Yamaha 535 Virago : un custom musical
Il est 10h30, pas un nuage pour assombrir le grand soleil de ce mardi de vacances. Nous avons décidé, ma chérie, un pote et moi d'aller faire une petite balade pour découvrir la presqu'île de Quiberon. Ma moto étant rester dans son garage c'est en SDS sur la 1000 RSV que je commence la balade. Mais au milieu du trajet, la position quelque peu radicale du RSV a raison de mes jambes, une pause s'impose.
C'est alors que mon amie me propose de prendre sa moto pour me reposer les jambes mais surtout pour me faire essayer son Virago. Je saute sur cette occasion unique pour essayer pour la première fois un custom. Yamaha a décliné son custom en 3 modèles : un 125, un 535 et un 1100. C'est sur le 535 que j'ai la chance de pouvoir rouler.
La pause terminée, je me fais donner les consignes pour conduire cette machine toute brillante. On m'explique que le frein avant avec son simple disque n'est pas des plus efficaces. De même, il me faudra anticiper les dépassements. Le bicylindre en V de 535 cc, développe 41 ch. Le couple de 4.8 m.kg est présent dès 6000 tours.
Je me mets donc en selle et jauge la position ainsi que le tableau de bord. Guidon large et les pieds devant voilà qui surprend quand on a pas l'habitude. Le tableau de bord est minimaliste : un compteur de vitesse et quelques voyants ainsi qu'un compteur kilométrique. Je recherche la clef pour démarrer mais peine perdue, je ne trouve pas le neiman. A l'aide !!! En fait, il faut mettre le contact qui se trouve sous la selle puis actionner le démarreur. La selle justement est super confortable. Un vrai petit canapé. Ca change des strapontins des dernières hypersports.
La sonorité du bicylindre est très agréable. Il est temps de repartir vers la mer. J'enclenche la première après avoir cherché un peu le sélecteur. Il est placé loin devant. C'est parti, il me faut maintenant poser mon 2e pied sur le cale pied de droite. C'est assez surprenant. Les 2 pieds devant comme cela donne une position vraiment confortable voir idéale (surtout quand on redescend de la selle passager d'un RSV). Les premiers kilomètres se font tranquillement. La boite claque sur tous les rapports. Il n'est pas rare de voir cela sur les Yamaha mais là, le claquement est très important. Dommage parce que la transmission par cardan ne donne aucun à coup. Un vrai plaisir.
Arrive le premier rond point. Je me rappelle les consignes d'anticipation du freinage. C'est pour cela que 200 m avant le « céder le passage », j'empoigne le levier. Et là, c'est le drame, ça ne freine pas du tout. Il faut tirer comme un fou sur le levier pour que la moto daigne s'arrêter. Et pour arriver à ses fins, il ne faut pas hésiter à utiliser le frein arrière à outrance qui est presque plus efficace que son homologue de la roue avant.
C'est en ressortant du rond point et après avoir apprécié le piètre freinage que je me décide à tester le moteur. Le bicylindre reprend très bas et sans trop d'à coup. L'allonge est correct mais de toute façon, ce n'est pas du tout ce que l'on recherche avec ce type de moto. Un peu de couple pour bien relancer et rouler tranquillement. Le moteur est vraiment sympa et permet de bonne petite relance. Par contre, j'ai eu un petit souci avec l'accélérateur : quand je tournais la poignée, j'avais une coupure des gaz puis ça repartait en ouvrant un peu plus. Très pénible puisque cette coupure intervient toujours au même niveau sur la rotation de la poignée. Et cela correspond tout juste au filet de gaz. C'est fatiguant quand on remonte les files de voitures par exemple. Je ne sais pas si toutes les viragos sont comme cela mais c'est un gros défaut de celui qui m'a été prêté.
Les routes empruntées pendant cet essai ne m'ont pas permis de tester avec sérieux la partie cycle. Les seuls virages que j'ai pu faire ont été les ronds points. La moto tourne sans trop de difficulté mais sans être d'une grande vivacité. Le grand angle de chasse cher au custom explique cela. Par contre, les suspensions travaillent bien et corrigent tous les aléas de la route. Et si par malheur, une grosse bosse prenait à défaut l'amortissement, la souplesse de la selle ferait le travail.
Tout cela en fait une moto vraiment confortable et agréable pour les balades. Les grandes distances n'auront jamais raison de votre fessier. La position des jambes est elle aussi impeccable. Mes grands pieds m'ont tout de même obligé à les écarter pour ne pas appuyer sur les sélecteurs. Rockeur staïle assuré.
En conclusion, ce custom aux diapasons est donc une moto idéale pour la balade mais aussi pour les plus longs trajets. Son agréable moteur vous apporte un bon agrément de conduite. Souplesse grâce au cardan et le bicylindre offre de franches reprises. La partie cycle apporte aussi son lot de confort grâce à une suspension sans faille qui avale sans broncher toutes les irrégularités de la route. Pour finir, il reste que le freinage est vraiment délicat à gérer. Une anticipation de tous les instants est primordiale. C'est dommage et limite dangereux d'avoir aussi peu de frein surtout quand l'arrière se révèle plus puissant que l'avant.
Dernier point très positif. Ce 535 virago est très adapté aux petits gabarits. La selle est bien entendu basse ce qui permet de bien avoir les 2 pieds par terre. Malgré ses 220 kg, les manœuvres à l'arrêt sont facilitées par un centre de gravité placé très bas. Les amorces de chutes à l'arrêt seront ainsi bien vite et facilement rattrapées ce qui ne serait pas le cas avec une moto de même poids dont le centre de gravité serait plus haut. Un point important dans le choix de sa moto.
La catégorie custom que je ne connaissais pas, se révèle très adaptée pour les balades tranquilles. On prend le temps de regarder le paysage, de profiter des alentours. Cela change complètement la façon de piloter. Là, pas d'attaque à outrance, pas besoin de faire crier le moteur pour rouler bref, un vrai plaisir. C'est vraiment une autre façon de rouler à moto qui est très agréable et sympathique.
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