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Une ville entière suspendue à l'avenir de Renault en Russie

Dans Economie / Politique / Industrie

Olivier Cottrel

Suite à l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes et les sanctions internationales qui s’ensuivirent, c’est toute une ville qui retient son souffle et se sait en sursis. Largement dépendante de l’usine automobile d’AvtoVAZ, appartenant au groupe Renault, et qui produit les Lada, Renault et Dacia pour le marché local, la ville russe de Togliatti est au bord du chaos.

Une ville entière suspendue à l'avenir de Renault en Russie

Ville-usine située à 1 100 km au sud-est de Moscou, Togliatti est souvent surnommée la « Detroit russe ». Une cité entièrement dépendante de son usine automobile depuis sa création à l’époque de l’Union Soviétique à la fin des années 1960, quand Fiat a installé son usine. Une influence italienne a qui l’on doit également le nom de la ville, nommée ainsi en l’honneur du communiste italien Palmiro Togliatti.

Si la ville a subi de plein fouet la fin de l’URSS dans les années 1990, et ses terribles conséquences pour tout le peuple russe, l’arrivée de Renault en 2010 a redonné un peu d’espoir au bassin économique de Togliatti. Toute la ville vit ainsi au rythme de l’usine AvtoVAZ, propriété du groupe Renault à 68 % (le reste appartenant à l’Etat russe), et qui fabrique les Lada, Renault et Dacia vendues sur le marché russe.

Malheureusement, l’offensive de Vladimir Poutine et son armée en Ukraine, est venue bouleverser les habitudes et assombrir les perspectives d’avenir à court terme des habitants de Togliatti. Assommée par les sanctions financières internationales, l’économie russe est en difficulté. Une situation aggravée par le départ de nombreuses sociétés internationales du sol russe, laissant le peuple dans l’incertitude la plus complète.

Pour l’usine AvtoVAZ, les sanctions ne permettent plus d’approvisionner en pièces et équipements les chaînes de production. Au chômage technique, les ouvriers et ouvrières russes ont aussi vu leurs salaires fondre, certains d’entre eux ne touchent même plus qu’une centaine d’euros par mois.

Alors que Renault est toujours en pleine réflexion sur l’avenir d’AvtoVAZ au sein du groupe, les près de 40 000 employés russes de l’usine de Togliatti se sentent désemparés et abandonnés à leur sort, chaque jour qui passe étant un peu plus difficile.

En attendant, on leur demande de prendre leurs vacances d’été en avril.

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