Série d’été – Comment va… Fiat ?
La pause estivale nous permet de dresser un bilan de mi-saison d’activité des principaux constructeurs automobiles, sur fond d’électrification et de pénurie de composants électroniques ralentissant la production et les livraisons. Chaque jour durant les trois premières semaines d’août, Caradisiac s’intéresse ainsi aux principaux acteurs du marché français. Aujourd’hui, Fiat, l’ex-géant italien qui a dû s’allier avec Chrysler puis PSA pour survivre, peut compter sur une énième voiture-miracle : la 500e.
Qu’il est loin le temps où Fiat, fort d’une gamme jeune et dynamique, caracolait en tête du marché européen. La marque italienne a chuté dans le classement des meilleurs ventes, et, pire que ça, depuis plusieurs années déjà, le marché est particulièrement morose. La faute au Covid, qui a engendré des confinements, puis des ruptures de production un peu partout dans le monde, à commencer par celle des semi-conducteurs.
N’empêche que dans un marché européen des véhicules particuliers en chute de 14,1 % sur les 6 premiers mois 2022, Fiat plonge de 27,2 % dans l’UE (266 533 ventes), soit le plus gros gadin de tout le groupe Stellantis, dont est membre la marque de Turin. En France, paradoxalement, Fiat performe plutôt bien. Si le marché perd 15,31 % de janvier à juillet 2022, le blason italien s’en tient à – 5,96 %, donc accroît sa pénétration de 2,40 % à 2,66 %. C’est la deuxième meilleure performance dans le groupe Stellantis, la première revenant à… Alfa Romeo (+ 34,47 %). Mais le Biscione, qui profite de l’arrivée du Tonale, part de très, très bas.
Fiat souffre d’une gamme incomplète et très vieillissante : la Punto, son ancien cheval de bataille, n’a jamais été remplacée, il n'y a que deux SUV déjà anciens (la Panda Cross et la 500 X) alors que son modèle le plus récent, la Tipo, date de 2015… Si l’on excepte la miraculeuse 500e ! Grâce à elle, sortie en 2020, l'italien peut jouer sur les marges comme rarement dans son histoire, tout en bénéficiant de volumes de vente estimables. En effet, en France, celle-ci est la 3e voiture électrique la plus vendue, à 8 922 unités. Et ce, malgré un prix de base de 26 200 € (hors prime gouvernementale), contre 17 190 € à l’hybride. Fiat peut dire merci à sa citadine à batteries, sa nouvelle vache à lait !
En considérant tous les modes de motorisation la 500 pointe à la 11 place, à 17 537 exemplaires. Par ailleurs, Fiat a largement électrifié ses modèles, de la Panda à la 500 X en passant par la 500 et la Tipo. A défaut de profiter directement aux chiffres de ventes, selon toute évidence, cela doit sacrément booster les marges, surtout dans le cas de la 500 qui se vend pour plus de la moitié en électrique.
Comme d'autres, Fiat profite de la crise de l'offre pour miser sur les marges, ses modèles à prix plancher ayant disparu. A ceci s'ajoute l’électrification, qui a entrainé une inflation tarifaire très sensible : la Panda à moins de 8 000 €, c’est du passé (12 590 € au minimum désormais). Pour sa part, la Tipo ne s’offre plus à moins de 20 990 €. Fut un temps où elle s’affichait à 11 000 €… Fiat lui donne des airs de SUV, et en profite, là encore, pour la vendre plus cher. Cette politique de survalorisation des autos porte ses fruits chez Stellantis, qui affiche des profits record.
L’avenir pour Fiat ? S’il parvient à lancer rapidement une nouvelle Punto (c’est dans les tubes) et à renouveler efficacement sa Panda (lancée en 2011) qui, mine de rien, demeure sa meilleure vente européenne, il ne semble pas si sombre. Mais Fiat devra aussi se doter de nouveaux SUV, sans lesquels point de salut commercial ne semble exister. A noter qu’au Brésil, FCA continue à dominer, avec 23,6 % du marché (193 287 autos), de janvier à juillet 2022, même si sa chute de 15,4 % est supérieure à celle de l’ensemble des marques (11,7 %).
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