Le 'Monsieur' Sécurité Routière de Nicolas Sarkozy se prénommait Remy Heitz. C'est de l'imparfait puisqu'il vient de passer le témoin (bâton ?) à Cécile Petit qui le remplace à ce poste médiatiquement difficile pour qui veut faire une carrière ensuite. Incarner celui qui vous retire votre permis ou vos euros de la poche n'est jamais très valorisant. Il est donc normal que l'homme souhaite changer de voie. Son bilan est largement positif puisque depuis 2003, les statistiques n'ont cessé de s'améliorer en ce qui concerne le nombre de victime d'accidents de la route. Pour trouver trace d'une hécatombe, dorénavant, il faut se pencher sur le total de points perdus par les automobilistes français.
Il est remplacé par Cécile Petit, premier avocat à la Cour de Cassation. Voilà un petit extrait d'une interview accordée à RFI indiquant ses axes de travail. N'espérez rien.
- RFI: En quoi la femme magistrat, que vous êtes à l'origine, est-elle sensible aux questions de sécurité routière ?
- Cécile Petit : Un magistrat, de par son expérience, est habitué à traiter des situations difficiles. Un magistrat succède à un magistrat, ce n'est pas un hasard, c'est parce que le bilan est bon, donc, la démarche est bonne. Mon travail va se situer dans la continuité de celui de mon prédécesseur, mais en axant ma mission sur des priorités. Il reste encore des marges de progrès à réaliser, tout particulièrement dans deux directions : celle des jeunes, et celle des deux roues à moteur.
- RFI. : Va-t-on continuer à installer des radars ?
- C.P. : Nous prévoyons pour 2007 un nombre total de 2000 radars, dont un grand nombre de nouvelle génération, qui permettront de verbaliser non seulement les excès de vitesse, mais aussi les franchissements de feux rouges et le non-respect des distances de sécurité. Chacun connaît la règle, il sait qu'il peut être contrôlé.
- RFI. : Le nombre de points retirés sur les permis de conduire connaît une croissance... exponentielle depuis deux ans. Ne pensez vous pas qu'un assouplissement est nécessaire ?
- C.P. : Il faut relativiser le problème des points. En France, il y a près de 37 millions de conducteurs. Actuellement, moins de 10 % d'entre eux se sont vus retirer des points. Il n'y a que 0,15% des conducteurs - c'est très marginal et cela pointe les contrevenants - qui ont vu leur permis invalidé. Si l'on enfreint la règle, on connaît les risques.
- RFI. : En période électorale, on assiste toujours à une certaine démagogie. Ne craignez-vous pas de subir des pressions, d'un camp ou d'un autre ?
- C.P. : L'insécurité routière est l'affaire de tous, les résultats enregistrés ces dernières années font que ce n'est plus un combat idéologique. La campagne électorale ne va pas modifier les grands axes fixés depuis 2003. La priorité reste la même, préserver des vies, préserver les générations futures. J'ai été très choquée de constater qu'en 2005, il y avait 3 200 orphelins en France à la suite d'accidents de la circulation.
- RFI. : Comparés à nos voisins, sommes-nous les mauvais élèves de l'Europe ?
- C.P. : Je crois que nous sommes en progrès. Nous avons longtemps été un très mauvais élève, mais depuis quatre ans, nous progressons régulièrement. Il y a encore beaucoup à faire, mais nous nous situons aujourd'hui dans la bonne moyenne. Je souhaite rencontrer rapidement mes collègues européens : les comparaisons sont toujours pleines d'enseignements. J'ai appris par exemple qu'en Allemagne, les motos avaient près de trois fois moins d'accident qu'en France. Il y a des leçons à en tirer, c'est évident.
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