17 Avril 1964.
Si pour beaucoup, cette date ne signifie rien, elle marque un tournant dans l'histoire automobile mondiale. C'est le lancement officiel de la Ford Mustang. Disponible dans les concessions, l'engouement fut immédiat, à la fin de la journée, 22 000 propriétaires attendaient livraison. Ce départ sur les chapeaux de roues s'explique par l'essence même de la Mustang. Véritable concept innovant pour l'époque, Lee Iaccoca, alors patron de Ford a mis dans le mille et voit sa création partir au grand galop. L'objectif était alors de proposer une sportive abordable, au look jeune et personnalisable à souhait. A une époque où le parc automobile était devenu fade, la "Muscle Car" de Ford fit alors figure de véritable bouffée d'oxygène. Avec un design très typé, ses deux phares ronds et sa calandre bestiale sont dans tous les esprits, même de ceux qui ne l'ont même jamais connue. Aussi, jusqu'en 1974, la Mustang a su évoluer en affirmant un caractère indomptable, de sportive à l'état pur assoiffée de liberté. Cette empreinte l'a alors fait entrer dans le panthéon des voitures de légende. Son seul nom suffisant à générer l'émotion. Dès lors, même si les évolutions stylistiques qui suivirent allaient en décevoir plus d'un, l'important c'était de posséder une Mustang, et ce quelle qu'en soit la forme.
Ainsi, les versions de 1974 à 1979, commencèrent à s'assagir, tant dans la forme, de plus en plus carrée que sous le capot, crise pétrolière oblige. Les modèles des années 80, n'avaient alors rien de comparable avec la Mustang MK1 de 64, première du nom. Embourgeoisée, assagie, la Mustang avait perdu sa fougue. Pire, les modèles datant de 1986 à 1993, allaient inspirer la future Ford Escort. La Mustang devenait ... banale.
Il faudra attendre 1994 pour que la Mustang adopte un style radicalement différent, marquant les prémices d'un retour vers une bonne résolution : retrouver son âme de pur sang, incomparable, indomptable, magnifique. Plus en rondeur, la Mustang des années 90 est à ses débuts plutôt malmenée. Avec un design décrié car trop japonisant au goût de certains, la Mustang renouait néanmoins avec son passé. Prises d'air latérales factices et grille de calandre en nid d'abeille sur laquelle trône un cheval au gallot, la Mustang se délivre de ses chaînes de banalités. Après 1999, le design s'affirme et devient plus agressif. Pour finir, au retour aux sources tant attendu en 2005. La Mustang renaît de ses cendres. Jamais oubliée toujours plébiscitée, la sauvageonne made in US a su capturer l'essentiel : le cœur des amateurs de belles mécaniques.
Pourquoi chevaucher un modèle d'après 1994 ?
Les modèles 60/70/80
Vers quel type de modèle vous devez vous tourner pour trouver une bonne occasion ? Concernant les modèles 60/70, à moins d'être bricoleur et d'avoir un bas de laine bien rempli et taille XXL, passez votre chemin. Comme toutes les anciennes, les Mustang ne font pas exception et sont sujettes à la rouille. L'entretien doit alors être irréprochable et régulier. Une ancienne, c'est un achat passion qui ne relève pas uniquement de l'investissement financier mais aussi personnel. Aussi, si vous souhaitez tout de même acquérir une de ces merveilles des années 60/70, il faudra vous armer de patience et de votre chéquier. Pour un modèle en état, comptez dans les 10 000 €, à moins que vous ayez l'âme d'un restaurateur. Exit également les modèles de la fin des années 80. Fades par rapport au caractère fougueux de ses sœurs, ces modèles sont, de plus, difficiles à trouver dans l'hexagone.
Les modèles d'après 1994 : le compromis idéal.
Comment accéder au rêve sans risquer un ulcère du compte bancaire tout en acquérant une Mustang qui se respecte ? Conseil de Caradisiac : choisissez les modèles d’après 1994. Le constat est vite fait : à coup sûr, le meilleur compromis pour celui qui veut acquérir une américaine mythique utilisable au quotidien et surtout abordable. Pour un modèle d’après 1994, comptez un budget entre 10 000 € et 15 000 €, selon le kilométrage et les motorisations. N'ayez pas peur du nombre de kilomètres, les V8 et V6 sont réputés très fiables. Néanmoins préférez le V8 pour des sensations réellement à la hauteur, quitte à investir un peu plus. Si vous avez un budget un temps soit peu extensible, vous pourrez même faire l'acquisition d'un modèle récent d'après 2000.
Le dressage : à quoi faut-il s'attendre ?
N'espérez pas trouver de moteur diesel sur une Mustang. Une sportive, américaine qui plus est, n'adopte que de nobles motorisations. Son pedigree exceptionnel lui impose de se doter d'une mécanique digne de ce nom. Aussi, même si par le passé, la Mustang a connu les affres des moteurs 4 cylindres, la crise pétrolière de 1970 n'y étant pas étrangère, les modèles d'après 1994 se dotent uniquement d'un V6 ou d'un V8. Avec de tels blocs, attendez-vous à des performances ... musclées. La Mustang n'est pas un canasson, c'est un pure sang propulsant ses 1,5 tonnes (en moyenne, le poids oscillant entre 1390 et 1660 kilos suivant les versions) avec fougue. A cela ajoutez un couple gargantuesque et une sonorité envoûtante. Difficile de résister à l'appel des plaines sauvages dans ces conditions. Il vous appartiendra de choisir d'être cheveux au vent ou non. Pour les versions datant de 1994 à 1998, le V6 affiche plus de 140 ch et le V8, plus de 300 ch. Après 1999, le look s'affirme, plus agressif la motorisation l'est également avec un V8 pouvant atteindre les 390 ch pour le millésime 2003. Néanmoins, si vous êtes amateurs de sensations, nous vous conseillons d'opter pour une version V8, la version V6 trop sage se révèlera en revanche idéale pour les voyageurs au long cours.
Concernant le comportement, comme toutes les sportives qui se respectent, la Mustang est une propulsion sans concessions. Néanmoins, il est à redouter que l'efficacité routière soit moindre en comparaison d'une monture européenne. Les américaines étant plus conçues pour les Highways aux lignes droites interminables, que pour les petits lacets de nos routes de montagne. Cela se ressent également dans la boîte de vitesse qui peut se révéler lente et peu précise surtout en automatique. Préférez lui une boîte mécanique beaucoup plus adaptée au mode de conduite européen.
Malgré cela, les modèles des années 90 sont suffisamment récents pour offrir un agrément de conduite plus que convenable. Côté consommation, c'est là que le bas risque de blesser. V8 ou V6, n'espérez pas descendre en deçà des 10 litres au 100 kilomètres, à moins de descendre et de la pousser, vous serez plus souvent proche des 15 litres. Et oui, la belle marche au super, ce qui l'est moins pour le porte-monnaie. Toutefois, relativisez, de nos jours mieux vaut avoir une conduite coulée, les hommes en bleu de la gendarmerie ou de la police nationale ayant une indulgence de plus en plus limitée. Dans tous les cas le ronronnement sourd et chaleureux de cette américaine pleine de charme vous fera oublier ces quelques désagréments.
Paroles de passionnés
"Hier soir, j'ai essayé une Ford mustang gt 4.6l de 260 cv , d'un copain de ma classe et bien je fus sidéré par la puissance de cette voiture et les accélérations mais ce qui me laisse le plus rêveur, c'est le bruit du V8 en pleine accélération, ah ah ah j'en rêve encore, quel bruit"
Parole de détracteur
"Pour avoir conduit une Mustang V6 récente (modèle 2001), je te le déconseille : le bruit est sympa, mais ça avance pas, la boîte auto est lente, l'intérieur moyen... Et le confort spécial : les roues arrières ne sont pas indépendantes..."
A retenir : un achat passion abordable
L'achat d'une Mustang ce n'est pas seulement devenir propriétaire d'une banale voiture. C'est se mettre au volant d'un mythe qui après plus de 40 ans d'existence est toujours aussi présent et suscite toujours convoitise et admiration. Achat passion, vous pouvez également faire un achat raison, les deux ne sont pas incompatibles même pour ce type de véhicule.
Dans tous les cas, évitez d'importer vous-même le véhicule des US, les démarches d'homologations sont lourdes et rendent la transaction peu avantageuse. Restez dans l'hexagone, il vous en coûtera moins cher en frais de port. Amateurs ou détracteurs, une chose est sûre une Mustang ne peu laisser indifférent. Alors si vous ne voulez pas être comme Monsieur tout le monde, vous savez ce qu'il vous reste à faire...
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