Une chouette berline sportive pour presque rien : la Skoda Octavia RS I
En 2001, l’Octavia, la RS récupère le fameux 1,8 l turbo 20 soupapes du Groupe Volkswagen, qui lui confère des performances sportives. Et toujours à prix discount ! Malgré tout bien rare, l’Octavia I RS demeure pourtant très abordable : dès 3 000 €.
Renault et Vokswagen ont été au coude à coude pour racheter Skoda après la chute du mur de Berlin. Finalement, c’est la marque allemande qui l’a emporté en 1991, répandant ensuite sa technologie au sein du constructeur tchèque. Avec un certain succès : s’offrir un peu de Volkswagen, dont l’image est alors très forte, à prix plancher, ça fonctionne.
Mais celle qui va mettre Skoda sur orbite, c’est l’Octavia deuxième du nom (la première date de 1959), présentée en fin 1996 au salon de Paris. Elle bénéficie des dernières avancées du groupe allemand : moteurs TDI et surtout plate-forme PQ34 inaugurée quelques mois auparavant par l’Audi A3… La Golf n'a pas encore droit à cette dernière !
Comme les prix demeurent très attractifs malgré une qualité de fabrication sérieuse, la Skoda remporte vite un vif succès. Certes, son tableau de bord n’est pas très esthétique, mais il change dès 1998, cependant que la gamme se développe, accueillant par exemple un break en 1997. Fin 2000, la Skoda se voit légèrement remaniée (feux, boucliers) et accueille une version sportive : la RS.
Celle-ci récupère le 1,8 l turbo à 20 soupapes déjà vu ailleurs au sein du Groupe Volkswagen, notamment dans l’Audi TT, ici dans sa version 180 ch. Il n’est ici attelé qu’à une boîte 5 manuelle (la Seat León, sœur technique, a droit à 6 rapports) mais la suspension est adaptée (ressorts durcis, assiette abaissée de 15 mm) alors que les disques de frein grandissent.
Grâce par ailleurs à un excellent Cx (0.29) permis par son kit carrosserie spécifique, la Skoda Octavia RS pointe à 235 km/h, pour un 0 à 100 km/h annoncé en 7,9 s. Plutôt intéressant ! L’équipement est riche : sellerie sport mixte cuir/tissu chauffante à l’avant, 4 vitres électriques, clim, ABS, antipatinage, accoudoir central avant, jantes alliage de 16… Le tout pour 160 972 F, soit 35 500 € actuels selon l’Insee, voire 1 500 F de moins que pour une VW Passat Sport 150 ch par exemple.
A 163 989 F, la RS Pack Sport ajoute l’ESP, les projecteurs au xénon, la régulation électronique de la clim et la peinture métal. Bien plus intéressante, cette dernière restera la seule au programme, mais la France n’aura pas droit au break. La fabrication de la Skoda Octavia RS cesse fin 2004 quand apparaît la nouvelle Octavia, sur base VW Golf V. 17 600 unités en ont été fabriquées, sur 1,5 million d’Octavia, soit un score encourageant qui incitera Skoda à reconduire cette déclinaison.
Combien ça coûte ?
On trouve des Octavia RS en très bon état mais fortement kilométrées (250 000 km) dès 3 000 €. A 5 000 €, on peut dégotter une belle auto de 150 000 km, alors qu’on comptera 10 000 € pour passer sous les 100 000 km… Si on trouve un tel exemplaire.
Quelle version choisir ?
Vu la différence de prix inexistante, autant prendre une Pack Sport. Cela dit, vu la faiblesse de l’offre, on prend d’abord ce que l’on trouve !
Les versions collector
Ce sont, comme toujours, les exemplaires en parfait état et faiblement kilométrés. Des licornes en somme...
Que surveiller ?
Comme elle bénéficie d’éléments mécaniques qui ont déjà fait leurs preuves, la Skoda Octavia RS se montre d’une très grande endurance, nombre d’exemplaires ayant passé les 400 000 km avec leur motorisation d’origine. Evidemment, cela impose un entretien respectueux (courroie de distribution changée tous les 5 ans ou 120 000 km maxi), des vidanges régulières du moteur et de la boîte ainsi que, naturellement, une résistance à toute préparation sauvage.
Les bobines demeurent toutefois un point faible, tout comme le débitmètre d’air. La fermeture centralisée est aussi une cause de tracas, tout comme les vitres électriques. Rien de bien grave. Vu l’âge des autos, on surveillera les traces de corrosion. S’agissant d’une sportive, l’examen des trains roulants est primordial, tout comme celui des factures d’entretien.
Sur la route
J’ai pu prendre les commandes de l’Octavia RS du musée Skoda. Datant de 2001, elle a servi à l’homologation d’une série limitée à 100 exemplaires, célébrant les 100 ans de la marque tchèque en compétition. Jamais vendue en France, elle correspond à notre RS Pack Sport, à la décoration près. A bord, l’ambiance est un peu austère, mais la finition se révèle solide et les matériaux bien choisis. Surtout, l’ergonomie demeure simple ! Bien installé dans un siège confortable, on profite d’une position de conduite impeccable.
Le moteur, bien insonorisé et doux, se révèle souple mais un peu amorphe avant 2 000 tr/min : typique des turbocompressés de cette époque ! Ensuite, il devient juteux, administrant des accélérations et reprises réjouissantes, mais il ne sert à rien de passer les 6 000 tr/min. Cela laisse une bonne plage d’utilisation, tant mieux car la boîte, certes bien étagée et plutôt plaisante à manier, ne compte que 5 rapports.
Surprise, le châssis est à la hauteur. Plutôt souple, l’amortissement permet à la Skoda de bien encaisser les aspérités, donc de préserver le confort et l’efficacité en usage courant, voire dynamique. La direction, hydraulique, communique convenablement et commande un train avant relativement précis. L’adhérence, importante, favorise un comportement routier plutôt sain et efficace, en tout cas homogène. On n’a pas affaire à un scalpel à la sauce Renault RS ni une malléabilité façon Peugeot 306, mais la Skoda se révèle moins inerte qu’une Golf IV GTI. Et comme elle profite d’une bonne insonorisation, elle se plie parfaitement à un usage familial sur long trajet. Enfin, à 8,5 l/100 km, la consommation reste très acceptable.
L’alternative newtimer*
Skoda Octavia RS mk 2 (2005 – 2012)
Si la première Octavia devançait la Golf contemporaine par sa technologie, la seconde se situe dans son sillage. Ainsi, la RS de deuxième génération récupère la plateforme PQ35 (à essieu arrière multibras) et le moteur 2,0 l TFSI 200 ch de la Golf V GTI. Cela lui confère d’excellentes performances (240 km/h au maxi) et un comportement routier efficace, le tout pour un prix toujours attractif.
Par ailleurs, cette RS a droit à une carrosserie break (dite Combi) en France, en plus de la berline, en plus d’un diesel TDI 170 ch à injecteurs pompes dès 2007. Eh oui, c’était la mode… En 2008, la tchèque bénéficie d’un restylage qui apporte une face avant revue et des moteurs inédits. Le 2,0 l TFSI change de génération (il se code EA888 désormais) et troque la courroie contre une chaîne de distribution, tandis que le diesel adopte une rampe commune. Par ailleurs, la boîte DSG est enfin proposée. La Skoda Octavia RS II disparaît en 2012. A partir de 6 000 €.
Skoda Octavia RS (2001), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 781 cm3
- Alimentation : injection, turbo
- Suspension : jambes McPherson, triangles, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AV), essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 180 ch à 5 500 tr/min
- Couple : 235 Nm à 1 950 tr/min
- Poids : 1 325 kg
- Vitesse maxi : 235 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,9 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des Skoda Octavia RS d'occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale.
* Les newtimers sont des véhicules iconiques ou sportifs plus récents que les youngtimers, mais dont la valeur monte. Plus fiables et faciles à utiliser au quotidien, ils doivent leur essor à des caractéristiques techniques souvent disparues, comme de gros moteurs atmosphériques.
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