2. Sur la route, l'Ultraviolette F77 Mach 2 est l'une des meilleures motos électriques équivalent 125 cm3

L'accès est plutôt facile, y compris pour le motard court sur pattes tel que votre serviteur avec une hauteur de selle de 80 mm. Scindée en deux parties, elle mériterait d'être un peu moins ferme, mais son dessin a le mérite de soigner le séant (coucou BMW CE-04). De son côté, le passager dispose si besoin de poignées qui sont dissimulées dans la partie inférieure de la selle. Cette dernière peut aussi être enlevée, mais l'espace disponible permet tout juste de loger quelques papiers qu'on aura soigneusement pliés. En clair, vous ne l'ouvrirez jamais.
La position de conduite est typique des roadsters sportifs avec le buste légèrement penché vers l'avant. Le guidon est légèrement remonté pour limiter les appuis sur les poignets et offrir un confort suffisant au quotidien. Dotés d'un design travaillé et raccord avec la moto, les rétroviseurs sont d’un seul tenant. Ils offrent une bonne visibilité arrière et ne gênent pas trop dans les manœuvres interfiles.

Dès les premiers tours de roues, on comprend qu'elle en a dans le ventre cette F77 Mach. Elle est équipée d'un moteur électrique synchrone à aimant permanent, qui délivre une puissance de 9,5 kW, soit bien dans la limite des motos légères d'une cylindrée maximale de 125 cm³ qui est fixée à 11 kW. Oui, mais, avec son look de sportive et un nom pareil, le constructeur n'a pas hésité à proposer un pic de puissance impressionnant de 30 kW en activant le mode "Balistic". Dès lors, ne vous étonnez pas à la voir mettre une véritable claque à la plupart des 125 cm3 qui attendent gentiment au feu rouge.
La maniabilité est au rendez-vous même si le poids de la moto est concentré sur l’avant. Mais gare une fois à l'arrêt, car ses 207 kg peuvent surprendre, surtout pour les moins expérimentés. Tout aussi gênant, le rayon de braquage est limité.

Bien calibré en configuration usine, l'amortissement est ferme ce qui évite les soubresauts pour qui a envie d'augmenter le rythme, puisque l'Ultraviolette F77 Mach 2 n'a pas qu'un look de sportive. Capable d'accélérer fort en ligne droite, elle se montre aussi joueuse sur les petites routes. Le constructeur l'a doté d'un arsenal technologique avec notamment un contrôle de traction paramétrable sur trois modes et même déconnectable, sans oublier l'ABS qui se fait trop rare sur le segment au profit du freinage couplé. Celui-ci nous aura d'ailleurs sortis d'une situation délicate lorsque le véhicule nous précédant a violemment pilé. Au passage, précisons que la moto est équipée d'un disque de 320 mm associé à un étrier à fixation radial et deux pistons à l'avant, et d'un disque de 230 mm avec un étrier mono piston à l'arrière. Et comme sur les voitures électriques, l'Ultraviolette F77 Mach 2 dispose du freinage régénératif pour réinjecter l'énergie dans la batterie. Ce système est d'ailleurs réglable sur dix niveaux ce qui nous parait un peu extrême, mais qui peut le plus peut le moins parait-il.

On l'a dit plus haut, trois modes de conduite sont disponibles que l'on peut sélectionner tout en roulant dès lors que l'on rend les gaz. Le mode "Glide" est le plus adapté à la ville. Il délivre la puissance de manière très progressive et limite la vitesse à 99 km/h environ, ce qui permet d'aller sur l'autoroute sans changer de mode.
Plus nerveux, le mode "Combat" offre un bon compromis avec des accélérations plus vives et une vitesse de pointe autour de 115 km/h. Enfin, le mode "Balistic" mentionné plus haut libère toute la puissance de l'Ultraviolette F77 Mach 2, qui reste néanmoins saine dans ses réactions. Sur autoroute, ce dernier mode permet de dépasser la vitesse maximale autorisée sur autoroute, mais encore et surtout de bénéficier de belles relances même à vitesse élevée. Et notez que là où d'autres motos électriques n'ont pas du tout apprécié le traitement de choc de notre protocole d'essai avec les capteurs de température qui s'affolent, la F77 Mach 2 bénéficie pleinement de son système de refroidissement liquide.

Reste à savoir combien de temps tiendra la batterie de 10,3 kWh. Ultraviolette annonce 231 km d’autonomie en ville, et 143 km en mode balistique sur autoroute. Lors de notre essai, nous avons relevé une autonomie moyenne de 53 Wh/Km en jouant avec les différents modes de conduite. À titre d'exemple, avec 40 % de batterie, la jauge indiquait une autonomie restante de 83 km en mode combat. Autant dire que parcourir plus de 130 km au guidon de l'Ultraviolette F77 Mach 2 n'a rien d'impossible en utilisant le mode balistique avec parcimonie.
Reste un gros point noir concernant la recharge de la batterie qui est non amovible. En effet, le bloc d'alimentation du chargeur est lourd et surtout très encombrant. En l'absence de port standard et du moindre rangement sur la moto, il faut donc faire preuve d'organisation. L'emporter dans un sac à dos étant à proscrire (votre colonne vertébrale appréciera en cas d'accident), reste le sac attaché avec un filet sur la selle arrière. On a vu plus pratique.

La recharge s'effectue sur une prise domestique standard. Nous avons mesuré une puissance de 2,8 kW qui permet de récupérer 50 % de batterie en 1h50 environ. Comptez 4h pour faire un plein complet. Enfin, le ventilateur du système de refroidissement du chargeur est assez bruyant, mais il y a peu de chance que vous rechargiez la moto dans votre chambre en même temps.
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