Sécurité routière : la mortalité en mai s’est débridée
La fin de la loi des 100 chevaux imposée par la réglementation européenne a peut-être du mal à passer parmi nos décideurs Français. Ceux-ci ont d'abord trouvé en elle les arguments nécessaires à une réforme du permis de conduire axée autour des machines éligibles pour un A2 qui s'annonce comme le sésame de la très grande majorité des futurs motards. Et pour bien se faire comprendre, les mêmes ont intégré cette nouvelle donne dans leur argumentaire sur la dernière statistique de la mortalité routière.
Et pour cause. Car le mois de mai n'a pas été brillant pour une sécurité routière qui se voit donc contrainte de faire feu de tout bois pour donner le change à la critique qui ne vas pas manquer de se lever. Le fait est là : selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 294 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en mai 2016, contre 267 en mai 2015, soit 27 personnes tuées en plus, ce qui correspond à une augmentation de 10,1% par rapport à mai 2015.
Les autres indicateurs de l'accidentalité routière ne consolent pas plus : les accidents corporels augmentent de 3,6% : 4 913 en mai 2016 contre 4 741 en mai 2015, soit 172 accidents supplémentaires. Le nombre de personnes blessées sur les routes augmente de 2,9% : 6 144 personnes le mois dernier contre 5 968 en mai 2015, soit 176 personnes blessées de plus. Et le nombre de personnes hospitalisées augmente, quant à lui, de 2,6% : 2 331 personnes ont dû être soignées plus de 24 heures dans un établissement hospitalier après un accident de la route en mai 2016, contre 2 273 en mai 2015, soit 58 personnes hospitalisées de plus.
Le mois de mai 2016 s'est caractérisé par des ponts meurtriers. Celui de l'Ascension regrette 62 décès du mercredi au dimanche contre 41 en mai 2015, soit 21 personnes tuées en plus. Celui de la Pentecôte révèle 48 décès du vendredi au lundi, contre 32 en mai 2015, soit 16 personnes tuées en plus.
L'ONISR observe surtout sur ce mois de mai 2016 une forte mortalité motocycliste et piétonne. Une tendance qui conforte le gouvernement dans sa politique de limitation de l'accès à des motos de forte puissance aux seuls conducteurs expérimentés. Au passage, sur les cinq premiers mois de l'année, le nombre de personnes tuées est en augmentation de 3,8%, par rapport aux cinq mois correspondants de l'année précédente.
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