« C’est juste un expérience » me glisse Diarmuid. Englué dans le trafic d'une Croisette de Cannes en pleine effervescence cinématographique, le Tesla Roadster électrise les passants plus que moi pour l’instant. J’imaginais « Riding on the Storm », ce sera un simple contact (électrique). Il est encore trop tôt pour pousser les ampères sur les petites routes de montagne mais c’est pour bientôt, ils l’ont promis ! Malgré la brièveté du test, ma prise de contact avec une électrique aura été éclairante par bien des aspects.
Il faut tout d’abord remercier Tesla de cette opération risquée. Leur produit est pionnier et l’auto présentée est encore un prototype de développement aux spécifications US. Là bas, la production a commencé et les premières livraisons ont débuté. Pour ceux qui auraient oublié, un petit électrochoc de rappel : Tesla Roadster est la première voiture de sport entièrement électrique dont l'ambition est d'être produite en grand nombre. Permettre de s'asseoir dans un pari un peu fou a le mérite d'accélérer le processus de persuasion du bien fondé de la démarche. Tout du moins, il faut que le produit ait quelques qualités. C'est ce que nous allons voir.
Débarquement en Europe
Il se trouve que la conjoncture économique et le cours des monnaies sont extrêmement favorables à une exportation de produits manufacturés des USA vers l’Europe. Tesla en a conscience et se lance dans un débarquement européen progressif mais sans temps mort. Comme le moteur de leur auto !
La première sortie fut monégasque, lors du salon Top Marques. Les américains débarquaient et prenaient tout juste leurs ... marques. Preuve qu’ils s’adaptent vite, ils lancent aujourd’hui une séance « expérience » à Cannes avec leur Tesla Roadster. Prochaine étape durant l’été au salon de Londres avec une auto encore plus aboutie et conformes aux spécifications européennes puis enfin, présentation lors du Mondial de Paris en fin d’année.
Bien plus concrète que la jolie arlésienne, Venturi, la Tesla Roadster fait jouer son statut de pionnière en étant roulante, et même plutôt bien. Le produit sera facturé en Europe 99.000 euros HT.
La Tesla est basée sur un châssis de Lotus Elise. Seulement 8% des pièces sont communes dont le tableau de bord et la baie de pare brise ainsi que le train avant, ceci afin de conserver la rigidité originelle de la cellule centrale qui permet de passer les crash-tests. L’habillage est entièrement réalisé en fibre de carbone et si la prestance de l’engin va de pair avec son architecture basse et menue de roadster, on peut vraiment regretter sa robe discrète. Je pense sincèrement que le choix d’une machine aussi lourdement porteuse de message mérite d’être plus visible. Acheter une Tesla est un choix qui doit être publiquement partagé. Dans sa livrée noire, elle est d’une sobriété, voire d’une timidité qui n’est pas en accord avec l’essence d’une pionnière du sans essence !
Electriser les foules demandent d'abord d'être identifiable.
Enfin, toutes ces conjectures ne durent qu’un bref instant. Il suffit que l’auto s’ébroue pour que le passant fasse la moue. À sa discrétion physique s’ajoute une discrétion auditive qui fait pourtant grand bruit. Paradoxalement, les piétons ont tous un regard vers cette muette sans tête (c’est un targa !). Pas de pétarade de pistons surchauffés, non, juste un petit sifflement vite recouvert par les bruits de roulement. Le jour où les électriques auront envahi les centres-villes, ce sera le panard total pour les pavillons (auditifs et secondaires) !
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