lancement la nouvelle Classe S en septembre 2005) se retrouvera courant 2006 sous le capot du Classe M. A plus long terme, peut-être en 2007, verra-on une concrétisation du concept S 400 CDi Hybrid aperçu à Detroit ?