Sécurité routière : l’obligation du port du casque à vélo pour les moins de 12 ans
C'était jusque-là recommandé et c'est maintenant devenu une obligation. La loi impose à présent aux moins de 12 ans de porter un casque à vélo. A défaut, ce sera 90 euros d'amende. Pas pour la chère tête blonde mais pour son civilement responsable. Car la mesure veut un double impact : former les jeunes générations au casque et éduquer les adultes contraints de prendre exemple sur leurs enfants. Et non plus le contraire.
La mesure avait été annoncée en octobre 2015 lors d'un Conseil interministériel de sécurité routière. Elle entre en vigueur mercredi: une personne transportant ou accompagnant un enfant de moins de 12 ans sans casque à vélo devra s'acquitter d'une amende de quatrième classe (90 euros).
Jusque-là, la France était une sorte d'exception en Europe : le casque est obligatoire dans 12 pays de l'Union européenne. En Finlande, il est imposé à tout âge, jusqu'à 18 ans en République tchèque et Lituanie, jusqu'à 16 ans en Espagne, Croatie et Estonie, jusqu'à 15 ans en Suède, Slovaquie et Slovénie, jusqu'à 12 ans en Autriche et Lettonie et jusqu'à 10 ans à Malte.
Et puis, c'est une nécessité car les cyclistes plombent les indicateurs d'une mortalité routière que l'on reproche aux usagers motorisés de la route : l'an dernier, 159 cyclistes ont été tués sur les routes (10 de plus qu'en 2015, +7%). Et dans un mois de février 2017 exceptionnellement clément (203 tués), le moins meurtrier depuis mars 2013, la mortalité des cyclistes, elle, est restée orientée à la hausse (+14% par rapport à février 2016). Or le port du casque à vélo diminue le risque de blessure sérieuse à la tête de 70%, celui de blessure mineure de 31% et celui de blessure au visage de 28%.
Le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe ne cache pas l'autre enjeu de la mesure : "c'est une mesure douce, qui a aussi une valeur pédagogique envers les parents. Si un parent n'en met pas, l'enfant va demander « Pourquoi tu ne mets pas de casque ? ». On veut passer le message par la voix des enfants".
Une suggestion donc ou une culpabilisation, c'est selon. Car imposer ce casque au cycliste adulte, ce serait paraît-il entraver le nouvel engouement pour les déplacements à vélo suscité par les systèmes de libre-service (Vélib', Velo'v...) qui se développent depuis une dizaine d'années. Comme quoi, l'impératif économique peut primer sur une vie à sauver. Et puis, il y a aussi bien se comporter en circulant à vélo. Et là, il y a du boulot…
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