Un collector de poche qui miaule et rugit
Préparée par Gazoo Racing, la Toyota Yaris GRMN bénéficie d'un châssis très affûté et d'un puissant moteur à compresseur. Produite en série limitée, cette citadine de sport a tout d'un super-collector, sans pour autant coûter très cher : dès 25 000 €.
Les collectionnables sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
La fin d'une époque. Les petites citadines de course, légères et abordables, ça n'existe plus en neuf. La chasse au CO2 est passée par là ! Aussi, ces mini-bombes puissantes et dotées d'un châssis au petits oignons sont-elles très recherchées. Et parmi elles, la Toyota Yarims GRMN occupe une place de choix. En effet, elle est l'une des rares à recevoir un compresseur et surtout, ses liaisons au sol ont été mises au point par Gazoo Racing, le département course du constructeur japonais. De surcroît, cette Yaris bénéfice d'un différentiel Torsen. Mais ce qui achève d'en faire un méga-collector, c'est sa rareté : 400 unités vendues en Europe, dont apparemment 20 seulement en France.
Success-story nippo-française, la Toyota Yaris se signale par son packaging très intelligent. Plus compacte que ses rivales, elle demeure tout aussi spacieuse, mais se révèle aussi plus légère. Ce, sans sacrifier la sécurité passive ! Fabriquée en France, à Onnaing, peu de temps après son apparition en 1998, elle demeure raisonnable par ses tarifs : la recette d’un succès ! Dès 2000, elle se décline en variante sportive TS, déclinaison qui a été reconduite sur sa 2e génération, révélée en 2005.
Et la 3e, dévoilée en Europe au salon de Genève 2011 ? Etrangement, elle s’en passera, mais c’est reculer pour mieux sauter. En effet, à l’occasion de son léger restylage exposé au salon de Genève 2017, elle bénéficie d’une évolution non pas simplement épicée comme les précédentes TS mais carrément inspirée de la compétition. Toyota engage sa Yaris en rallye, via sa structure dédiée Gazoo Racing, et tient à ce que cela se sache. D’où une version de route incroyablement préparée.
Dénommée GRMN, pour Gazoo Racing Master of Nürburgring (l’humilité ? pourquoi faire ?), elle récupère rien moins que le 4-cylindres 1,8 l 2ZR-FE, fabriqué par Toyota UK pour équiper les… Lotus Elise et Exige. A Hethel, il bénéficie d’une étonnante cure de vitamines, recevant de gros injecteurs de V6 2GR-FE et surtout un compresseur Magnusson-Eaton. S’intégrant au collecteur d’admission, ce dernier souffle à 1,8 bar, de sorte que le moteur développe quelque 212 ch à 6 800 tr/min, pour un couple maxi important de 250 Nm, certes un peu haut perché à 4 800 tr/min. De plus, la Yaris GRMN contient efficacement son poids : 1 135 kg !
Conséquence, cette citadine dotée uniquement d’une boîte 6 manuelle accélère fort, atteignant les 100 km/h en 6,4 s et franchissant les 1 000 m en 26,5 s. Pas mal pour une petite traction ! Enfin, simple… La GRMN reçoit tout de même un différentiel à glissement limité Torsen. De plus, elle bénéficie de trains roulants affûtés : ressorts courts abaissant la caisse de 24 mm, amortisseurs Sachs Performance et barre antiroulis épaissies.
Le tout se complète d’une barre anti-rapprochement avant et de grands disques de freins rainurés (275 mm à l’avant), pincés par des étriers à 4 pistons Advics, visibles derrière des jantes BBS allégées chaussées de pneus Bridgestone Potenza RE050A en 205/45 par 17.
Dans l’habitacle, on note l’arrivée de sièges baquets, qui n’excluent pas une dotation riche (clim, GPS), alors qu’à l’extérieur, on n’a pas fait dans la discrétion. Grand aileron arrière, boucliers spécifiques, bandes colorées… Le prix ? A 30 700 €, la Toyota Yaris GRMN est un peu plus chère que la Peugeot 208 GTI by Peugeot Sport, mais voilà, ses 170 g/km lui valent un malus de 6 300 €. Cela porte la facture à 37 000 € (soit 42 200 € selon l’Insee), mais quelle importance ?
Car, cette Yaris un peu spéciale ne sera produite qu’à 600 unités, dont 400 pour l’Europe et 20 pour la France, dont tous seront vendus dès l’arrivée sur le marché en 2018. En 2020, la Yaris GR, de 4e génération, poussera le bouchon bien plus loin, mais ceci est une autre histoire (passionnante).
Combien ça coûte ?
En Allemagne, on trouve des Yaris GRMN dès 22 000 € avec 30 000 km au compteur. Pourquoi pas, si on est prêt à endurer la procédure d’importation et capable de s’assurer que la voiture n’a pas trop été utilisée sur circuit. En France, on en voit à 25 000 € qui totalisent 45 000 km sans avoir apparemment été maltraitées. Difficile de trouver moins cher car la Yaris est encore trop récente et surtout trop radicale pour avoir beaucoup roulé.
Quelle version choisir ?
La blanche… ou la blanche ? Facile, il n’y a qu’une seule version. Privilégiez les autos dûment entretenues et dotées de leur historique.
Les versions collector
Toutes, dès qu’elles se présentent en parfait état d’origine.
Que surveiller ?
Encore récente et ayant bénéficié d’une garantie de trois ans (que l'on peut prolonger), la Yaris GRMN a vu ses éventuels ennuis pris en charge par le constructeur. Et ses ennuis, quels sont-ils ? Surtout quelques pétouilles électroniques dans l’habitacle, qu’on peut résoudre en débranchant et rebranchant la batterie. Le moteur est connu chez Lotus, où l’on apprécie sa robustesse : rien à craindre si l’entretien est suivi.
Ensuite, étant une sportive, la Yaris GRMN a pu avoir été maltraitée, donc on surveillera l’état des jantes, des freins, des bras de suspension et des arbres de transmission.
Sur la route
C’est amusant de voir à quel point la Yaris ressemble à une Peugeot 208 de 1ere génération. A moins que ce ne soit l’inverse ! En revanche, dans l’habitacle, la Toyota apparaît bien plus conventionnelle. On s’en réjouirait si on pouvait ajuster le siège et le volant autant qu’on le voudrait. Conséquence, la position de conduite est trop haute. Dommage, car le baquet présente un maintien impeccable.
Le moteur n’a pas le punch à bas régime de celui de la 208 GTI BPS. Au contraire, il s’exprime dans les tours, et adore atteindre les 7 000 tr/min, dans un tempérament plus atmo que suralimenté, même si on entend le miaulement du compresseur : voilà qui lui confère un caractère très particulier et tout à fait plaisant ! Surtout que la boîte, très rapide, à l’étagement court et resserré lui convient idéalement. On prend plaisir à cravacher cette mécanique rageuse, mais le châssis ?
Tout va bien, merci. La Yaris n’est pas aussi radicale que sa rivale sochalienne mais présente tout de même un excellent compromis. Elle est ferme mais pas inconfortable, rigoureuse mais malléable quand on joue de l’accélérateur en appui, et surtout se relance très efficacement en sortie de virage grâce au Torsen. On sent juste assez son action dans le volant pour savoir qu’il est là, et on s’amuse à chercher les limites de cette Toy’ très agile et alerte sans arrière-pensée. Quant au freinage, il est redoutable de puissance et d’endurance. Les joies surannées d’une voiture légère en somme ! La consommation ? On aura du mal à tomber sous les 9 l/100 km en jouant un peu.
L’alternative youngtimer
Présentée en 2001, la Toyota Corolla de 9e génération s’inspire ouvertement de l’Audi A3 par son aspect qualitatif. En revanche, dans sa version sportive TS, lancée en 2002, la japonaise conserve une mécanique atmosphérique. Codé 2ZZ GE, son 1,8 l à distribution variable développe quelque 192 ch à 7 800 tr/min : un moteur qui ne demande qu’à être cravaché ! Avec son poids raisonnable de 1 210 kg, la Corolla TS propose des performances intéressantes : 0 à 100 km/h en 7,7 s, et 225 km/h en pointe. Le tout, avec une fiabilité métronomique. Restylée en 2004, la japonaise finit sa carrière en 2006. Attention, sa cote monte : 9 000 € pour un bel exemplaire ne demandant pas de travaux. Ce qui reste raisonnable !
Toyota Yaris GRMN (2018) : la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 798 cm3
- Alimentation : Injection et compresseur
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, traction, différentiel Torsen
- Puissance : 212 ch à 6 800 tr/min
- Couple : 250 Nm à 4 800 tr/min
- Poids : 1 135 kg
- Vitesse maxi : 230 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 6,4 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Toyota Yaris GRMN, rendez-vous sur La Centrale.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération