Seine-et-Marne : 800 victimes d'une arnaque au compteur truqué
L’enquête avait débuté au début de cette année, et elle a occupé la police judiciaire de Melun dans la Seine-et-Marne. Partie sur un soupçon de trafic de véhicules volés, elle a aussi mis à jour un système bien huilé de vente de voitures dont la caractéristique était d’avoir leur kilométrage truqué et revu à la baisse. Si vous habitez l'Ile-de-France, notamment la Seine-et-Marne, et que les enseignes Auto Pro 77 ou encore Auto Service Système nous vous sont pas inconnues, alors vous avez du souci à vous faire.
Acheter un véhicule d’occasion en région parisienne, c’est s’exposer à de belles surprises. Et à de cruelles déconvenues. On a eu l’histoire des experts malhonnêtes qui donnaient quitus pour des véhicules gravement accidentés rachetés en toute confiance par des automobilistes depuis traqués par les assurances pour mettre leur acquisition à la casse. Voici à présent ce le truquage des compteurs kilométriques.
Comme vecteur d’écoulement, le spécialiste de l’annonce Leboncoin.fr, victime de son succès. Deux frères, âgés de 27 et 28 ans, y proposaient sous le sceau Auto Pro 77 sise à Pontault-Combault des voitures d'occasion achetées par lots et qu'ils revendaient à l'unité un bon prix après avoir réduit leur kilométrage de 50 000 à 100 000 km en moyenne. En moyenne, car la déflation pouvait aller jusqu’à 150 000 km. Une supercherie dont e chargeait un complice de 35 ans installé à Pontault-Combault dans la zone de 50-Arpents.
Un manège qui a fait 800 victimes recensées alors que le préjudice est estimé à environ 3,5 m€. Fatalité ? Non. Les enquêteurs ont pu confondre les margoulins en passant au crible chaque résultat de contrôle technique des 800 véhicules. Entre deux rendez-vous dans un centre agréé, non seulement le kilométrage n'augmentait pas, mais il baissait.
Solution pour éviter ce genre de trafic ? Il est donné par un enquêteur : « si l'État veut améliorer les choses et éviter ce type de fraudes, il faudrait que l'Utac puisse regarder le contenu des contrôles techniques et informer la préfecture en cas d'anomalie ». Or, ce qui n'est actuellement pas la mission de l’Utac.
En attendant ce jour béni, une soixantaine de véhicules ont été saisis, mis sous scellés et immobilisés. Une partie des clients floués ont été avisés. Les personnes en cause, elles, ont été remises en liberté après plus de vingt-quatre heures de garde à vue. Les trois hommes seront tout de même jugés le 18 janvier au tribunal correctionnel de Melun.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération