La Bretagne est au coeur de l'actualité en ce moment. Du jeudi 20 au dimanche 23 septembre 2007, une manifestation géante et gratuite est organisée afin de célébrer la Bretagne dans Paris. 3 000 musiciens et danseurs défilent aujourd'hui sur les Champs-Elysées : un événement retransmis à la télé. Mais la culture bretonne n'est pas seulement au rendez-vous, un plan Biogaz agricole aussi ! Les régions Bretagne et Pays de Loire se sont engagées dans le plan Biogaz jusqu'en 2009, animé par l'association Aile. Le budget : 500 000 euros par an. L'objectif : soutenir et accompagner les agriculteurs sur des projets de méthanisation.
Les missions : traiter la matière organique fermentescible ; désodoriser voir hygiéniser le produit final (= digestat) ; recycler et restituer au sol la matière organique et les éléments fertilisants majeurs aux sols cultivés ; produire une énergie renouvelable et locale ; réduire la production de gaz à effet de serre. L'association Aile explique que la méthanisation est un procédé simple de valorisation des déchets organiques qui permet d'obtenir une énergie renouvelable, le biogaz. En l'absence d'oxygène, la matière organique est transformée en matière minérale par la flore méthanogène. Les partenaires financiers de l'animation du Plan Biogaz Agricole : Ademe Bretagne, Ademe Pays de la Loire, Conseil Régional Bretagne, Conseil Régional Pays de la Loire. Les porteurs de projets : les Conseils Régionaux, les Conseils Généraux et l'Union Européenne.
Armelle Damiano, chargé de mission "Biomasse" à l'association Aile, mentionne l'importance de l'évaluation du projet avant l'engagement : "Il faut garder en mémoire que l’efficacité énergétique est une priorité dans une logique de rentabilité". Les installations permettent de produire un maximum d'énergie, en minimisant les frais d'exploitation et de maintenance (2 à 3% de l’investissement). Les projets de méthanisation sont parfois hors d'atteinte pour les petites exploitations. Dans certaines situations, la réflexion s’oriente alors vers des projets collectifs. Le choix d'une installation d'une capacité de 30 ou 500 kilowatts électriques (KWe) fait varier le coût d’installation : 8 300 euros/KW pour les installations de 30 KWe (250 000 euros) contre 3500 euros/KW pour les installations de 500 KWe (1,75 M d'euros). Le projet collectif permet une meilleure capacité d'investissement et une meilleure assise financière. Le revenu que l'on dégage peut créer un complément de revenu intéressant. Une installation de 100 kwe a un fonctionnement optimal d'environ 8 000 heures/an, avec un rendement électrique de 30 à 35%. La vente d'électricité varie de 70 000 à 85 000 euros/an. Pour l'ensemble des acteurs de la filière, 50 à 100 installations de méthanisation seront en fonctionnement d'ici quelques années dans l'Ouest.
Odette Herviaux, vice-présidente du conseil régional de Bretagne, indique : "Sur le terrain, les projets autonomes sur le plan énergétique (les systèmes en cogénération) et rentables sont privilégiés. Nous accompagnerons les agriculteurs dans cette orientation." Une des priorités du plan Biogaz agricole est l’émergence de projets cohérents dans lequel il faut réunir des conditions de réussite indispensables : des substrats disponibles, sur l'exploitation ou dans un rayon de 20 kilomètres (des déchets complémentaires issus des collectivités), des besoins de chaleur à proximité (dans le voisinage), un plan d'épandage suffisant. "Cette approche territoriale permettra des synergies entre différents acteurs, les exploitations, les industries et les collectivités", souligne Sophie Goutal de l’Ademe. Sur le long terme, l'entretien des équipements pourrait susciter la création d'emplois sur la région.
(Source info : association Aile, article de Bertrand Caro du journal "Paysan Breton" Photos : francekeys, association Aile)
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