Pendant des années, la France a regretté l’absence de pilotes français en Formule 1. En 2012, les fans français de pilotes français sont aux anges : pas moins de trois de leurs représentants sont présents en F1 avec, pour au moins deux d’entre eux, des chances de se produire aux avant-postes.
Cette année, c’est au tour de l’Italie de pleurer : il n’y a plus – après l’éviction de Trulli de chez Caterham – de pilote italien sur les grilles de départ des GP de F1. On imagine qu’il en serait de même si, un jour, l’Allemagne perdait tout représentant en F1. C’est que les pays européens – historiquement associés au développement du sport automobile – ne supportent pas l’absence de « leurs représentants » en F1 et, plus généralement, au plus haut niveau du sport auto.
Mais le sport automobile a évolué et les réalités économiques avec. A moins que ce ne soit l’inverse… Alors que des pilotes asiatiques, moyen-orientaux, russes commencent à émerger au plus haut niveau du sport automobile mondial, le continent africain reste à l’écart, certes sans doute plus pour très longtemps tant l’Afrique évolue et sera Le continent du XXIè siècle.
Malheureusement, pendant ce temps-là, quelques talentueux pilotes africains restent sans doute sur le carreau ou continuent vaille que vaille à attendre leur chance.
Tout pilote talentueux est autant déterminé par son talent que par sa volonté de réussir. Sans doute les pilotes originaires du continent africain sont-ils parmi les plus motivés tant leur parcours nécessite sacrifices et efforts.
Nous avons eu l’occasion de rencontrer Christian Ebong (né en 1983 au Cameroun) et qui a quitté son pays à l’âge de 14 ans pour réaliser sa passion pour la course automobile. Christian Ebong a déjà participé à plusieurs championnats, du Touring Cup au championnat allemand de Seat Supercopa en passant par le championnat d’Europe 207 Spider Cup ou le WTCC. Mais aujourd’hui, compte tenu de ses résultats, il souhaite légitimement être aligné régulièrement en WTCC ou en endurance (ELMS, ALMS…) avec pour ligne de mire une participation aux 24 Heures du Mans. Seulement, les barrières sont d’abord financières. S’engager pour un meeting de WTCC revient à 40 000 euros minimum.
Ayant choisi de s’expatrier et de tout quitter pour vivre sa passion, on imagine Christian Ebong particulièrement motivé. Tel est le cas : « Je suis venu en France pour faire carrière dans le sport automobile. Depuis tout petit, en Afrique, je regardais les batailles d’Alain Prost et d’Ayrton Senna et j’étais très impressionné et passionné. Au Cameroun, quand je montais en voiture avec ma mère, je lui disais souvent qu’un jour je conduirai mieux qu’elle ainsi que les pilotes que je regardais à la télévision. Je suis fier d’être Camerounais et Français. Aux regards des gens, sur les compétitions, je me sens unique et fier. Je représente le Cameroun et la France, qui m’a accueilli, pour me donner la chance de représenter mes deux pays. Je travaille beaucoup mon physique et fais quatre heures de sport par jour pour être à 200 % pendant les compétitions. Je souhaite maintenant rouler dans une vraie voiture de course. Si on me donne ma chance – ici ou ailleurs – je n’hésiterai pas. »
Certes, il ne s’agit que d’un exemple mais on aimerait voir les décideurs du monde automobile et du monde du sport automobile en particulier se tourner vers le continent africain. Il est grand temps.
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