Une entreprise sur cinq ignore le bilan carbone de sa flotte
Selon l’étude European Fleet Emission Monitor d’Alphabet plus de 20 % des entreprises ignorent l’empreinte carbone de leur parc de véhicules. Et plus de la moitié ne remplissent pas les conditions édictées par la directive européenne concernant le développement durable des entreprises.
Depuis le 1er janvier 2024, toutes les grandes entreprises (+ de 500 salariés) cotées en Bourse sont soumises à la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD). Celle-ci fixe des normes et des obligations de reporting notamment en matière environnementale Or, selon l’étude d’Alphabet¹ 56 % des entreprises ne s'inscrivent pas dans le dispositif CSRD en termes de transformation durable de leur flotte. « Un nombre important de gestionnaires de flotte se disent peu au fait de la directive européenne sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) ou la jugent non pertinente pour leurs plans de développement durable. » explique Markus Deusing, P.-D.G. d'Alphabet International. Or, dans le cadre du CSRD, les entreprises sont désormais obligées de communiquer sur leur progression en matière de développement durable. D’ici 2 ans, toutes les entreprises cotées en Bourses, y compris les PME, soit près de 50 000 sociétés, auront l’obligation de se soumettre à la CSRD. « Nombre d'entre elles sous-estiment encore les efforts considérables nécessaires pour minimiser les émissions de CO2 et avancer dans leur processus d’électrification », renchérit Markus Deusing. Au-delà des actions concrètes à mettre en place, certaines entreprises ne connaissent toujours pas l’impact environnemental de leur flotte automobile.
Méconnaissance des émissions de CO2
D’après l’enquête, 22 % des entreprises européennes ne connaissent toujours pas le niveau d’émissions de CO2 de leur parc de véhicules. D’aucuns pourraient rétorquer que la grande majorité des entreprises (78 %) calculent et connaissent finalement leur taux d’émissions de CO2. Oui mais le problème vient que le nombre de sociétés n’ayant aucune idée des émissions de leur flotte automobile est en hausse de 5 % par rapport à la précédente étude de 2023. Une inflexion dans l’engagement des entreprises en faveur d’une mobilité durable ? Et parmi les gestionnaires de flottes qui suivent les émissions de leur parc, 31 % utilisent des outils numériques d’analyses, 24 % s’en remettent aux données constructeurs, alors qu’une majorité (44,6 %) se base sur leurs propres calculs liés la consommation de carburants. La part des sociétés (42 %) qui surveillent leurs objectifs en matière d'émissions a augmenté de 5 % par rapport à 2023, mais globalement, les actions mises en œuvre semblent insuffisantes et pourraient être davantage rationalisées. Seulement un peu plus de la moitié des entreprises (52 %) ont fixé des objectifs spécifiques de durabilité. Entre les bonnes intentions et le passage à l’acte le chemin est parfois long. Notamment en matière d’électrification. 62 % des entreprises pensent que leur flotte peut devenir entièrement électrique à l'avenir, soit 7 points de moins qu’en 2023. Pourquoi un tel fléchissement ? 44 % des gestionnaires de flotte interrogés se disent mal ou assez peu informés sur les questions liées à l'e-mobilité. L'infrastructure de recharge et l'autonomie supposée insuffisante des véhicules constituent toujours des obstacles au choix de véhicules électriques. Les entreprises sous-estiment la complexité du processus de mutation vers l’e-mobilité. Il n’est pourtant plus question de tergiverser. Comme le souligne Alphabet en introduction de son étude « le pacte vert de l'Union européenne (UE) a établi une trajectoire définitive en vue de parvenir à la neutralité climatique d'ici 2050, en fixant de nouvelles obligations pour les entreprises. D'ici 2026, toutes seront tenues de rendre publiquement compte de leurs efforts de durabilité et de mettre en œuvre des réductions de leurs émissions de CO2. » L’échéance se rapproche à grande vitesse.
1 Moniteur européen des émissions de flotte (EFEM). Enquête auprès de 1 000 entrepreneurs dans 12 pays européens.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération