Lorsque je claquais il y a quelques mois la porte de la Dacia Logan MCV, la première question qui me venait à l’esprit était « Mais que vais-je faire de mon Kangoo ? ». Il apparaît aujourd’hui que Renault s’est posé la même question avant de réfléchir au remplaçant qui fait ses premiers tours de roue publics depuis quelques semaines. Nouveau Kangoo est à peu près aussi différent de Kangoo 1 que ce que Serge Blanco président de la Ligue de Rugby est différent du Serge Blanco, arrière de l’équipe de France d’il y a 15 ans ! Il a un peu forci. Vous allez me dire, on en est peu tous rendu au même point le matin devant la glace. Mais pour Kangoo, il y a eu du laisser-aller et il est certain que la housse du baptême de 1997 ne lui rentrera plus 10 ans après !
Big Kangoo
+ 15 cm en largeur, + 18 cm en longueur dont 10 cm pour l’empattement, on n’est véritablement plus dans le même véhicule ! Assoyez-vous à l’intérieur et vous vous apercevez rapidement que l’idée de gratter l’oreille droite de votre passager(e) ne sera plus qu’un fantasme irréalisable. C’est gigantesque. Pour être méchant, je dirais que vu la position du volant toujours très VU, on a désormais l’impression d’être dans un Trafic plus que dans un Kangoo Express.
Au volant, perdu sur les routes désertes de Camargue, je me mets dans la peau de la maman parisienne (non ça n'est pas sale) qui cherche une place devant l’école de ses gamins. Ses 2.13m de large (avec les rétros qui sont de vrais miroirs de salle de bains) me semblent difficile à trimballer en pleine cité. D’après les concepteurs, les tests clientèle ont révélé que cette largeur extrême n’est jamais citée comme une gêne. La maniabilité (même rayon de braquage que Kangoo 1), la douceur et la facilité d’utilisation du Nouveau Kangoo ont apparemment largement compensé cet inconvénient.
Les bons points de cet embonpoint sont un espace intérieur largement au dessus de la moyenne. Le coffre a du décimètre cube à revendre : 660 l sous tablette, 1300 l sous plafond et 2600 l une fois la banquette rabattue. Et si votre gamin aime le saut à la perche, avec l’option siège passager « Transformers » escamotable, l’espace de chargement atteint les 2.50m de longueur. S’il est basketteur, la place au genou à l’arrière (21 cm) est aussi grande que dans l’autre camionnette du groupe, la Vel Satis (pardon, ce n’est pas un VU ?...ah désolé). S'il aime le vélo, ça rentre aussi à l'intérieur ! En fait, pour réussir ce tour de force spatial, le Nouveau Kangoo abandonne la plateforme de Clio pour passer à celle du Scénic, ceci expliquant cela.
En faisant un peu d’aérophagie, le Nouveau Kangoo se prémunit du danger que représentait la Logan MCV. Même si la roumaine reste une alternative plus qu’intéressante, Renault a eu la présence d’esprit de ne pas trop augmenter les prix de cette nouvelle génération (en fait +2.3% en moyenne). Les mauvaises langues dont je fais partie diront que le Kangoo en offre enfin pour son prix.
Positionnement étudié
Dans la tête des hommes du marketing du Losange, le Kangoo, malgré une modularité et un espace similaire, se situe sous le Scénic. Il offre par conséquent une gamme de prix qui forme une continuité avec ceux du Scénic. Pour les gens de Renault, la philosophie Produit est assez différente pour éviter les risques de cannibalisation. Et d’après leurs études, même le client de Logan MCV ne sera pas intéressé par Kangoo.
Par contre, c’est en observant cette clientèle que Renault a fait le choix de ne pas proposer d’option 7 places sur Kangoo. Logan MCV et Scénic proposant cette disposition, les ingénieurs ont préféré adopter la banquette arrière rabattable (offrant un plancher plat) et le grand coffre bien en phase avec les 2 portes coulissantes plutôt qu’une 6eme et 7eme places qui apportaient plus d’inconvénients (et un vrai risque de cannibalisation pour le coup) que d’avantages.
à suivre en page 2
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