Voiture je t'aime, un peu, beaucoup, obligatoirement...
Les Français sont prêts à laisser davantage leur voiture au garage pour leurs déplacements réguliers. Mais comment faire sans, notamment en zones rurales et périurbaines ? Zoom sur un Paradoxe.

La voiture oui, mais moins souvent. Si l’automobile demeure le moyen de locomotion préféré des Français, 56 % des conducteurs ont le sentiment de trop utiliser leur véhicule personnel, révèle le 5e Baromètre Macif-Vedecom.
En pratique, nombre d’automobilistes (25 %) renoncent parfois à certains déplacements habituels en voiture. Essentiellement pour des raisons pratiques (difficultés de stationnement 53 % et conditions de circulation 43 %) et des considérations budgétaires (40 %). La fatigue (31 %) et le manque d’envie de conduire (28 %) apparaissent également comme facteurs de renoncement à l’auto. L’enquête ne dit pas si ces deux derniers arguments découlent ou non des difficultés (circulation & stationnement) précitées précédemment. Il n’empêche ! L’enquête révèle en filigrane une aspiration à une utilisation plus rationnelle de la voiture.

Manque d'alternatives à la voiture
Pour leurs déplacements, 22 % des interrogés souhaiteraient utiliser plus souvent les transports en commun. Un chiffre en légère baisse par rapport 2024 (24 %) sans doute parce que l’aspiration des Français à faire évoluer leurs pratiques de mobilité se heurte à des freins pratiques.
“En matière de mobilité, les Français sont soumis à de véritables injonctions paradoxales : ils manifestent la volonté de changer leurs pratiques, mais se heurtent à une absence d’alternative à la voiture individuelle”, souligne Nicolas Marescaux, Directeur adjoint Réponses Besoins Sociétaires & Innovation Macif. “Cette réalité est particulièrement frappante dans les zones rurales et périurbaines, dépourvues de solutions de transport en commun. ”
Une irréductible fracture territoriale
Comme lors des enquêtes précédentes, les habitants des zones rurales et périurbaines apparaissent comme les plus impactés par le manque d'alternatives à la voiture. 74 % déclarent ne pas avoir le choix dans leur mode de déplacement. Certaines destinations clés pour le quotidien restent difficilement accessibles, notamment les services administratifs (43 %), les établissements culturels et de loisirs (40,1 %), mais aussi les services de santé (34,1 %).
Dans ces territoires, “les innovations technologiques comme le déploiement de navettes automatisées partagées peuvent apporter des réponses et réduire les fractures territoriales et sociales”, explique Nicolas Marescaux. 65 % des répondants trouvent l’idée d’un déploiement d’une navette automatisée dans leur commune utile.
Certaines initiatives, comme le dispositif RIMA (Réseau Inclusif de Mobilité Automatisée), actuellement testé dans le territoire rural Crest-Val de Drôme (26) met en service, de manière expérimentale, une navette automatisée sur un parcours non desservi par les transports en commun. Aux côtés les lignes de covoiturages cela permet de développer le maillage territorial. Un travail à long terme pour lutter contre les zones blanches de mobilité en milieu rural. En attendant nombre de Français continuent de compter sur leur automobile pour leurs déplacements réguliers.
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