Caradisiac était présent lors de la rencontre entre les pilotes de la Patrouille de France qui célébraient ses 60 ans, le Capitaine François Le Vot champion du monde de Voltige et l'équipe Signatech-Alpine engagée en ELMS. Le team de Philippe Sinault rééditait une visite inaugurée l'an dernier en espérant qu'elle porte autant chance qu'en 2013 puisqu’on se souvient que pour sa toute première participation, l'écurie a remporté le titre. Chez Renault, ce retour d'Alpine en compétition à travers l'engagement en ELMS a dépassé toutes les attentes en termes de retombées et on ne se cache pas pour dire qu'il va être difficile de rééditer la performance cette année.

Analyse et indiscrétions : en plein divorce, Alpine va-t-il décoller ?


Peu importe, pour Philippe Sinault, le lien noué avec la Patrouille de France dépasse le simple cadre de la communication. En effet, son frère aîné qui avait embrassé la carrière de pilote dans l'armée était reconnu comme un des tout meilleurs du pays et lorsqu'il était enfant, Philippe le suivait sur les différentes bases aériennes où il séjournait. Ce lien avec l'équipe des pilotes de la PdF, il espère le faire durer dans le temps, pour continuer à porter les valeurs d'une certaine excellence française parfaitement incarnée par les 2 entités, mais également parce que le souvenir de ce frère admiré disparu tragiquement en 1998 dans un accident d'avion est à ce moment précis, plus vif que jamais.


Analyse et indiscrétions : en plein divorce, Alpine va-t-il décoller ?

Fin de la séquence émotion et retour plus terre à terre sur la question Alpine qui nous intéresse ici. Philippe Sinault possède un contrat de 3 ans avec Alpine qui court jusqu'en 2016, date de la sortie du modèle de série. L'Alpine A450 cache en fait un moteur V8 Nissan et un châssis Oreca que l'équipe doit faire évoluer (en aérodynamique) pour le Mans en collaboration avec le constructeur varois. Les moyens mis à disposition pour l'équipe sont loin d'être énormes – on aime bien rappeler que Jean Rédélé n'a jamais ambitionné de gagner le Mans lors de la période « bleue » mais seulement sa classe ou l'indice de performance – et la volonté affichée l'an dernier de passer en WEC n'a pas pu se concrétiser. Du coup, l'équipe pourra au mieux, faire aussi bien en 2014 qu'en 2013, ce qui n'est pas une situation très confortable d'autant plus que les premiers essais du Paul Ricard ne se sont pas passés sans encombre (accrochage, programme réduit, découverte des nouveaux pneus pas optimale …). La première course de Silverstone dans 15 jours sera donc capitale pour situer le niveau du team dont les pilotes sont Oliver Webb, Nelson Panciatici et Paul-Loup Chatin.

Analyse et indiscrétions : en plein divorce, Alpine va-t-il décoller ?

La question de l'après 2016 ne comporte aucune réponse pour le moment. La voiture de série qui sortira à ce moment-là n'ayant pas le gabarit pour s'inscrire dans une des catégories GT (on parle du gabarit d'une Porsche Cayman), les prototypes d'Endurance resteront probablement la discipline choisie. Chez Alpine, on espère quand même voir quelques privés tenter l'aventure en compétition, avec la version de série, là aussi, comme à la grande époque.



Quant aux dernières rumeurs parlant de moteur Alpine en LMP2 en 2016, personne n'est au courant et on rappelle quand même que, pour l'instant, le projet Alpine est dans sa phase 100% dépenses pour 0 recette et qu'avant d'imaginer quoi que ce soit de nouveau dans le domaine, il faudra attendre que la commercialisation débute. Ce qui nous amène plutôt vers 2018-2020.


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Quelle est la situation d'Alpine ?


Analyse et indiscrétions : en plein divorce, Alpine va-t-il décoller ?

La séparation avec Caterham a été confirmée plus ou moins officiellement mais le silence radio reste de rigueur car les 2 parties sont entrées dans une phase délicate de négociation qui, d'un point de vue juridique, est logiquement compliquée. Comme c'est le cas pour toute séparation dira-t-on. La seule information à filtrer officiellement est celle qui garantit l'emploi des personnels de l'usine de Dieppe et la poursuite du programme de renaissance d'Alpine.


À Dieppe, les inquiétudes ont très vite été balayées dès que les rumeurs de séparations sont apparues et l'avenir du site se conjuguera avec la Clio RS mais aussi avec les Bluecar Bolloré qui seront produites ici lorsque les contrats qu'attend Bolloré seront signés. Finalement, la séparation avec Caterham est loin d'être vécue comme un écueil au développement de l'Alpine, bien au contraire. On peut difficilement imaginer que la séparation est le fait de Renault qui est allée chercher Caterham afin de de lisser les coûts d'étude et démarrer ce programme, ce qui constitue d'ailleurs la principale reconnaissance que l'on consent à Caterham puisque sans leur présence, le programme n'aurait jamais démarré. Non, le projet est si avancé dorénavant qu'il ira à son terme et, d'ailleurs, il y a fort à parier que Renault ne cherchera même pas à remplacer Caterham, soulagés qu'ils sont de ne pas avoir à transiger avec des gens un peu fantaisistes (personne n'a jamais parlé de produire des SUV à Dieppe !) qui, de toute évidence, sont en train de revoir leurs plans et leurs investissements dans l'automobile. Et puis, ce ne sont pas 70 ou 80 Caterham de moins à produire chaque année à Dieppe qui vont mettre le projet en péril, ni même le départ de Carlos Tavares d'ailleurs. L'incidence de cette démission surprise sur ce qui se passe actuellement est également une non-question en interne. Si, effectivement, c'est bien Tavares qui a initié le retour d'Alpine, le projet a été validé et signé par Carlos Ghosn qui avait donné de sa personne pour convaincre Caterham. Et le départ de l'ancien patron de Renault ayant eu lieu au mois d'août, chronologiquement, ça ne colle pas non plus.




Et l'Alpine de série ?

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L'Alpine dont quelques prototypes roulent déjà est toujours en cours de développement. Le design est finalisé à 90% mais les premiers tests cliniques n'ont pas été entièrement satisfaisants et la petite équipe de 5 ou 6 designers dirigée par Antony Villain – designer du Captur et de Clio IV – s'est remise au travail pour affiner le trait.


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Le départ de Caterham a aussi laissé planer quelques inquiétudes sur le prix définitif de l'auto mais s'il est encore trop tôt pour qu'un prix soit validé, on n'hésite pas à dire que l'Alfa Romeo 4C est drôlement chère … mais qu'elle est effectivement l'auto la plus proche sur le plan de la philosophie. L'Alpine ne pourra de toutes façons pas être proposée au même tarif (environ 50 000 euros) car elle ne disposera pas d'un châssis carbone. Par contre, une chose est sûre, la « Berlinette du futur » ne sera pas aussi radicale que les A110 l'étaient à leur époque, ni même que la 4C. Selon nos informations, contrairement à la 4C, elle sera équipée d'une direction assistée et offrira un certain confort malgré son statut de roadster sportif. Ce sera avant tout une voiture de route. Car n'oublions pas qu'Alpine doit séduire le plus grand nombre pour vendre et que la radicalité est rarement synonyme de gros volume de ventes. Pour être sûre d'atteindre les objectifs, l'auto sera proposée sur des marchés exotiques comme la Chine ou la Russie et même si le succès commercial conditionnera la suite, on veut croire pour l'instant qu'il ne serait pas raisonnable que cette voiture reste un one-shot. La renaissance de la marque ne peut pas être conditionnée à un seul modèle car même un échec relatif des ventes ne sera jamais de nature à mettre en péril Renault. Ce n'est tout de même pas une Clio.

Sous le capot (arrière), étant donné le concept choisi (prix/poids/puissance), il est peu probable que l'auto embarque un moteur d'une cylindrée supérieure à 1,8l, ce qui n'empêchera pas la puissance de tourner autour de 260/270 ch.


Désormais, le concept A110-50 a été remisé dans les hangars du Patrimoine de Renault pour que le public cesse d'assimiler ce concept anniversaire basé sur une Megane Trophy de course à la future Alpine qui n'aura absolument rien à voir. Hormis les opérations de communication sur des évènements dédiés aux autos de collection dans lesquelles on retrouvera les Alpine A110, nous ne devrions reparler d'Alpine – la moderne- qu'à partir de 2015. À ce jour, Renault n'aurait toujours pas pris de décision concernant la construction d'un concept-show car annonciateur qui pourrait apparaître courant 2015. Toutefois, le délai de fabrication d'un tel concept ne dépassant pas les 6 à 8 mois, la question devrait venir rapidement sur la table. Rendez-vous en 2015.


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