2018-2025: comment l'automobile va faire sa révolution (enquête vidéo)
L’automobile est aujourd’hui engagée dans une révolution qui s’articule autour de la connectivité, l’autonomie et l’électricité. De grands acteurs du secteur décryptent pour Caradisiac les enjeux de ce bouleversement des transports individuels.
Le paysage automobile aura presque entièrement changé d’ici 2025. Ce n’est pas Caradisiac qui le dit, mais les constructeurs et équipementiers qui multiplient les show-cars, prototypes et annonces sur ce thème depuis des mois. L’automobile de demain s’annonce donc de plus en plus autonome, électrique (partiellement ou totalement) et bien sûr connectée.
Des exemples ? Citons Audi qui, après avoir lancé une nouvelle A8 capable d’une autonomie de niveau 3 (sur 5) l’an dernier, s’apprête à commercialiser le SUV e-tron, un modèle électrique doté d’une autonomie de 500 km. Evoquons également BMW, qui clame haut et fort que « le futur est électrique », ou bien encore Mercedes qui explique opérer une mutation lui permettant de passer du statut de constructeur automobile à celui de fournisseur de services de mobilité. Une démarche qui répond aux inquiétudes de l’industrie automobile face aux nouveaux usages tels que l'autopartage, qui pourraient entraîner un déclin du marché de la voiture particulière. Certaines études prédisent une baisse de 30% de ce marché à l’horizon 2030.
Outre les trois constructeurs premium allemands, dont les orientations influencent directement celles de l’ensemble du secteur automobile, citons le cas de Renault, dont le concept EZ-GO dévoilé au dernier salon de Genève illustre la volonté du groupe « de commercialiser de nouvelles solutions de mobilité partagée associant l’autopartage, le covoiturage, les robots-véhicules et les services de mobilité à la demande. » Quant à Volvo, dont le patron Håkan Samuelsson vient d’être élu personnalité de l’année du monde automobile, il est l’un des constructeurs les plus engagés dans la voie de l’autonomisation et des motorisations électriques. Cela a valu à l’entreprise d’être distinguée par les Nations Unies pour sa stratégie d’électrification dans le dernier rapport du Pacte mondial, initiative d’engagement volontaire des entreprises en matière de responsabilité sociétale.
Bref, ça bouge ! « Le futur se construit sous nos yeux », résume ainsi Guillaume Devauchelle, Directeur de l’innovation de l’équipementier Valeo, entreprise qui fournit tous les constructeurs ou presque.
Quoique louable dans son principe, cette évolution vers des véhicules plus propres et plus sûrs pose aussi de nombreuses questions. A commencer par celle de la sécurité, comme on l’a vu récemment avec l’accident mortel impliquant une cycliste et un modèle autonome testé par Uber en Arizona, dont on ignore encore tous les tenants et aboutissants au moment de la mise en ligne de cet article. Chaque kilomètre accumulé rend l’intelligence artificielle plus sûre, puisque chaque nouvelle situation enrichit l’efficacité et la réactivité des algorithmes. Au-delà du caractère parfaitement intolérable de drames de ce type, on imagine mal qu’en résulte la remise en cause de projets technologiques visant justement l’amélioration de la sécurité routière. Rappelons qu’actuellement, 90% des accidents mortels sont la conséquence d’erreurs humaines.
D’un point de vue écologique, la voiture électrique n’est pas non plus le parangon de vertu qu’elle prétend être: une grande part de l’électricité mondiale est produite par de polluantes centrales à charbon, et les conditions d’extraction des métaux rares nécessaires à la fabrication des batteries, en Chine notamment, n’a rien d’écologique. Non que cela rende le moteur thermique plus propre par effet de miroir, mais il est important de placer les éléments en perspective.
On le voit, il n’existe pas - ou pas encore - de solution miracle en matière de transports individuels. Seule certitude, le mouvement qui mène vers l’automobile autonome et électrique (les deux solutions technologiques se complétant à merveille et étant appelées à s’imposer de concert) est engagé et apparaît irréversible. D’après un sondage publié début janvier par l’Observatoire Cetelem, 71% des automobilistes dans le monde pensent que la voiture 100% autonome sera une réalité d’ici 10 ans. Au rythme où évoluent les choses, on aurait même envie de rajouter : dix ans au plus tard.
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